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Les Ecrits Pourpres
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23 septembre 2005

Votre rèponse Chiron...........

Une Question de Chiron

Cependant, et si je peux me le permettre, j'ai une question parmi plusieurs : Qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un Dominant pendant l'acte, et après et avant ?

lion1Ardue que cette question Chiron, difficile à synthétiser comme réponse. Je ne saurais dire ce qui se passe dans la tête d’un dominant lorsqu’il joue ainsi. Je peux à la rigueur tenter de vous expliquer ce qui se passe dans la mienne, me faire le géographe de mon ressenti et tenter de vous en donner une carte.

Plus géologue que géographe en fait nous allons passer par les phases, les strates de ce que je suis, et ne suis pas à la fois.

Avant :

La préparation, la mise en place. L’avant est en fait un état permanent, c’est toujours avant. Même pendant la séance on est toujours à la préparation de la suivante. Chaque mot, chaque geste au quotidien est enregistré, annoté et mis quelque part en réserve, attendant le moment de servir. Il n’est pas de remarque innocente, tout est toujours consigné et maintenu dans le vivier de scènes à venir. C’est une forme d’attention constante, pour lire les désirs de l’autre, ces attentes, pour rester à l’écoute. Préparer la séance, en fait je ne trouve pas le terme adéquat, préparer la séance implique un story-board, une mise en scène que je ne réalise pas. Souvent l’avant tient à peu de choses, une remarque, un désir à peine voilé, un infime canevas que je suivrai ou ne suivrai pas.

Avant dans notre cas, est une longue patience, tant le temps qui nous sépare semble s’étirer au quotidien. Une préparation de chaque jour où nous menons nos recherches intimes pour se trouver l’un à l’autre. Encore l’occasion de prendre des notes, de parfaire sa connaissance de l’autre. Car pour moi cela reste primordial, la connaissance des désirs de l’autre, si je ne sens pas cette adéquation entre s et moi, je ne démarre pas un jeu. C’est une question de dialogue et de confiance qui s’établit entre le D et le s, sans cette confiance rien ne peut se faire, c’est quelque chose qui doit se mériter au quotidien.

C’est une sorte d’impatience, vérifier la présence de l’indispensable outillage, se préparer pour que toute chose soit à sa place, la plupart ne servant pas, mais que chaînes et menottes, martinet et cravaches soient la, a portée de main. C’est aussi distiller l’inquiétude, à peine voiler les sous-entendus d’infimes mensonges pour perdre la soumise dans des conjectures. Cultiver une part de secret, essayer de comprendre implicitement l’attente de l’autre. C’est une phase d’interrogation et de désir aussi. Puisque c’est le désir qui va donner naissance au jeu, qui donnera naissance au plaisir.

L’avant est une attente, je me refuse dans ces moments la à trop visualiser le moment à venir, je préfère me fier à mon instinct et laisser les choses se faire, réagir en fonction de ces réactions à elle. Voila, avant c’est cela, c’est le début du chantier, on repère un endroit en se disant que peut être il y a de l’or dans les strates inférieures, planter quelques piquets dans le sol, et délimiter la surface du chantier. On va commencer à creuser alors

Pendant :

On creuse le sol à présent, et la il est plusieurs choses qui coexistent en moi, la première strate que l’on rencontre est l’attention, comme si tout le sous sol était régulièrement strié de fines couches de cette matière. Pendant le jeu une grande partie de mon attention se focalise sur elle, voire toute mon attention. Rester à l’écoute de chaque respiration, de chaque souffle, toujours évaluer les frissons qui la parcourent. Rester sans cesse en éveil, pour distiller la juste dose de douleur, celle qui permette à la soumise de se dépasser sans dépasser ces propres limites. Pour moi un dominant se doit de rester lucide durant la séance, du moins durant une grande partie de celle-ci, toute celle ou la douleur est encore plus présente que le plaisir.

Abattre sa cravache sur le dos de quelqu’un ne fait pas naître le plaisir, sinon combien verrions de masochistes se jeter sous les bus en criant « oui oui oui encorrrrrreeeeeeeeeee ». C’est la fine alchimie de l’attention, des silences et des attentes, des mots et des sifflements du cuir et des caresses qui fera naître le plaisir. Cette potion magique ne se compose pas dans l’effervescence et la précipitation. Pour moi le dominant se doit avant tout de se dominer lui-même, de garder la maîtrise de ces pulsions de ces désirs. C’est pour cela que le besoin de domination ne doit pas à mes yeux naître de la frustration ou d’un quelconque déséquilibre affectif. Le D se doit à sa tache sans colère, sans se laisser dominer par son désir. Il faut dans ces instants rester conscient, se contrôler et contrôler l’autre, voire aller à l’encontre des désirs extrêmes de sa ou son partenaire, qui parfois sous l’emprise du moment pourrait vous encourager à aller bien plus loin que ce que elle ou lui pourrait supporter.

