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Les Ecrits Pourpres
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8 mai 2007

Eh bien non,,,

jauresLa France ne compte pas une majorité de fasciste qui votent pour un nazillon. Eh bien non, l’élection de Sarkozy à la présidence ne me plonge pas dans le désespoir le plus sombre. Eh bien non, je ne considère pas que notre société va plonger dans la guerre civile.

N’allez pas en conclure que je sois soudain devenu membre de l’UMP et pro-sarkozyste.. Non, je me contente de porter mon regard sur cette élection comme je l’ai toujours fait, avec une certaine indifférence et un éloignement probablement dus à mes origines germaniques. Je ne suis pas en colère, je suis déçu oui c’est un fait, mais il faut savoir rester lucide.

Je ne vous parlerai pas du comportement lamentable du parti socialiste qui s’évertue de couler l’esprit social depuis prêt de huit ans. Pas plus que je ne vous parlerai des mesquineries de DSK, Jospin et autres Fabius. Je ne vous parlerai pas des courants qui traversent le PS non plus. Je ne parlerai pas du PS parce que le PS trahit toujours le peuple. Je vous parlerai de socialisme en lieu et place.

Parce que pour être socialiste il ne suffit pas d’être membre du parti socialiste, de nos jours même, être membre de ce parti serait plutôt un obstacle.

Etre socialiste c’est d’abord avoir l’ouverture vers l’autre, vers tous les autres pour le bien commun, pour une société plus juste, plus équitable, qui sache prendre en compte les forts comme les faibles et ne laisse personne sur le bas côté. Etre socialiste ce n’est pas choisir son « pauvre », son « nécessiteux » politiquement correct, celui qui vous ressemble.

Brandir les banderoles de l’évidence pour secourir les mal logés, les sans papiers, s’engager dans de justes et belles causes pour les femmes victimes d’oppression, c’est bien beau, mais ce n’est pas être socialiste. Non cela ne suffit pas, la preuve en est le résultat de notre deuxième tour.

Parce que 53 pour cent de votants pour Sarkozy ; voici où sont les nécessiteux qui doivent engager le vraia13 socialiste. Il ne suffit pas de crier qu’on est convaincu que voter pour le Sarkozy est mal, encore faut-il en convaincre les autres, l’argumenter, rendre clair ce qui peut nous sembler évident. Parce que du haut de nos belles convictions, si brillantes, si humaines, nous en venons à mépriser notre voisin, celui qui ne vote pas comme nous. Alors c’est un facho, ce sont des idiots et nous nous évertuons à convaincre ceux qui sont déjà convaincus au final.

Etre socialiste c’est aller vers les 53 pour cent de français qui ont votés pour Sarkozy, c’est aller à l’encontre de leur peur, de leur crainte, du désarroi qu’ils éprouvent face à une société qu’ils ne comprennent pas ou plus. Parce que sans eux, cette société fraternelle et égalitaire n’est pas possible. Qu’est ce qui pousse à voter Sarkozy ? C’est l’ignorance, c’est ne pas savoir, ne pas comprendre, ce n’est pas une question d’idéologie c’est une question de peur.

La peur est la pire ennemie de la démocratie, et la peur est fille de l’ignorance. C’est cette ignorance qui s’est installée sur le pays, c’est cet engrais où germe la mal qui a permis l’éclosion de fleurs au parfum douteux. Pourtant ce débat est au moins aussi vieux que le monde, les générations se succèdent et les généralisations aussi. Les chômeurs sont forcements des fainéants, les habitants de banlieue forcément des racailles, les fonctionnaires ne foutent rien, les enseignants sont des gauchistes qui n’aiment pas leur travail. Imageries d’Epinal à la persistance vivace qui cloisonnent notre société et réduisent le champs de vision à la lucarne télévisuelle et à ses imageries biaisées. Nous qui nous disons "social" nous avons laissé s’installer cet état de fait, nous avons négligé de nous porter vers ceux qui sombraient petit à petit dans leurs certitudes, martelées à grand coups d’infos manipulées.

Qui est responsable ? A qui la faute ? A personne, et à tout le monde pourtant, parce que nous avons oublié ce que c’est que d’être socialiste, parce que nous avons oublié qu’être socialiste ce n’est pas convaincre ceux qui le sont déjà. Etre social c’est aller vers toutes les opinions, c’est tenter de convaincre encore et toujours, d’expliquer, de remettre en cause, de se remettre en cause. Accepter de se remettre en cause c’est montrer à son prochain qu’on fait pour soi ce qu’on lui demande de faire dans sa propre existence. Le placer non pas comme un imbécile sur l’échiquier de la pensée, mais le traiter en égal et lui enseigner à trouver son raisonnement propre dont il tirera ses propres conclusions. On ne peut imposer les principes d’humanisme et de tolérance, ils s’imposent d’eux-même à ceux qui ont appris à les voir. Mais on n'apprend plus cela de nos jours, alors c’est le rôle de ceux qui savent d’aller apporter cette vision, cette clairvoyance.

commune1On ne peut compter éternellement sur un vote de rejet pour accéder au pouvoir. Depuis combien de temps le parti socialiste se présente-t-il aux différentes élections sans programme, sans idée porteuse ? Le PS compte sur un rejet de la droite ou du pouvoir en place pour se mettre en place. Visiblement cela ne suffit plus aujourd’hui. La preuve en est ce score qui fait tout de même suite à 5 ans de pouvoir UMP sur la France.

