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Les Ecrits Pourpres
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12 avril 2007

Une reine d'Egypte Partie 2

Dans le même mouvement instinctif de défense que Néfertiti, Sofia avait bondi en arrière, et se tenait le dos plaqué à l'ouverture prise de tremblements incoercibles. Elle avait déjà vu, pourtant, des représentations d'Anubis. Mais celle qui leur faisait face semblait les dévisager non pas de deux yeux de céramiques mais avec un regard aussi noir que vivant et d'une insondable et vertigineuse profondeur. Elle entendait la reine psalmodier, un nom, celui d'Anubis, une prière peut-être, elle ne savait plus ; son cerveau était embrumé par la terreur, la sensation que la mort lui faisait face et l'attendait. Elle en avait des hauts le cœur et l'envie lui prenait de courir vers les gardes du Pharaon, ce qu'elle aurait sans doute fait si ses jambes avaient seulement voulu lui obéir.La reine lui prit la main. Terminant sa prière, elle tourna son visage vers le sien et posa ses lèvres sur les siennes pour l'embrasser avec fougue. Leur baiser ne fut interrompu que par un coup de bélier, plus fort encore que le précédant qui fit gémir le bois ; La porte se fendait doucement en son centre. Il ne faudrait plus que quelques coups pour qu'elle cède définitivement. D’un geste brusque, Néfertiti tira Sofia vers le puits d'où émanait la lueur verdâtre. Cette dernière se raidit un peu mais finit par céder. La reine serra sa main plus fort en retenant sa respiration. Elles se tenaient maintenant toutes les deux au bord de ce qui leur semblait être un précipice luminescent. Néfertiti regarda Sofia avec un sourire et lui murmura :

"Je t'aime."

Puis elle se laissa glisser dans la lueur, entraînant Sofia à sa suite. Ce fut la chute. Et soudain tout s'obscurcit autour d’elles. La lumière venait de disparaître et elles tombaient dans un puits qui ne semblait pas avoir de fond. Elles chutaient dans l'obscurité, au milieu d’une densité enténébrée.

Sofia se laissa happer par les ténèbres, fermant les yeux. La sensation de chute était vertigineuse, 472462effrayante. Elle était certaine, à présent, de s'éveiller au bout de cette effroyable descente sur l'arène de la cité, sous le ciel étoilé de El Armana. Quand elle rouvrit les yeux, perturbée par une sensation nauséeuse, elle ne se souvenait pas d'avoir perdu connaissance. Elle tendit ses bras pour étirer son corps douloureux et échapper aux dernières images affolantes du rêve qu'elle venait de faire. Sa main droite buta contre un rugueux montant de bois, tandis que la gauche bousculait un corps posé près du sien. Le cœur vacillant d'angoisse, elle acheva de s'éveiller complètement et écarquilla les yeux. Au dessus d’elle nulle voûte étoilée. Un léger frémissement aquatique bruissait autour d'elle et ce que sa main droite venait de saisir était, vraisemblablement, le plat-bord d'une nef. L'envie de vomir lui broya l'estomac ; son rêve ne la lâchait plus ! Angoissée, elle scruta l’obscurité pour constater que la reine se trouvait toujours à ses côtés, immobile, les yeux clos. Elle craignit le pire un instant. Même dans un rêve, elle ne pouvait s'empêcher de trouver l'idée de la mort de Néfertiti insupportable. Posant ses mains sur le corps languide, elle sentit que la poitrine se soulevait régulièrement. Elle poussa un soupir de soulagement en la serrant tout contre elle. Les dieux soient remerciés, Néfertiti n'était qu'inconsciente ! Elle posa un baiser léger sur le front majestueux et coucha le corps aussi bien qu’elle le put sur le sol dur. S'appuyant sur ses deux mains, elle redressa son buste pour tenter de voir où elles se trouvaient. Devant elle, la proue d'une large barque dorée fendait un fleuve aussi noir que la nuit. L'embarcation semblait glisser sur l'eau sans tanguer. Elle observa les abords de ce fleuve qui se perdaient dans l'obscurité. De loin en loin, elle voyait briller des feux obscurs, des ombres mouvantes semblaient les observer dans la nuit. Elle frissonna, sentant confusément que ce qui se trouvait sur ces berges était éminemment dangereux, dangereux et inquiétant. Un clapotis derrière elle attira son attention et elle sentit la barque prendre un peu de vitesse. Quelqu'un manœuvrait cette étrange embarcation. Quelqu’un ou quelque chose. Elle tourna la tête pour savoir qui les avait donc tiré de ce guêpier pour les embarquer sur ce navire. Etait-ce seulement un sauveur ? En achevant son coup d’œil circulaire, elle ne put retenir un cri. Instinctivement, elle se ramassa sur elle-même, sur le fond de la nef, tentant d'échapper à la vision qui se tenait devant elle. Le pilote de la nef, grand comme une statue, devait mesurer, au bas mot, deux mètres. Il était large comme une porte, sa peau noire luisait doucement dans la lueur irréelle de cette nuit. Uniquement vêtu d'un pagne doré et de sandales, on voyait chaque muscle de son corps bouger tandis qu'il maniait la lourde gaffe qui dirigeait le bateau. Et, au-dessus d’un long museau animal, luisaient de yeux d'onyx qui la dévisageaient intensément. C'était plus qu'elle n'en pouvait supporter, elle voulait échapper à ces visions démentes, revenir à la réalité. Toujours recroquevillée sur elle-même, elle pressait ses tempes entre ses poings serrés, se balançant d'avant en arrière, secouant la tête et se répétant mentalement :

"Je vais me réveiller, je vais me réveiller, je vais me réveiller !"

