Re-garde-moi
Tes yeux pour m’animer
Regarde-moi encore
Quand je sombre
Au centre de moi-même
Sous le feu que ma peau aime.
Tes yeux pour m’incliner
Regarde-moi au mieux
Quand j’entre en « Je »
En pénitente de lumière
Sous le beau joug austère
Tes yeux pour m’éreinter
Regarde-moi si bien
Quand je m’en viens
Animalin docile
Sous ton tressage habile.
Tes yeux pour m’éclairer
Regarde-moi toujours
Quand j’accours
Au cœur de ton attente
Sous l’apprêt de l’absente
Tes yeux pour m’élever
Regarde-moi ainsi
Quand je m’avilis
D’une chair en fusion
Sous l’emprise des pulsions
Tes yeux pour me brûler
Regarde-moi sans cesse
Quand mon vouloir s’affaisse
Dans un frisson de peur
Sous l’exquise douleur
Tes yeux pour m’habiller
Regarde-moi à chaud
Quand tout me fait défaut
Dans ce nu palpitant
Sous des doigts envoutants
Tes yeux pour m’éveiller
Regarde-moi à fond
Quand, chienne, je fonds
De la croupe jusqu’aux yeux
Sous le pourpre de tes vœux
Tes yeux pour mieux m’armer…
Et tant d’autres regards
Ni trop tôt ni trop tard
Qui viendront m’émouvoir
Qui seront même ouvroir !