Qu’avons-nous manqué ? Nous avons enfermé une majorité de la population dans une sous-caste les considérant comme des Fascistes, des vieillards trouillards, des racistes, des égoïstes. Pourtant ils ne sont pas différents de nous, nous sommes tellement convaincues du bien-fondé de nos positions qu’elles ne souffrent plus de discussion. Pourtant ces gens nous les côtoyons au quotidien, nous les fréquentons et nous avons la même imagerie d’Epinal d’eux qu’ils l’ont de nous. L’Electeur de Sarkozy, ce n’est pas un pourcentage qui vit quelque part dans les sphères IPSOS, non c’est le gars que vous croisez au travail tous les jours, c’est le type avec qui vous discutez en faisant votre PMU. Les traiter de con n’arrange rien à l’affaire sinon à faire de nous des cons aussi aveugles qu’eux. C’est quelqu’un qui a ses appréhensions, ses peurs, ses rêves et ses doutes. Souvent ce type a déjà voté à gauche par le passé. Etait-il moins con alors ? Etait-il donc déjà un imbécile fasciste quand il a dit non au traité européen ? Est-il aujourd’hui un imbécile fasciste ? Je ne le pense pas ; il est le même mais la gauche n’a plus su répondre à ses interrogations, à ses préoccupations, alors il s’est tourné vers celui qui donnait une explication, qui le rassurait, promettait de le protéger, de prendre soin de lui.

N’y voir qu’un égoïste qui ne pense qu’à sa pomme serait trop simpliste. Notre société fabrique des égoïste, ne l’oubliez pas ! Tout ce qui fait notre économie, notre politique, la mondialisation, la vitesse des progrès technologiques, tout tire notre société comme un élastique éloignant les deux bouts l’un de l’autre. Et vous savez ce qui se passe quand on relâche un élastique... tout dépend par quel bout on le lâche, l’autre va ressentir une vive douleur.

Alors pour moi cette élection n’est pas une défaite, c’est un départ. Il va falloir admettre que nous avons eu tort, que nos belles idées humaines ne sont pas partagées ni comprises et reprendre notre bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de l’autre. Quitter notre cocon ouaté où la présence de ceux qui partagent notre opinion nous rassure pleinement pour reprendre la route. La vrai bataille du social commence maintenant ; il va falloir expliquer, dialoguer, faire comprendre au delà des mots et ouvrir l’esprit de nos compatriotes. Parce que c’est cela être socialiste, c’est ne mépriser personne et se porter vers tout le monde pour faire avancer la société. S’en laver les mains aujourd’hui en disant qu’on a fait ce qu’on a pu et que les français ont ce qu’ils méritent est une gabegie. Je comprends la tristesse et le désarroi de certains aujourd’hui qui voient en cette élection l’effondrement de la démocratie. Mais ce n’est pas le cas, c’est le moment d’admettre nos erreurs, c’est une chance de repartir autrement, de se relancer dans cette démarche vers les autres.

Parce que les Français c’est nous, parce que la France n’a pas changé en changeant de président, parce que notre constitution est toujours (encore) présente, parce que nos lois sont toujours les mêmes, parce que nous droits n’ont pas changé.

Et parce que je place ma confiance dans la démocratie, dans la force dont peut faire preuve notre pays face àdrapeau l’injustice, parce que, quoi qu’il en soit Sarkozy ne dirige pas une royauté. Et parce que j’ai confiance en vous qui vous êtes battus, qui avez fait de votre mieux pour convaincre, parce que je sais que vous vous relèverez et ne laisserez pas ce pays, cette nation, ses valeurs et ses principes se dissoudre.

A présent fini de pleurer,,, au travail, car oui nous allons montrer que nous aussi savons nous lever tôt pour nous mettre à notre ouvrage.

LIBERTE

EGALITE

FRATERNITE

ET VIVE LA REPUBLIQUE.