Une voix, calme et impérieuse, anormalement grave, la tira de sa crise de panique. Ce fut aussi violent qu’une gifle. Elle n'était pas sûre de l'entendre, elle la percevait, avec sa chair, avec ses os, comme à l'intérieur d'elle-même, si présente et intransigeante qu'elle en devenait douloureuse, comme si on éraflait son esprit déjà torturé.

"Non, tu ne dors pas Sofia, et pourtant te voilà aux portes du Grand Sommeil. Allons mortelle, ouvrez les yeux et contemplez la face de l'Eternité !"

anubis01Elle se redressa un peu, frissonnante et figée par un suprême effort. Elle sentit Nefertiti s'éveiller et se dresser à son tour à côté d'elle, dans l'embarcation qui glissait toujours dans les profondeurs d'encre d'un monde indistinct. La reine vacilla un instant en découvrant le dieu qui les dévisageait de son regard insondable. Mais elle se redressa rapidement. Si Sofia demeurait figée de terreur devant cette apparition, elle était, elle, une reine d'Egypte, initiée aux mystères des dieux. Elle se mit debout et soutint le regard du dieu à tête de chacal, essayant de cacher les tremblements qui secouaient son corps.

"Oh AnuBis, Khenty-seh-netjer  toi Néb-ta-djéser, je te salue enfant de Rê. Je suis Néfertiti, reine d'Egypte, passeur. Dois-je comprendre que nous sommes en route pour le dernier voyage ? Nous conduis-tu auprès d'Osiris afin que nos cœurs soient jugés ?"

La voix du dieu sembla soudain remplir l’espace autour d’elles. Toute l'étendue de ce Nil souterrain s'était faite silencieuse, rendue muette par la crainte, même les ombres se terraient dans l'obscurité et le fleuve lui-même avait cessé son inquiétant murmure. Un silence de mort pesait sur ce monde des profondeurs.

"Oui Néfertiti, je suis le passeur et j'exauce ton vœu. Je te délivre de ton mari, de son hérésie, tout en punissant l'impie qui viole les temples des dieux."

Sofia était transie de peur, une peur primale, déraisonnable, indomptable. Dans la réalité, ce sentiment de peur aurait annihilé toute volonté. Mais elle vivait tous ces derniers évènements avec une telle sensation d'irréalité qu'elle osa se redresser et apostropher l'immense créature qui les dominait de sa toute puissance et dont la voix vrillait son cerveau à lui faire perdre le peu de raison qu'il lui restait.

"Est-ce moi que tu traites d'impie ? Alors si impie je suis, qu'ai-je à faire de toutes vos simagrées, de vos grands mots et de vos lois ? Si je ne crois pas en vous, vous ne pouvez m'atteindre, car je n'existe pas pour vous si vous n'existez pas pour moi !"

Elle tremblait, les yeux rivés sur la face canine, ne sachant d'où lui venait sa colère ni la détermination qu'elle plaçait dans ses mots et persuadée, à l'instant même où elle les exprimait, qu'elle commettait une erreur monumentale ... Comment serait-il possible de voir ce en quoi on ne croit pas ? Et si elle voyait, il fallait bien qu'en elle quelque chose veuille croire ! Elle avait plongé dans la folie, cela ne faisait désormais plus aucun doute ! Le dieu inclina la tête vers elle, une lueur  sauvage dans le regard.

"Alors si je ne suis pas, tu peux tenter ta chance sur les berges du Nil, puisque tu ne crains pas les démons et les créatures qui peuplent ce monde qui n'existe pas."

Sofia sentit la main de Néfertiti saisir son poignet et elle lui intima fermement le silence avant de se tourner posément vers le Dieu chacal.

anub"Seigneur Anubis, je conçois ta colère, mais laisse-moi plaider et attirer ton attention sur un point. Tu es en charge de conduire les morts vers l'au-delà, c'est ta mission. Mais nous ne sommes pas mortes, vois ! Vois le sang qui bat encore en moi comme en elle."

Le dieu ne répondit rien, il semblait perdu dans ses réflexions. La reine se pencha doucement vers Sofia, glissant ses lèvres auprès de son oreille.

"Il est un dieu, mais sous cette forme il a aussi tous les travers des hommes, y compris leur bêtise et leurs désirs."

Elle s'avança d'un pas vers le colosse.

"Seigneur AnuBis, vois, je ne suis pas morte, je respire, mon souffle est chaud et ma peau n'est pas flétrie par l'âge."

Disant cela, elle effleurait du bout des doigts le torse puissant du dieu chacal.

