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Les Ecrits Pourpres
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15 octobre 2005

Un An ! N’y verse… air !

founets1Il finissait de placer les bougies sur la table basse, donner un éclairage un peu plus intime aux lieux, faire naître une ambiance propice à l'éclosion des sourires et qui sait des rires. Jetant une bûche dans la grande cheminée qui trônait au milieu du salon, il raviva le feu. Les flammes lancèrent des éclairs mouvants dans la pièce, dessinant sur les murs des motifs changeants et ondoyants. Regardant par la fenêtre, il constata que la neige commençait à tomber en flocons épais, noyant les pins dans une brume cotonneuse. Il se rendit encore au cellier pour vérifier la température des bouteilles de Gewurztraminer, alignées le long du mur de pierre. Il revint dans le salon s'asseyant sur le sofa. Elle n'allait pas tarder, il espérait qu'elle réussisse à trouver son chemin à travers les bois.

Elle avançait lentement, sur la petite route qui serpentait dans la forêt, mince lacet de bitume luisant, cerné par l'ombre écrasante de conifères, les mains crispées sur le volant par la tension, l'appréhension et les efforts pour se repérer. Elle se disait qu'elle était folle, folle de rouler vers une destination inconnue, vers ce rendez-vous improbable et qui la troublait tant. Que la nuit était trop noire, qu'il faisait trop froid, qu’elle détestait la neige, qu'elle allait sans doute se perdre.... soudain, au détours d'un virage, il apparut entre les arbres, petit halo de lumière doré : le chalet, en tout point semblable à la description qu'il lui en avait faite. Elle franchit les derniers mètres le coeur battant, ne sachant trop ce qui l'attendait, n'osant trop espérer, brûlant de savoir.

Il aperçut les phares à travers la fenêtre. Elle arrivait, enfin. Après ces nuits d'échanges à travers les chemins électroniques. Des nuits d'échanges, de mots posés, puis ce rendez-vous, cette rencontre, ici dans le chalet, dans cette petite demeure perdue dans les bois. Il se dirigea vers la porte, la gorge serrée, comme à chaque fois qu'elle apparaissait dans la lucarne de son messenger. Mais à présent, elle apparaissait pour de bon, en chair et en os devant lui. Il la regarda sortir de sa voiture, habillée d'un manteau noir au col orné de fourrure tout aussi noire. Elle se dépêcha de se diriger vers la porte et la chaleur accueillante de l'entrée. Elle portait un jean et la mèche de ses cheveux noirs barrait son visage tandis qu'elle s'avançait vers lui. Cette mèche qu'il avait déjà eu l'occasion de voir sur l'écran de son pc, cette mèche qu'elle tournait entre ses doigts ou qu'elle mordillait nerveusement par moment. Elle était devant lui, ses yeux noisette lançaient des éclats pralines et lui se sentit soudain maladroit et malhabile. Elle était là et il ne savait pas quoi lui dire, y avait-il seulement pensé ? Avait-il seulement préparé quoi que ce soit ? Pas moyen d'improviser une virevolte et de jouer sur les mots. Elle était là, devant lui à présent. Il se pencha vers elle et ils s'embrassèrent sagement sur la joue. Après tout, ils n'étaient pas plus que deux esprits qui se retrouvaient le soir pour échanger de jolies phrases, pour mêler leurs rires et tuer ensemble la nuit. Ils n'étaient rien de plus, et s'ils l'étaient c'étaient des choses qui étaient encore dans le silence de leur coeur, encore…

Il s'était tenu face à elle un temps qui lui avait semblait infini, sa grande silhouette se découpant dans la lumière... et son coeur avait battu plus vite encore, à lui manquer. Le voir, enfin. Quelle incroyable chose que cette dimension soudain si charnelle, si intense, ce face à face de leurs corps, aussi gêné l'un que l'autre par cette proximité si neuve, quand ils ne s'étaient approchés jusque là que du bout des mots, du bout de l'âme. Et quand il s'était penché, pour poser cette bise de bienvenu, elle avait été happée dans son odeur, une fragrance de parfum et de feu de cheminée qui lui avait fait fermer les yeux de bien-être. Un instant. Un tout petit instant, elle s'était sentie arrivée. Vraiment. Mais, à nouveau, leur timidité semblait reprendre le dessus, tandis qu'il l'invitait à entrer. Et leurs gestes étaient un peu empruntés. Ils avaient l'air de deux gamins maladroits. Ils se regardèrent et éclatèrent de rire au même instant. Leur complicité renaissait, nourrie par ces heures de partage de mots dans les nuits de l'écran.