beast1C’est au dominant d’apprécier la juste mesure, de doser tout les ingrédients, je ne me permets pas de penser au plaisir physique durant ces moments la, le plaisir que je prends est alors purement mental. C’est une sensation d’une rare intensité  que de tenir un autre être humain entièrement dans sa main, d’en avoir pris le contrôle, de gérer sa respiration, ce qu’elle ressent physiquement. Ce sentiment de pouvoir qui pourtant ne doit pas occulter la conscience que le plaisir de la personne entre vos mains est tout aussi fragile qu’une coupe de cristal. Il y a dans ces moments une sorte d’autosatisfaction lorsque le plaisir commence à monter et submerger la contrainte et la douleur. La satisfaction d’avoir su transcender cette douleur justement, d’avoir accompagné et guidé sa partenaire au delà des rivages du conscient pour toucher la source de ce plaisir bien plus diffus et difficilement appréhendable que le plaisir physique courant.

Il existe bien sur en moi une jouissance toute personnelle et qui est dans les limbes de ce que je suis une sorte de confirmation jubilatoire de ma propre évolution personnelle. Je m’explique, enfant très timide et réservé, j’ai durant mon enfance été souvent exclu des jeux de mes petits camarades. Il apparaissait que trop de différences, que trop de choses semblaient m’éloigner d’eux. J’ai passé scolarité assez morose et très solitaire. Je ne vivais pas ce que j’étais, je n’étais pas une caricature de moi, on peut s’imaginer le jeune dominateur comme celui qui mène ces camarades, l’organisateur des jeux de la récré. Il n’en a rien été, les jeux de la récré ne m’ont jamais intéressés, préférant me plonger dans mes jeux internes et mes lectures. De plus de constitution chétive et frêle je faisais souvent la joie des petites brutes de l’école qui s’amusaient à me martyriser. Ce ne fut pas croyez moi le bagne non plus, non ce fut gris, sans plus. Ce n’est qu’a l’adolescence que je me suis rapidement développé, dépassant mes camarades d’une tête, me fortifiant, mon comportement de rebelle au milieu scolaire finissant par m’assurer une sorte de popularité comme en reçoivent parfois les révolutionnaires ou les mauvais garçons.  Le début de la reprise en main date de la, de la perception de mes capacités à envisager l’autre et de saisir rapidement ces aspirations et désirs. C’est une sorte d’empathie pervertie si on veut, savoir où se trouvent les zones d’ombres d’une personne vous offre deux possibilités. Soit vous les utilisez pour votre propre plaisir, soit vous les utilisez pour aider l’autre dans sa propre évolution. Croyez moi j’en ai souvent expérimenté la partie la plus sombre, plus que celle qui permette de libérer. Tout ça pour dire que mon statut de dominant trouve sa plus entière expression dans cette libération, uns sorte d’aboutissement de l’être de consécration de ce qui est moi, et vraiment moi, en moi. La phase finale d’une évolution qui a pris des années, enfin être en accord avec ce que je suis, pleinement conscient de mes désirs et de mes attentes. Joie primale d’être celui qui tient entre ces mains l’autre, c’est aussi cela,

C’est la joie de se sentir prédateur, placé tout en haut de sa petite échelle alimentaire personnelle. Joie toute fugitive, Mais il est aussi présent, se sentir le maître, le lion qui dirige le clan, celui qui s’est imposé. Etre le male Alpha, régner sur le corps de l’autre, se sentir le meilleur en un lieu en un instant donné. Tirer de cette unification de l’être le sentiment de toute puissance indétronable, se dire que l’on est la maintenant le meilleur, le premier, le seul.

Lorsque s crie son plaisir, lorsqu’elle chavire, lorsqu’elle sombre dans cet état second, c’est un cadeau que je reçois, c’est un don qu’elle me transmet. Son plaisir est mon plaisir, car je n’éprouve aucun plaisir physique à lui infliger une quelconque douleur, comme je l’ai déjà expliqué dans d’autres posts, mais notion que je n’ai pas encore pris la peine de creuser. Non mon plaisir vient de son plaisir pas de sa douleur de cette satisfaction de l’avoir menée au delà d’elle, au delà de soit, d’avoir franchi un palier, d’être passé à un autre niveau.