"Regarde mon corps, ô Anubis, c'est le corps d'une vivante, mes seins sont fermes et mon ventre est brûlant de vie."

D'un mouvement d'épaule, elle fit tomber sa tunique au sol, révélant son corps ambré qui sembla briller dans la nuit. 

"Vois seigneur, vois comme je vis, comme je suis pleine de chaleur, écoute ma supplique, ô puissant Anubis !"

Ce disant, elle se jeta aux genoux du dieu comme pour le supplier, mais ses mains se mirent à caresser doucement les cuisses musclées, remontant vers le pagne. 

Sofia observait la scène avec détachement, comme une enfant butée dans sa colère. Elle sentit une peine insondable l'envahir devant les gestes suggestifs de Néfertiti

"O Belle des belles, que fais-tu à t'avilir ainsi pour calmer un courroux que je ne comprends pas" pensait-elle douloureusement et au bord de l'écœurement.

Bien loin de se laisser emporter par la sensualité des caresses prodiguées, elle n'avait qu'une envie , prendre Néfertiti par la main et l'amener avec elle, ailleurs, loin, dans la lumière de son éveil qui peinait tant à venir. Comme une somnambule, elle se leva, en titubant un peu sur le pont du navire, et s'approchant du bord, sans plus réfléchir, avec pour seul désir la volonté d'échapper à une vision insoutenable, se laissa glisser dans les eaux sombres et glacées,  aussi impitoyables que l'embrassement d'un python. Elle sentit l'obscurité l'engloutir. Elle s'enfonçait dans ce linceul glacé, son corps sombrait dans une nuit épaisse. Et soudain, elle toucha le fond, un fond dur et rugueux. Elle ouvrit les yeux pour constater, avec un frisson de surprise et d’effroi, qu'elle se trouvait toujours sur la barque, parfaitement sèche comme si elle ne l'avait jamais quittée. Anubis repoussa la reine vers elle.

"Nul ne quitte la barque du passeur sans que celui-ci le décide."

Néfertiti s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, comme pour l'étreindre mais sa bouche se colla à son oreille.

"Que fais-tu So-fi-Ha ? Veux-tu donc mourir ? Moi je ne le veux pas, je ne le veux plus ! Ce dieu est le passeur des morts et il ne peut que passer les morts. Nous sommes vivantes et nous pouvons le forcer à nous ramener vers le jour. Mais cela ne sera pas possible si tu te considères déjà comme morte."

La main de la reine glissa sur la tunique de Sofia et saisit la pointe d'un de ses seins qu’elle tordit violemment, lui faisant pousser un cri de douleur.

"Tu vois tu as mal, ton corps se rebelle. Quand on est mort on ne souffre plus, on ne désire plus, on est la proie d'Anubis. Nous, nous sommes vivantes et je jouerai chaque atout que je possède pour le rester."

Des larmes dans les yeux et le ventre embrasé, Sofia hoqueta

"Je... je ne peux pas.... je ne peux pas vous voir ainsi.... je ne peux pas... ça me fait horreur, ça me fait mal... je ne peux pas ..."

Elle pleurait, se cramponnant aux épaules de Néfertiti comme pour la supplier de demeurer auprès d'elle alors qu'elle sentait son corps tout tendu par le but qu'elle s'était fixée et toute son attention uniquement centrée sur les réactions d'Anubis. Et pleurant toujours, Sofia suivait le regard anxieux de la reine, sentant gronder au fond d'elle une rage froide, une envie d'en découdre qui la fit se dresser d'un bond, sans plus de ménagement pour Néfertiti, qu'elle fit chuter dans son élan. Farouche, elle s'avança face au terrible Anubis.

architecture_abou_temple_egypte_230240"Et bien, puisque je suis là, et tout aussi vivante que la reine, Ô Anubis que vas-tu donc décider ? Quel passeur fais-tu qui transporte des vivantes là où elles ne devraient point se trouver ? Tu veux que je te dise Dieu des Morts, là d'où je viens on a oublié ton nom mais beaucoup rêvent encore sur le corps d'ambre de Néfertiti et l'immortelle c'est elle !"

Anubis plongea ses yeux sombres dans ceux de Sofia. Elle pouvait sentir son souffle brûlant l'envelopper. Il avait une odeur étrange où se mêlaient les onguents des momificateurs et des relents de bête sauvage. Sa voix semblait à présent sortir de l'obscurité même, comme si tout ce qui les entourait vibrait au son de son existence.

"Je suis l'Eternité, je suis dans le Nil et dans le cœur de tout ce qui est, je suis le passeur et le passage, la fin et le commencement."