Il se sentit rassuré, sentant renaître entre eux cette complicité qui leur ressemblait tellement, cette façon qu'ilsimg_2112 avaient de croiser leurs mots, de nouer leurs pensées pour broder leur toile faite de rires et de petits tout qui s’emmêlaient en boucles. Il la débarrassa de son manteau, admirant la façon dont sa tunique moulait sa poitrine. Des seins comme il les aimait, songea- t-il, pas énormes, non, mais juste ce qu'il fallait pour tenir dans sa main, la juste mesure de sa paume. Il se força à bannir cette vision de sa main sur son corps. Ce n'était pas le moment de perdre le fil, de perdre pied. Il l'invita à s'asseoir et saisit une des bouteilles de blancs, réservée au frais dans un seau à glace. Ils s'échangeaient des mots encore, mots qui se croisaient, se trouvaient et se retrouvaient. Le vin coula doucement dans les verres d'alsace aux pieds finement ciselés. Tandis qu'il servait le vin, il s'assit à ses côtés, lui tendant son verre. Ils trinquèrent à ce moment, à tous les moments.

Elle se sentait quelque peu nerveuse encore. Tellement de tension accumulée sur la route, à se concentrer pour suivre l'itinéraire, à se poser mille et une questions angoissantes. Et puis, le sentir si près d’elle, si présent, si attentif à ses gestes à ses mots… Pourtant, chaque fois qu'elle croisait ses yeux, elle ne pouvait s'empêcher de sourire et sentait ses muscles se relâcher. Son regard si bleu, si intense était fascinant et elle aurait voulu ne pas le lâcher, juste pour y voir encore danser ces petits éclats malicieux, comme si des feux follets s'agitaient de temps en temps derrière les pupilles. Elle posa ses lèvres dans le liquide doré qui scintillait doucement dans son verre et goûta le vin. Elle releva un visage étonnée et ravie vers lui. Ce vin était une petite merveille, un pur ravissement, exactement le genre de vin qu'elle aimait tout particulièrement. Elle lui en fit la remarque, sans chercher à dissimuler le plaisir que lui procurait ce goût commun pour les breuvages ensoleillés. Et elle se mit à parler vin, ponctuant son récit d'anecdotes, cherchant à provoquer son rire, à l'amuser. Elle avait conscience, terriblement conscience et c'était sans doute ce qui la paniquait le plus par moment, qu'elle voulait lui plaire. Le vin était bon, le chalet accueillant et au fond d'elle même elle aurait tellement souhaité qu'il ne la considère pas seulement comme une complice spirituelle, une drôle d’amie née de la virtualité. Mais, cesse donc de rêver ma fille, se dit-elle, ce n'est qu'une invitation de courtoisie et votre charmant badinage n'est ni plus ni moins que celui que vous pratiquez et l'un et l'autre avec vos contacts du tchat ! Cesse donc de rêver ... facile à dire ! Le vin délicieux poussait au plus enthousiasmant des rêves et il veillait à tenir son verre toujours plein.

Il sentait l'alcool se répandre dans son sang et occuper une place de plus en plus importante dans son organisme. Ils devisaient suivant leurs habitudes, ce ton badin qui leur allait si bien. Ils étaient amis, vraiment, il ne le savait pas trop. Ils se connaissaient depuis peu de temps somme toute, pourtant il avait le sentiment de la connaître depuis toujours. Ses lèvres, doucement, se posaient sur le verre et elle avalait les gorgées de vin sucré en le regardant, tandis qu'il faisait de son mieux pour se rendre intéressant, pour lui plaire. Il voulait tellement lui plaire et avait peur de trop en faire, se disant qu'une femme comme elle ne s'intéresserait jamais à quelqu'un comme lui. Ils entamaient gaiement leur troisième bouteille, il dit qu'il était temps de passer à table. Se levant, il se dirigea, la démarche légèrement chaloupée, vers la cuisine. Ouvrant le four, il en sortit le plat qui mijotait. Du Dahu aux patates de lancer, un plat rare et au fumet délicat. Il présenta la viande et son accompagnement sur un plat de service et la rejoignit dans le salon déposant le tout sur la table basse. Il avait faim, mais il savait aussi que la faim qui le tenaillait ne saurait se contenter d'un Dahu, même en sauce.