Apres :

Viens le temps d’après, ce temps d’éveil encore, c’est le moment ou l’on doute de soi, ai-je su la mener à son plaisir comme elle l’espérait, n’ai-je pas été trop loin, trop fort. Ces questions qui se bousculent dans un cerveau. Après est un moment d’extrême tension pour moi, le moment ou tout s’immobilise ou le sang revient à la normale. C’est l’instant des doutes ou l’on cherche à se rassurer dans les yeux de l’autre, ai-je été à la hauteur de ces et de mes espérances. Il me faut en cela un temps certain pour être pleinement rassuré. Un temps où je ne quitte pas s des yeux.

C’est cet instant ou aussi il faut apporter son attention encore à sa ou son partenaire. L’aider à reprendre pied avec la réalité. La rassurer sur elle, la faire se sentir belle aussi, lui montrer sa beauté tant intérieure qu’extérieure. C’est le moment de douceur et de tendresse quand le corps est encore tremblant, et que l’on a pas assimilé totalement ce qui vient de se passer quelques instants plus tôt.

Après c’est aussi le débriefing mental immédiat auquel je me livre, ou je critique mes attitudes ou j’essaie au mieux et à chaude de relever mes faiblesses et mes manquements. Essayant de comprendre ce que je peux faire pour faire mieux. Après est toujours un peu une analyse interne de ce que je suis.

C’est surtout le moment de nous, le moment ou j’ai envie de l’envelopper de ma douceur et de ma tendresse, l’instant ou je voudrais la serrer contre moi et ne plus jamais ouvrir l’espace de mes bras. L’instant ou ma soumise et la femme que j’aime au dela de tout ne font plus qu’un.