Sofia se sentit happée par les yeux d'obsidienne et emportée dans un rêve éveillé. Soudain, elle vit la vraie nature de la créature qui se tenait devant elle. Elle vit le Nil couler dans l'infini du temps, le cycle perpétuel des crues qui nourrissaient et noyaient les hommes. Elle vit les liens infimes qui reliaient toute chose dans l'univers. La mort comme la renaissance étaient un, le temps un simple battement de cil dans le regard d'un ibis bleuté. Chaque humain était lié à sa propre fin, chaque fin était un millier de début, chaque mort une infinité de renaissance. Elle vit Anubis tel qu'il était, le passage ou le passé. Le présent et le futur n'existaient pas. Ce fut un instant fugitif où elle fut le dieu, où elle comprit tout ce qui pouvait être compris ; Anubis existait en chacun par la perspective inéluctable de rencontrer le passeur, sous une de ces multiples formes, comme l’élément essentiel du cycle perpétuel de la vie, de la mort et de la renaissance. Puis elle se sentit repoussée, rejetée dans la réalité. Elle reprit ses esprits sur le pont, prise de vertige, alors que le dieu relevait la tête et fixait le lointain en continuant à manœuvrer la barque. Elle s'effondra, à genoux, le corps secoué de frissons, se prosternant, sans qu'elle l'ait souhaité, dans un mélange de terreur et d'admiration sans borne. Le front posé au sol entre ses deux bras, elle n'osait plus bouger, à peine respirer. Comment avait-elle osé une telle impudence ! Elle se sentait soudain écrasée par la honte et le remord d'avoir tant jouer la provocatrice. Elle ne se  demandait même plus si elle rêvait, si elle était folle. Désormais, elle savait, elle avait senti, au plus profond d'elle-même qu'elle était passé de l'autre côté et que sa vie ou sa mort ne lui appartenait plus. Ce fut encore une fois Néfertiti qui reprit l'initiative. Elle saisit les épaules d'une Sofia qui peinait à revenir à elle. La relevant, elle plongea ses yeux dans ceux de la jeune fille.

"Il est le temps et l’infiniment puissant, et là, en cet instant, il est un dieu d'Egypte, quel que soit le nom qu'on lui donne dans ton monde, et dans tous les autres. En cet instant, il est Anubis, dieu passeur. Et il ne peut être autre chose que cela maintenant. C'est notre dernière chance ! Si nous le poussons à nous reconnaître vivantes, il ne peut nous emmener de l'autre côté, ce serait se nier lui-même."

Elle caressa le visage de Sofia en souriant.

"Aies confiance So-Fi-Ha. Ne crains rien pour moi, ma douce, j'ai connu les étreintes difformes de mon 10063850_nefertiti_musee_caireépoux depuis l'âge de quatorze ans, et si, aujourd'hui, je dois aller de l'autre côté de ce passage, au moins j'aurai connu l'étreinte d'un dieu."

La reine embrassa doucement les lèvres de Sofia et reprit sa place devant le dieu, qui les ignorait à présent.

"Je suis Néfertiti, Anubis, je suis la reine vivante d'Egypte, il te faudra bien l'admettre."

A genoux devant l'idole immobile, elle posa les mains sur les cuisses puissantes et sa bouche vint embrasser délicatement la peau noire qui sembla, un instant, frémir.

Presque malgré elle, Sofia, toujours frissonnante, fixait le somptueux profil d'ambre qui se détachait sur l'ébène. Toute répulsion l'avait quittée. Elle était suspendue aux gestes de Néfertiti par une sorte de stupeur éblouie, presque envieuse. La belle touchait l'intouchable, l'impossible, l'éternel et cette pensée devenait obsédante, tiraillait sa volonté autant qu'elle lancinait son ventre. Elle voyait la bouche se faire plus précise dans ses attouchements, plus insistantes dans ses caresses, la splendide bouche dont elle connaissait la douceur. Le désir, insupportable dictateur, lui broya l'estomac et Sofia osa se relever lentement, incertaine sur ses jambes flageolantes et s'approcher à nouveau, tête baissée, dans l'ombre du grand corps divin.  Moite et tremblante, elle se laissa glisser à genoux devant les pieds d'Anubis, qui ne daigna lui accorder aucun regard, et n'osa plus bouger, incapable de tenter un mouvement qui satisfasse son désir.

Les mains de la reine glissaient doucement sur la cuisse ferme et dépourvue de toute pilosité. La peau noire du dieu semblait luisante dans la lueur irréelle des lieux. Sofia vit la langue rouge carmin de Néfertiti venir doucement caresser la chair, juste au-dessus du genou, et remonter sur le muscle saillant. Les mains de la jeune femme semblaient lisser la peau d'airain. Comme au ralenti, une de mains de Sofia vint, dans un mouvement hésitant, effleurer la peau sombre qu'elle s'attendait à trouver aussi glacée que la pierre d'une statue. Elle fut étonnée de la trouver chaude et parcourue de mouvements infimes, comme si les eaux du Nil coulaient sous la surface sombre et dense. Elle comprit que cela devait être le cas, le Nil faisait le dieu, et le dieu était dans les eaux du Nil, tous deux imbriqués dans une même réalité qui s'appelait l'Egypte. Elle entendit enfin la respiration du dieu, un halètement sourd, alors que la bouche et les mains de Néfertiti glissaient doucement vers le pagne doré. Comme le Nil, il était vivant et comme le Nil capable de colère et de crus bienfaisantes ! Ses mains, timides et maladroites, s'enhardissaient maintenant et partaient, curieuses et avides, à la découverte de cette peau étrange dont le trouble, aussi léger qu'un frisson d'air à la surface de l'eau, était un écho bien faible au tumulte qui bousculait le cœur, l'esprit et le corps de Sofia. Elle ressentait une soif inexplicable, l'envie de boire à cette peau, l'envie de faire tressaillir cette surface trop calme, l'envie de déclencher un orage sur le Nil, une envie folle, démesurée que la présence sensuelle de Néfertiti à ses côtés ne faisait qu'amplifier.