Elle rit à l'énoncé du plat qu'il posa sur la table en exagérant le cérémonial. La chasse au dahu ! Un de leur premier éclat de rire commun ! Une si parfaite concordance de leur humour, une si incroyable complémentarité qui s'était révélée à maintes reprises, l'un finissant les phrases de l'autre ou la devançant, comme s'ils avaient partagé un vécu, des souvenirs communs, eux qui se connaissaient pourtant à peine. Elle rit en lui disant qu'elle était certainement suffisamment ivre déjà pour dévorer tout un dahu ... et plus encore, mais cela elle ne le dit pas. Elle se sentait troublée chaque fois qu'il se déplaçait pour attraper quelque chose, troublée chaque fois qu'il la fixait intensément comme s'il voulait lire ses pensées et plus troublée encore chaque fois qu'il passait trop près d'elle. Alors pour masquer son trouble, elle bavardait sans cesse, entre deux bouchées, et buvait, sachant pertinemment qu'elle dépassait la dose raisonnable. Elle le taquina sur sa cave, lui demandant s'il avait prévu de la saoûler vraiment et qui il avait dévalisé pour pouvoir lui offrir ainsi de telles merveilles. Elle le provoquait gentiment, entamant une joute oratoire quand tout en elle espérait une autre sorte de joute.

dahu2Ils mangèrent, les yeux brillants sans cesser de converser. Il ne ressentait plus la gêne. Il se sentait bien en sa présence, tout simplement. Heureux de se trouver là, avec elle, de partager ces moments en sa compagnie. Pourtant, il brûlait, tout son être s'enflammait d'un désir unique, la prendre dans ses bras pour goûter ses lèvres. Il voulait savoir si celles-ci avaient vraiment le goût de praline, comme il le soupçonnait depuis le début de leur correspondance. Il sentait toutefois qu'il ne fallait pas continuer à boire s'il voulait rester capable de tenir la moindre conversation. Il regarda la pendule fixée au mur du chalet. Il était déjà deux heures du matin. Il n'avait pas vu le temps passer. Il lui fit remarquer qu'elle avait roulé presque dix heures pour se rendre au chalet et que si elle voulait être capable de tenir le coup, pendant la visite de la région qu'il lui avait organisé le lendemain, il valait mieux aller se coucher.

Elle accueillit sa suggestion avec un mélange de soulagement et de frustration. Soulagement parce qu'elle sentait les effets de la fatigue se conjuguer à l'alcool et la plonger peu à peu dans une sorte de brume vaporeuse bien trop propice à la déraison - et de déraison il ne semblait pas être l'heure- et frustration car, durant tout ce repas, elle avait pleinement apprécié sa présence, la proximité de son corps, si près d'elle qu'elle pouvait en deviner la chaleur, et qu'elle allait devoir maintenant s'en éloigner et conserver une distance voulue par la bienséance (et surtout par le fait qu'il n'avait eu aucun geste équivoque qui aurait pu ... oh elle enrageait !). Elle acquiesça cependant, tout en digressant encore sur le lieu, ce chalet qui lui rappelait un décor de conte de fée entre la  maison en pain d'épices d'Hansel et Gretel et celle des nains de Blanche-neige. Puis elle tenta de se lever... et le chalet se mit à tourner autour d'elle.

Il la vit tanguer comme un bateau ivre et basculer soudain vers l'avant. Il eut juste le temps de la rattraper avant qu'elle ne s'affale au sol. La saisissant par les épaules, il la souleva. Il était plus que temps d'aller dormir. Ils avaient bien trop abusé ce soir. Sentir son corps contre le sien le remplit d'un trouble brûlant. Il se força à penser à autre chose tandis qu'ils montaient les marches de l'antique escalier qui menait aux chambres du premier. Il lui avait préparé une des deux chambres, celle qui donnait sur la forêt, se disant qu'elle apprécierait la vaste étendue qui s'offrait au regard par la baie vitrée, mais cela serait visiblement pour le lendemain matin au réveil. Il la déposa sur le lit, l'étendant de tout son long sur les draps blancs. Il ne pouvait pas la laisser s'endormir ainsi. Il commença par lui retirer ses chaussures, puis, hésitant un instant, il fit passer sa tunique par dessus sa tête et la lui retira. La vision de son soutien gorge pourpre serra sa poitrine, faisant naître en lui un désir sauvage de dévorer les fruits qui s'offraient à lui. Il respira profondément et défit le zip de son pantalon, tirant le jeans sur ses cuisses, dévoilant le string assorti au soutien gorge. Il la fixa un long moment, allongée quasi nue sur le lit, puis se rendit compte que sa gorge était sèche et qu'une érection douloureuse tendait son pantalon. Il remonta la couverture sur elle afin qu'elle n'ait pas froid tout autant que pour soustraire son désir à cette tentation.