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Commentaires
L
Tu oublies une chose, un cadre n'a pas d'heures sups ! Donc oui tu vas bosser plus, mais c'est tout ! C'est con hein ? <br /> <br /> J'aime bien ta vision de la libération du travail, il fallait y penser. Mais qui mieux qu'un marseillais pouvait imaginer un tel délire hein ?
T
Moi j’en retiens juste 2 phrases :<br /> « Travailler plus pour gagner plus » me plait beaucoup. Chouette on va pouvoir bosser jour et nuit, les we, pas de congés, même malade. Super. Eh bien, vous pouvez commencer sans moi, je vous rattraperai en route…<br /> « Il faut libérer le travail » : entièrement d’accord ; rendons-lui sa liberté ; qu’il se casse vite fait ; on peut même organiser un pot de départ.<br /> Euh…bon d’accord…je pars me saouler dans mon coin
L
Juste en ce qui concerne "l'ami" de monsieur le président,,,,, suivre le lien...<br /> <br /> On peut avoir des amis,,, c'est très utile,,, mais quand on est Président de la république on doit prendre garde aux conflits d'interets...<br /> <br /> Pour le reste on en reparlera,, rire......<br /> <br /> http://fr.news.yahoo.com/10052007/202/le-groupe-bollore-s-est-bien-vu-attribuer-recemment-des.html
S
Je ne suis pas d'accord avec ton texte D. et c'est chose rarissime :) En partie, bien sur <br /> <br /> Ce n'est pas "être socialiste" que d'aller vers l'autre, les autres et s'ouvrir, informer, parler, débattre etc etc... C'est être humain. Et quelle que soit sa pensée politique, quel que soit son idéal de vie, ou son utopie, chaque homme se doit d’être ainsi. Ce n’est malheureusement pas le cas.<br /> <br /> "Le bien des hommes appartient collectivement à tous les hommes ; le travail des hommes - des vivants et des morts - doit profiter collectivement à tous les hommes. Chacun doit son plein travail à l'œuvre commune ; chacun doit recueillir sa part du travail commun. En ces quelques formules si simples tient l'essentiel de la pensée socialiste." [Léon BLUM]<br /> <br /> Tu le sais, nous en avons parlé, longuement, je déteste l’homme qui vient d’être élut président, et copieusement…<br /> Tout comme je suis en désaccord avec une majorité de ses opinions politiques pour l’avenir qu’il souhaite construire. Soit. Mais cet homme reste élut démocratiquement (hé oui, n’en déplaise à tant, 53 % des votants (non blanc) lui ont apporté leur soutient) et nous ne devons pas crier au loup et attaquer sournoisement l’homme comme cela se fait actuellement.<br /> <br /> Je ne suis pas "choquée" et "outrée" qu'il soit passé au Fouquet's qui reste un lieu branché de la capitale, comme tant d’autres sur les champs (a t on parlé du repas des socialistes à la maison de l’Amérique Latine nettement plus bobo chic et cher? Non et c’est étonnant...) ou qu'il parte en vacances quelques jours pendant qu'il le peut encore, quand un ami lui prête son bateau (ok, un gros yacht, qui vaut des centaines de millier d’euros, et alors ? que je sache, ce n’est pas payé avec l’argent de l’état ???). Ségo aurait fait ça, on serait monté au credo? Je ne pense pas... On lui aurait souhaité bon repos pour prendre des forces avant d’entamer son mandat (n’oublions pas qu’elle aussi a de richissimes amis). Avec une campagne choffrée à 16 millions d'euros chacun, je pense qu'ils sont à égalité... Le fond, bon sang, pas le reste!<br /> <br /> Je ne pense pas non plus que nous allons « plonger dans une guerre civile »… Pourquoi ? Parce que le peuple de France qui l’a mis au pouvoir n’ira pas dans la rue… Même, par exemple, quand les frais d’inscription à l’université passeront à 5 000 € par tête (soit 35 fois plus cher qu'aujourd'hui), alors que je serais dans la rue, et toi aussi, j’en suis sure, eux resteront chez eux, persuadés que c’est nécessaire pour « motiver » les étudiants et faire une « université du mérite » à l’américaine…<br /> <br /> Le débat est long, et restera, je l’espère… En tout cas, je n’ai pas fini d’écrire… sourire…<br /> Et puis FB ne m’a toujours pas répondu…
B
Je l'ai fait, expliquer et encore expliquer, devant l'école, dans les queues au supermarché, aux terrasses des cafés, dans les jardins publics . Nul besoin de citer des intellectuels ou de parler de libertés : oui mais "il va s'occuper des étrangers" donc des musulmans . Imparable même quand vous réexpliquez . Ce sont les retraites, le trou de la sécu, la sécurité, les problèmes de la Caf, sans oublier les problèmes de l'école avec tous ceux qui ne parlent pas français (à Strasbourg où la majorité des étrangers sont européens). Protectionnisme de la frontière, pas la géographique puisque tout le monde va de l'autre côté, mais celle du quartier qu'on aimerait bien voir disparaître comme cela il y aurait moins de problèmes . Ah, si seulement,je me trouve actuellement très optimiste, il y a tellement de choses qu'il ne pourra pas faire
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