La main de la jeune reine avait entamé un mouvement de va et vient qui soulevait le pagne de manière évocatrice. Sa bouche vint bientôt se poser sur le pagne doré et, de ses dents, elle défit l'agrafe dorée qui le retenait. Le léger tissu glissa doucement sur les cuisses noires et alla se poser en boule sur le pont de bois.

anubis8Sofia vit pour la première fois ce que les mains de la reine avaient déjà découvert. La main fine aux ongles manucurés tenait une verge aux dimensions impressionnantes. Noire comme la nuit, elle se tendait dans la main qui semblait trop petite pour l'enserrer entièrement. La colonne noire devait faire vingt cinq centimètres au bas mot et s'ornait d'un gland rouge violacé. La bouche de la reine vint doucement effleurer le méat et sa langue, rose et habile, entama une douce caresse le long du membre divin. Sofia avait stoppé ses effleurements et observait, hypnotisée et électrisée la belle bouche s’aventurer sur le sexe monstrueux. Elle fut parcouru d’un long frisson qui dévora son échine quand elle sentit une des mains de la reine glisser sur son dos et l’un de ses doigts chercher son chemin entre le sillon étroit de ses fesses. Le doigt, léger et pourtant insistant, joua un instant sur sa rosette avant de glisser doucement dans l'anneau qui palpitait. Tandis que son doigt ouvrait une voie dans cette grotte secrète, la bouche de la reine s'arrondit autour du gland et elle le goba doucement. Affolée par l'attouchement insistant, le souffle haletant, Sofia se laissa aller contre la cuisse d'ébène, effleurant de ses exhalaisons de plaisir les bourses lourdes et gonflées de la divinité qui la dominaient. Les yeux mi-clos, gémissant doucement, elle suivait les lents et habiles va et vient de Néfertiti et il lui sembla que c'était elle qui embouchait délicatement le membre impressionnant. Elle ressentait le désir lui mordre le ventre, l'envahir de sa brûlure insidieuse. Elle fit glisser son visage vers les bourses, gagnant quelques précieux centimètres au plus près du visage de la Reine. Plus près encore. Et dardant un langue incertaine mais avide, elle commença à parcourir la peau frémissante de plaisir, le cœur battant de désir et de jalousie, voulant ce sexe pour elle, et les doigts de la reine plus profondément et plus fermement en elle, soudain affamée, exigeante, se retenant de ne pas rugir sous le fouet de la concupiscence.

Un deuxième doigt vint rejoindre le premier dans l'étroit passage de ses reins. Sofia gémit plus fort. Mais la reine poursuivait son œuvre, doucement, faisait glisser sa bouche sur la hampe noire, tendant son cou vers le membre qui s'enfonçait en elle de plus en plus loin. Elle happait la chair tendue, la faisant sienne et l'accueillant dans la grotte chaude de sa gorge palpitante. Le sexe du dieu avançait en elle de plus en plus profondément tandis que sa gorge laissait échapper des bruits de déglutitions de plus en plus pénible. Pourtant, au même instant, dans les reins de Sofia, les doigts de la reine se faisaient plus impérieux et la cadence de sa pénétration augmentait au fur et à mesure qu'elle progressait. Il restait encore cinq centimètres de chair à faire pénétrer en elle, lorsqu'elle s'immobilisa, à moitié suffoquée par le bâillon noir. Elle recula lentement la tête, libérant la verge qui luisait de salive. Elle donna un dernier coup de langue sur le gland et, prenant le sexe dans sa main, le dirigea vers les lèvres de Sofia, tandis que sa bouche embrassait le ventre plat du dieu et que ses doigts, rivés dans l’œillet de Sofia, la poussait en avant. Sofia réprima l'envie brûlante de se jeter goulûment sur la hampe arrogante pour y museler ses gémissements. Se contrôlant, elle approcha doucement ses lèvres entrouvertes, entourant d'abord le gland de la chaleur de sa bouche. Puis elle tendit le bout de sa langue et, en petites touches légères, le lapa avec application, en faisant le tour, découvrant le goût de la peau douce avec délectation et surprise, comme un met exotique qui lui serait offert. Elle n'osait pas lever la tête vers le Dieu. Pourtant, elle aurait tout donné pour voir ses yeux à cet instant, oser voir le regard du Dieu dans le plus humain des plaisirs. Alors pour juguler cette envie, elle s'appliquait de plus belle, couvrant toute la hampe de longues traînées de salive, parcourant la surface de la peau d'un bout à l'autre, gobant les testicules pour mieux s'en revenir de la base au sommet, agacer le frein, titiller le méat. Enfin, elle présenta l'arrondi de sa bouche au sommet rutilant, où perlait un peu d'élixir de vie, et offrit sa gorge à la pénétration. De sa langue, elle appuyait sur la verge qui forçait le passage de son diamètre impressionnant et la faisait descendre, peu à peu, la laissant envahir tout l'espace, jusqu'à suffocation.

