Course du coeur à corps
On court à celui qu’on aime
Trajet le plus long ? Chemin le plus court ?
On court à celui qui sème
Au cœur comme un gong le son des toujours
Car aucun accord n’est aussi précieux
Que les cris du corps dansant sous le feu
On court à celui qu’on saigne
D’un baiser oblong, d’un fervent discours
On court à celui qui règne
Sur notre raison et sur nos contours
Car aucune loi n’est plus envoûtante
Que tes mains sur moi, soumise et amante
On court à celui qu’on mène
D’un violent frisson au plus beau labour
On court à celui qui freine
Les premiers flocons aux pourpres du jour
Car nulle saison n’est aussi enviable
Que tes oraisons sur mes chairs serviables
On court à celui qu’on draine
Comme une obsession dans un temps trop lourd
On court à celui qui entraîne
Le plus doux des dons, sans aucun recours
Car aucun destin n’est plus merveilleux
Que ce bonheur plein naît de tous nos jeux