liensAprès,,,, après redevient déjà l’avant, l’amant……

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C
Merci d'avoir pris la peine d'écrire ce magnifique texte. Vos écrits furent ma Muse. <br /> Alors, en guise de remerciement, voilà une partie de ce que Muse a commis sur la page vierge :<br /> *<br /> <br /> <br /> .... L’Étranger, comme il plaît à Karim de l’appeler, ne connaissant pas encore son nom, fait glisser le drap en satin noir par terre, livrant son corps aux rayons du soleil se faufilant à travers les stores, au même moment que la voix incomparable de Mercedes Sosa résonne dans la chambre : Gracias a la Vida que me ha dado tanto, me dio dos luceros que cuando los abro, perfecto distingo lo negro del blanco… <br /> Ses souvenirs l’amènent vers les années 70, ils recreusent facilement un chemin parmi ses pensées encore endormies, il devait avoir 9 ans tout au plus. Il se rappelle la voix chaude de sa mère le matin, la chanson de Sosa, Samba para no morir, l’odeur du café mélangée avec les arômes des cigares de son père, les hennissements des chevaux dans l’écurie, et la chaleur d’une journée gaie, enjouée et pleine de vie. Il se souvient, et il sourit. <br /> <br /> Il me semble que son sourire est un mélange de souvenirs lointains et d’excitation précoce, qui hâte la venue de ce soir. Parce que ce soir, justement, apportera avec l’obscurité, que le soleil fera en contournant la lune, le premier homme qui s’est offert à lui, timide et audacieux à la fois, vierge malgré le passage des autres sur son corps, nostalgique et rêveur. L’idée de l’avoir dépucelé la veille et d’avoir marqué son corps comme on marque son territoire, le ravit de plus en plus. Ainsi, il est le seul à qui ce corps fébrile de désir s’est ouvert. Il ne s’est pas trompé, et il le sait. Dès que son regard croisa celui de Karim, les yeux de ce dernier lui ont tout dévoilé : la bête endormie qui ne demande qu’à se réveiller, le corps gisant sous les poussières des souvenirs qui réclame la vie, qui crie : « Au secours ! », qui hurle : « Prends-moi ! », et qui promet de le suivre jusqu’au bout, au-delà des limites. Non, il ne s’est pas trompé. Tous les deux sont faits de la même flamme qui cisèle le plaisir à fin de le parfaire. <br /> <br /> Un éclat brillant traverse son regard à cette idée. Il est sûr, qu’il viendra, à 8 h, ce soir. Il viendra, rempli d’attentes immuables, pour être à lui, complètement à lui. Il s’abandonnera, il se donnera pour l’accomplissement de l’épreuve libératrice du corps.<br /> <br /> Il viendra, une terre sèche et aride, et lui, il saura comment la ramollir. Il saura comment faire jaillir sur son corps des sources insoupçonnables de jouissance. Il fera de sorte qu’il renaîtra à nouveau dans la douleur. Mais cette fois, plus libre, délivré de ses peurs, détaché de ses chaînes médisantes. Dans la douleur, il prendra conscience de son corps : Viens, risquons-nous dans l’habitacle de la folie charnelle. Ne laissons pas l’hivernage de nos vies courtes éteindre la flamme de la passion. Soyons nus de l’intérieur, mon complice, en dépit de la pudeur implantée ridiculement dans la conscience ! <br /> <br /> Le voilà, inspectant soigneusement sa maison. Guettant le désordre pour le réduire en ordre. Le voilà, en état d’attente, dans l’avant l’acte, nourrissant son corps d’envie, de patience et de désir. Ce désir justement qui prend sa vigueur dans le domaine de l’attente. <br /> Le voilà, dans le salon, devant la statut livide d’Aphrodite, un sourire à la bouche et une euphorie dans les pensées. Il lui semble savoir les secrets cachés dans le corps de Karim. Non, il en est sûr. Et cette certitude le ravit, le comble même d’une espèce de satisfaction grandissante. <br /> <br /> Il était toujours doué pour cela. Comme doter d’un pouvoir inné de scruter les âmes des autres et deviner leurs fantasmes et attentes ! Ainsi, lorsqu’il a heurté le corps de Karim, la veille, il a senti le frémissement de sa chair, et sa résistance devant l’inconnu. Cette résistance qui alimente son ardeur justement, qui lui donne l’envie de continuer encore, de la combattre dans des vagues écumeuses, enceintes de fougues. Des vagues qui se déferlent sur un corps, pour l’engloutir, le laver, et le rejeter sur le rivage, vide, comblé et délivré de toutes résistances. Et lui, tel un océan majestueux, il restera là, en attendant le prochain défi pour le relever. Ainsi, il a caressé, là où il a mordu, pour mordre encore, brûlant la peau, et la marquant par l’empreinte de son passage. <br /> <br /> Lorsqu’il l’a pris dans ses bras, il a senti que Karim était confiant, croyant qu’il serait comme les autres. Ceux qui ne savent point toucher la mémoire du corps, et y griffer leur présence. Il a ricané au fond de lui. Puis, il a serré de plus en plus fort le corps de Karim, en l’étouffant presque par un baisé. Ses mains ont commencé brutalement à dégrafer sa chemise, tandis qu’il le poussait vers le lit. Il a mobilisé les mains, et lèvres contre la poitrine d’un Karim nu et désemparé, il a effleuré de sa langue le bout d’un téton érigé d’excitation, il a léché jusqu’à la naissance du plaisir, il a pincé, il a griffé, il a mordu jusqu’à la douleur, jusqu'à l’avant genèse du sang. Et en observant le regard d’un Karim chamboulé par des spasmes ondulatoires de plaisir et le souffle qui est devenu essoufflement, il a su qu’il vient de commettre l’ouverture en lui, et alors il a continué, voulant engendrer la spirale transcendante de la folie charnelle. Il a dévoré cm par cm le chemin menant jusqu’à la bouche entrouverte, en enflammant sur son passage un corps déjà frémissant de chaleur et en sentant l’intimité de son amant devenir de plus en plus dure, de plus en plus raide. Il l’a embrassé, engloutissant sa bouche, mélangeant leurs deux langues, le nourrissant de sa salive, explorant tous les recoins de cette source de vie, tandis que ses mains exploraient le corps ruisselant de sueur, en admirant la peau lisse et finement musclée. Puis, d’un geste ferme et rapide, il le retourna et s’empara de son dos, en mesurant ses gestes et celles de Karim. La légère réticence qu’il sentit de ce dernier, en ce moment-là, ne lui faisait pas peur. Il savait comment la réduire en miette, la transformer en une excitation avide…<br /> <br /> Et l’excitation avide a eu lieu. Dans la douleur, certes, mais elle était là. Lorsqu’il a rempli le corps de Karim de son élixir, il l’a senti perdu dans l’évanouissement mystérieux d’une mort momentanée. Et, il s’est senti satisfait, heureux, euphorique même d’avoir mené le corps de son amant sur le chemin de l’ouverture.<br /> <br /> Et c’est exactement pour cette raison qu’il est sûr que Karim viendra ce soir. Il viendra pour goutter encore au fruit défendu, pour gravir les marches d’un plaisir méconnu jusqu’à lors par son corps. Il viendra, et lui, il saura le guider davantage.<br /> <br /> Il se dirige vers la cheminée, et attrape la cravache accrochée au mur, en la faisant claquer violemment à terre...
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