arton2673La reine regardait la bouche de la jeune fille s'escrimer à gober le sexe tendu du dieu, l’encourageant de la pénétration vigoureuse de ses doigts. Anubis ne laissait paraître nulle trace de son excitation. Seuls ses yeux brillaient dans la nuit d'une lueur fauve.Il ne respirait guère plus vite, sa poitrine se soulevait à peine, mais ses pupilles brillaient intensément, comme des étoiles dans la nuit. Enfin, le dieu posa une main sur chaque tête pour guider leurs mouvements et il commença à balancer ses hanches pour rythmer la pénétration de sa verge dans la bouche de Sofia. Une main de la reine couraient sur le pubis noir et les doigts de son autre main s'enfonçaient toujours dans la chair de la jeune archéologue qui semblait au bord de la pâmoison. La bouche distendue par la verge imposante du dieu égyptien, Sofia subissait le rythme de plus en plus rapide de sa pénétration sans marquer de révolte, dompter par les doigts de sa compagne qui la pénétraient avec fougue. Soudain, le dieu saisit la tête de Sofia et enfonça la totalité de son membre dans sa gorge jusqu'à ce que le nez de la jeune femme s'enfonce dans sa toison pubienne à l'odeur fauve. Et il la maintint ainsi, fermement,  immobile sur son sexe. Elle étouffait, son estomac se révulsait, des spasmes incoercibles se succédaient, lui tirant des larmes. Elle savait qu'elle ne tiendrait pas longtemps ainsi, le membre lui déchirant la gorge et lui coupant le souffle. Mais la main impérieuse ne relâchait pas son étreinte ni ne la forçait davantage. Il la maintenait simplement dans une totale reddition, aux portes de l'abandon. Un terrifiant incendie ravageait son ventre et elle ne savait plus si elle allait vomir ou mourir. Un voile pourpre dansa sous ses paupières closes tandis qu'un orgasme mortifère l'emportait. Le dieu la relâcha, extirpant son sexe luisant de sa gorge alors qu'elle s'effondrait en hoquetant sur le pont, les doigts de Néfertiti toujours rivés en elle, poursuivant leur caresse diabolique. Anubis saisit alors la reine, l’arrachant au corps de Sofia et l'allongea sur le sol aux côtés de la jeune fille. Lui écartant largement les cuisses d’un geste dénué de douceur et sans proféré un seul mot, il se positionna entre les jambes ouvertes et pointa son gland à l'entrée de son sexe qui pulsait. Les yeux mi clos, le ventre encore tordu par la jouisance, Sofia vit le sexe d'Anubis s'enfoncer dans l’intimité de Néfertiti qui poussa un feulement rauque. Alors que le dieu, lentement s'enfonçait dans son corps, que la hampe démesurée disparaissait comme Râ à l'horizon, la reine tourna son visage vers Sofia et s'empara de sa bouche pour l'embrasser avec ardeur. La main du dieu vint caresser la cuisse de Sofia et tandis qu'il commençait à donner des coups de reins furieux, il enfonça deux doigts épais dans l'intimité de la jeune femme. Sous cette emprise, aussi inattendue que souveraine, Sofia reprit la bouche de Néfertiti de plus belle, la dévorant avec fougue, et, se cambrant, s'ouvrant en frémissant, elle s'offrit davantage à l'intromission, sentant le plaisir afflué à nouveau en même temps que la morsure d'un désir tellement violent qu'elle avait la sensation de recevoir un uppercut dans l'estomac. Sans qu'elle le choisisse, son ventre venait chercher les doigts, son périnée se serrait, se refermant sur eux pour les happer, ne plus les laisser partir. Elle le voulait en elle, là, maintenant, encore. Plus fort. Et elle embrassait la reine, y cherchant un apaisement et un dérivatif. Son baiser était un hurlement de désir. Elle ondulait sur les doigts qui l’affolaient et sa danse s'achevait dans les arabesques forcenées de sa langue.

