Et je serai ta soeur et ta servante ( « provocation » poétique en guise d'intermède)

Puisque tu m'as élue et sortie de mes doutes

Que tu m'as mise à nu pour tracer une route

Dans mon coeur sur ma peau à l'encre d'émotion

Pour me laver à l'O de la révélation

Dans ce beau rituel qui est ma renaissance

Moi la venue à toi par l'Ouest des supplices

Toi qui m'attendais à l'Orient des délices

Ecoute mon appel et entends ma patience

Je sais tous les degrés de mon apprentissage

Que sans honnêteté il n'y a pas de courage

Qu'à l'autel des serments, comme une pénitente,

Il me faudra souvent revenir en attente.

Je suis la pierre brute qui peut nourrir ta main

La muette sans lutte qui te veut pour Gardien

Laisse-moi me plier à l'airain de tes jeux

Laisse-moi donc passer la porte de tes voeux

C'est entre ces piliers où je te suis offerte

Que tu peux décider de ma joie ou ma perte

Je viens les yeux bandés sous ton oeil vigilant

Subir la loi sacré de tes attouchements

Suivre l'initiation qui me fera complète

Jusqu'à consécration si vraiment tu le souhaites.

Tes règles je suivrai en toute obéissance

Tes épreuves jamais ne me seront offenses

Car elles sont la clé de ce monde invisible

Que tu peux révéler en usant des possibles

Fermant ce cercle noir à mon cou implorant

Tu m'offres ton vouloir et moi j'oublie le temps

Ce sont des heures blanches qui s'ouvrent à l'infini

Ce sont des heures franches où toujours tu écris

Tes maux pour me surprendre à l'émoi de ma peau

Où je me laisse prendre à tes coups de ciseaux

Qui viennent lascérer ma raison et mes peurs

En artisan zélé tu oeuvres sans erreur.

A 3 je ne suis plus et j'ai toujours été

Celle que tu as voulue un jouet transcendé

Et je suis sur la croix liée pour ton plaisir

Tendue selon ton choix miroir de tes désirs

Lune offerte à ta force, aux baguettes de buis

A la branche à l'écorce de l'acacia qui suit

Aux griffes de tes doigts aux caresses du gant

Au souffle de ta voix au cierge pleurant

Une géographie sur mes globes brûlants

Ephémère graphie ....

A 5 en équilibre un baiser me ravit

Sur ma chair qui vibre il scelle l'harmonie

Tu me mets à tes ordres Tu me places hors du monde

Et de tous mes désordres tu viens régler la ronde

En compagnon subtil attentif au voyage

Des larmes sous mes cils tu gardes témoignage

Et c'est là ta sagesse et c'est là la beauté

De cette étrange ivresse que tu sais me donner

Ô mon Maître alchimiste quand tu me fais ployer

Sous la corde et les noeuds pour que mon plaisir flambe

Le delta lumineux au compas de mes jambes

Ouvre ce lac d'amour qui toujours t'est dédié

Mystère où ton discours sait se désaltérer

Et quand la volupté m'emporte au firmament

A 7 sans hésiter je suis femme vraiment

Etoile rougeoyante à ta voûte céleste

Une putain sacrée, ta soeur et tout le reste

Tu me couvres d'un drap je te demande grâce

Et je suis dans tes bras heureuse heureuse et lasse

Certaine de ma voie quand je croise tes yeux

Et ma lune flamboie au soleil de tes voeux

Comments

[Elle]

Et immense sourire (moi aussi !) de plaisir partagé à lire votre merveilleuse obole de mots sur les miens, Exigeant !
Je les lis, je les entends... et je me dis qu'il y a, tout de même, grand bonheur aux voyages dans les symboles et d'infinis correspondances dans l'univers !

s. heureuse, et humble récipiendaire de votre très précieux souhait

[Exigeant]

Il m'est rarement arrivé d'avoir une si surprenante et belle réponse à une question à peine ébauchée...
Je veux te dire Elle, en étant l'orateur de mes plaisirs les plus secrets, tout le plaisir à lire ces mots tracés par toi.
Il est parfois de mauvais compagnons de cheminement, il est parfois de fausses fraternités, il est parfois des voûtes étoilées qui ne sont que miroir aux alouettes...
Et il est aussi des moments de pur bonheur comme celui ressenti ce soir à suivre tes mots.
Le partage est immense et tend vers la perfection.
En fait je ne sais comment te dire, avec de simples mots, les émotions ressenties.
Il est des endroits où le mot merci n'a pas sa place car inutile.
Alors je te souhaite une infinité de bonheur dans votre lac d'Amour.
Sourire immense...

[Elle]

Nerilka, me sont tout aussi précieuses. Merci infiniment de l'émotion ressentie, offerte en miroir...
Oh, et puis... puisque c'est vous qui passez là en premier, je vous fais une confidence ... il y a un sens caché à ce poème ... mais chuuuuuut... je verrai bien si "ON" sait voir !

[Nerilka]

Juste pour dire que je suis passée, émerveillée gorge serrée, et repartie, sur la pointe des pieds...