Le dieu, saisissant Sofia comme un fétu de paille, la retourna pour l'allonger sur le corps de la reinePB112335 d'Egypte, la plaçant de telle sorte qu’elle la chevauche. Tandis que les mains de la reine s'emparaient de ses seins et les caressaient avec passion, Sofia sentit la tête bestiale d'Anubis se poser contre son épaule et la langue râpeuse du dieu vint caresser sa joue. Se retirant du ventre de la reine, il se présenta à l'orée de son sexe. Elle sentit le gland du dieu chacal effleurer son bouton gonflé et douloureux, écarter ses lèvres et glisser en elle d'une poussée, la remplissant sans plus attendre. Ses larges mains repoussèrent celles de la reine et il saisit ses seins, la redressant et la pressant contre lui, collant son dos frêle contre son buste large. La maintenant ainsi, rivé à son corps sans autre possibilité de mouvements que ceux qu’il lui imposait,  il se mit à aller et venir en elle. Sa langue courait sur son visage, cherchait ses lèvres, buvait ses cris, volait son souffle. Elle n’était plus qu’un jouet entre ses mains, prisonnière d’une étreinte brutale. Elle s'abandonnait, chaloupant dans la prison de ses bras, emplie de Lui, cernée de sa présence, possédée totalement, répondant à chacun de ses élans par un élan plus fervent encore, se donnant comme on naufrage, se coulant en Lui, dans son désir, dans sa houle qui déchirait son flanc, qui la faisait aqueuse, ruisselante de sueurs et de stupre sur le corps de Néfertiti, déchaînée et rivée à l'immense corps, au sexe démesuré qui la pourfendait et la faisait mugir comme une sirène folle dans le tumulte d’une marée d'équinoxe. Elle était emportée, saccagée, ravagée par les vagues successives d'un plaisir douloureux, ballottée par les lames de la jouissance. Elle dérivait entre les bras puissants qui pressaient son corps, plus vivante et vibrante que jamais dans une petite mort infinie.

Il la maintenait encore contre lui, au-delà de ce qu’une humaine pouvait tolérer, enfonçant son sexe en elle en poussées longues et ardentes, la percutant comme un métronome fou, la forçant de sa verge puissante, avant de se retirer comme se retire la crue du Nil pour la laisser respirer un instant. Elle gémissait, haletante, alors que les doigts de Néfertiti courraient sur son ventre et s'emparaient de son clitoris qu'elles malaxaient habilement. Anubis, pendant son maigre répit, plongeait son pieu dans le corps de Néfertiti, la pourfendant avec délectation, l’obligeant à l’accueillir pour, à nouveau, la frustrer de sa présence et revenir au corps de Sofia. Il joua ainsi longtemps, s'enfonçant encore plusieurs fois en elles, les conduisant toujours plus loin dans les gouffre d’un plaisir innommable. Puis, il se redressa et pointa son gland contre la rosette épanouie de Sofia. Aussitôt, les mains de Néfertiti glissèrent sur les fesses arquées et en écartèrent les globes, offrant le corps de Sofia au sexe qui commençait à forcer ses reins.Bien incapable de révolte, elle tendait ses fesses dans une cambrure indécente, la croupe frémissante d'appréhension. Elle ne se préoccupait plus de savoir ni qui, ni quoi la possédait. Elle était devenue plaisir pur, absolu, ardent, un plaisir qui la submergeait totalement, exigeant tout d'elle. Et elle se livrait, reconnaissante, embrassant les peaux qui frôlaient ses lèvres, léchant les sucs, anéantie et revivifier tour à tour par le plaisir. 

b18Le membre du dieu s'enfonça en elle d'une poussée mesurée tandis que la gueule béante du chacal laissait exhaler des râles qui ressemblaient à des grondements. Il entama un lent mouvement de balancier, s'enfonçant en elle pour se retirer aussitôt et revenir encore. Néfertiti caressait doucement le corps luisant de transpiration de Sofia, allongé sur le sien, l’apaisant et l’encourageant à se laisser aller plus encore. Le dieu, haletant et grognant à présent, augmenta la vitesse et l'intensité de ses coups de boutoir. Sofia flottait dans une sorte d’inconscience, entre volupté et douleur. Soudain, la colonne de chair s'immobilisa en elle, se figeant dans une immobilité de marbre et, malgré les brumes qui l’envahissaient, la jeune femme sentit un feu liquide se répandre en elle. Ce n'était pas la semence d'un homme qui se déversait en elle mais la substance d'un dieu, le suc intime qui courait dans le corps d'une divinité deux fois millénaire. Elle sentit le Nil l’envahir, la vie inonder son corps. C'était une sensation d'une incroyable intensité, presque insoutenable, comme si l'intérieur de son être, tout à coup submergé par un feu glacé qui se répandait dans chaque molécule, se tordait et explosait dans des tourbillons multicolores. Et elle se tordait effectivement sous le grand corps qui restait rivé en elle, poussant un long râle guttural sans même s'en rendre compte, la peau parcourue de longs et violents frissons. Ce n'était pas un orgasme, c'était bien au delà, un paroxysme dans lequel s'unissait vie et mort, le bigbang d'une fusion impossible. Ce qui la traversait était le principe de vie même et son corps de mortelle était secoué par la révélation, dans un état d'extase qui entremêlait la plus terrifiante des souffrances et le plus incroyable plaisir. Elle avait perdu toute notion de  temps, elle était devenue l'éternité et le néant ... l'espace de cette union. Le dieu recula et dégagea son corps de l'étreinte brûlante de la jeune fille. Dans la lumière blafarde de cette nuit souterraine sa hampe luisait doucement. Il se tint immobile, souverain, intouchable, observant les deux femmes allongées devant lui et qui semblaient encore onduler sous la houle du plaisir. Doucement sa main s'éleva au dessus de lui, les doigts écartés.

"La vie… qu'il en soit ainsi."

Le corps du dieu se mit à luire dans la nuit et bientôt l'insoutenable clarté, qui baignait à présent le fleuve jusqu’à noyer le paysage alentour, obligea les deux femmes à fermer les yeux. Malgré cela, Sofia sentait que la lumière s'infiltrait en elle, la parcourait, semblait la dissoudre.

Soudain la clarté parut s'atténuer un peu et se fondre. Alors elle battit doucement des paupières et ouvrit les yeux avec prudence. Elle était allongée au fond de la niche qui s'était éboulée sous ces pas. Le soleil brillait au-dessus d'elle et sa tête lui faisait atrocement mal. Depuis combien de temps se trouvait-elle dans ce lieu ? Au loin, plusieurs voix l'appelaient. Elle reconnut, dans l'une d'elle, celle de son guide.

Avec difficulté, elle se redressa un peu. La douleur atroce qui vrillait son crâne l’obligea à se laisser retomber. Chaque mouvement la faisait grimacer de douleur. Elle avait l'impression d'être écorchée vive tant sa peau était sensible au moindre frémissement de l'air. Elle parvint malgré tout à appeler, d'une voix assourdie, signalant sa présence, avant de s’effondrer sur le sol sablonneux, à bout de force. Sa tête tournait et une violente nausée la torturait. Elle referma les yeux et se mit à respirer faiblement. Le jeune guide se jeta dans le trou tandis que plusieurs têtes apparaissaient en contre-jour.

"Elle est là, venez vite, elle est là...."

Au bord de la cache, plusieurs hommes s'invectivaient ; on accusait notamment un certain de Mokhtar qui avait été chargé de la rechercher dans cette zone. Aziz lui avait prit la main, avait cherché son pouls et, serrant sa paume moite dans la sienne, il hélait maintenant les hommes pour qu'ils se pressent d’intervenir.

"Nous vous avons cherché partout, toute la nuit. Allah soit loué vous êtes là... et vivante !"

Des hommes, portant un brancard, apparurent au bord du trou et, avec d'infinies précautions, on la retira de la petite pièce. Une fois déposée à l'ombre d'une tente, le médecin se pencha sur elle, vérifia son pouls avec douceur, passa une main fraîche sur son front, avant de lui faire une injection de calmant.

Les hommes attendaient sagement devant la tente alors que le visage du docteur se penchait doucement vers l'oreille de sa patiente.

"So Fi A, je t'attends depuis plus de cent vies, à présent tu es là. Tu vois, Anubis tient toujours ses promesses ; la vie, la vie avant tout."

Alors, doucement, la femme médecin effleura du bout des lèvres les lèvres de la femme endormie.

Un des vieux archéologue se présenta à l’entrée de la tente. Inquiet, il venait s’enquérir de la l’état de sa jeune collègue.

"Docteur Nefher, comment va-t-elle ?"

La femme médecin releva son visage à la beauté antique et se tourna en souriant vers lui.

"Ce n'est rien, un mauvais coup, rien de grave ; un peu de repos et tout ira bien."

Puis plus doucement, en reprenant la main de Sofia dans la sienne.

"Oui à présent tout ira bien."

Lentement, émergeant peu à peu de la sensation de malaise, Sofia prenait pleinement conscience de ce sorayamaqu'elle venait d'entendre, ces mots, empreints de douceur et d'espoir, qui éveillait en elle un trouble délicieux. Elle battit des paupières, peinant encore à accommoder sa vision et parvint enfin à ancrer son regard dans celui de la femme qui lui tenait la main. Avant de la voir, elle savait. Pourtant le choc fut énorme. Là, dans la lumière doré se découpait l'ovale parfait du plus bouleversant des visages. Son cœur s'emballa et elle pressa très fort la main qui tenait la sienne et murmura dans un soupir :

"Oui ! Oui, tout ira bien à présent."

Et avec un doux sourire, sans lâcher la main, elle referma les yeux pour remercier Anubis, et sa grande mansuétude, qui leur avait offert le plus beau des présents. 

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Commentaires
T
Je viens de finir cette seconde partie.<br /> Et hop, j’éteins de ce pas mon ordi, je passe m’acheter une pelle, une pioche et un seau.<br /> Et hop, je me trouve un site archéologique,<br /> Et hop, je creuse, je creuse, je creuse…moi aussi je veux ma reine d’Egypte.<br /> Bon je deviens cinglé, mais c’est une bien belle histoire…<br /> Merci.
L
Merci à vous,<br /> <br /> Pour votre regard sur nos textes,<br /> <br /> Pour cette lecture, <br /> <br /> Pour ces mots laissés..
T
Merci pour ce chant à deux voix.<br /> <br /> C'est un peu comme si Ulysse avait su s'accorder au chant des sirènes.<br /> <br /> Je vous rends souvent visite - dans l'anonymat, de vous lire la plume m'en tombe. Mais j'apprécie tant vos textes qu'un petit signe s'imposait.<br /> <br /> Merci pour la qualité des textes.<br /> Merci pour l'originalité des histoires.<br /> Merci pour cet irresistible érotisme.<br /> <br /> Au nom de tous vos admirateurs/lecteurs secrets.
L
J'adore se texte...
Les Ecrits Pourpres
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