Elle se laissait dévêtir, le corps alourdi par la fatigue, la tête noyée par les brumes alcoolisées, dans une semi inconscience, sentant ses mains sur son corps et l'émotion diffuse qu'elles faisaient naître en elle mais bien trop ivre pour manifester son émoi. Elle n'était qu'une poupée de chiffon, au coeur suspendu à des sensations vagues et déroutantes. Ce ne fut que quand elle perçut qu'il s'éloignait, après avoir tiré la couverture sur elle, qu'elle s'alarma, son coeur battant la chamade, et reprit un peu ses esprits "J'ai froid!" se plaignit-elle d'une petite voix embrumée

Il se tourna vers elle, puis, se dirigeant vers l'armoire qui trônait contre le mur, il en retira une couvertured_116_022_0021 supplémentaire qu'il dépliât sur elle, l'emmitouflant comme on emmitouflait un enfant. Il se releva, se dirigeant vers la porte, sa main se posa sur la poignée puis il s'immobilisa. Il relâcha la poignée et se tourna vers le lit. Il retira son pull, le jetant au sol puis défaisant son pantalon, il le retira d'un geste, entraînant le caleçon dans la chute. C’est entièrement nu qu'il s'avança vers le lit.

Depuis qu'il l'avait couché dans ce lit, dans cette chambre inconnue, elle n'avait pas soulevé ses paupières, trop lourdes de sommeil et d'ivresse. Elle n'avait pas plus ouvert les yeux quand il s'était approché à nouveau pour la border, avec des gestes infiniment attentifs et délicats, dans la couverture supplémentaire. Les yeux toujours clos, elle avait reconnu le son mat des vêtements tombant au sol, elle avait écouté ses pas se rapprochant, le souffle suspendu. En aveugle, tous ses autres sens aux aguets, dégrisée par l'attente, elle l'écoutait s'approcher, le souhaitant, l'espérant. Et son coeur avait cessé de battre.

Il se glissa doucement dans le lit, à ces côtés, remontant les couvertures sur leurs deux corps. Il s'allongea contre elle, sa bouche cherchant celle de s. Ses mains glissèrent sur ses épaules, entraînant les bretelles du soutien gorge, dévoilant les seins qui déjà se tendaient dans l'attente de la caresse à venir. Il caressa doucement les deux globes, titillant du bout des doigts les pointes, les agaçant, les pinçant légèrement, avant de glisser doucement sur le ventre plat qui frémissait. Il avait encore cette gêne en lui, il se sentait abuseur, profitant de son ivresse pour prendre son corps.

Elle sentait une bouffée de désir la submerger, violente, douloureuse, comme un coup de poing à l'estomac, une mâchoire brûlante qui lui comprimait le plexus, rendant sa respiration désordonnée. Elle se laissait aller contre lui, sans parvenir cependant à ouvrir les yeux, prise dans un vertige insensé. Elle allait vers lui, vers ses mains, vers son corps, roulant sous la houle du désir et de l'ivresse et elle le sentait hésiter, se raidir, mesurer ses gestes comme s'il ne voulait pas la toucher vraiment. Dans les vapeurs d'alcool, et pourtant si consciente du désir qui lui mordait les entrailles, elle se demanda angoissée si elle ne lui plaisait pas, si ce n'était pas pour cette raison que ses caresses étaient si timides, semblaient si hésitantes. Elle voulut en avoir le coeur net et se colla contre lui, frottant les pointes de ses seins tendus et douloureux contre sa poitrine, venant mordre doucement son cou d'un baiser "J'ai envie de toi!" souffla-t-elle à son oreille, remerciant les effets de l'alcool qui lui donnaient toutes les audaces car jamais, doutant si fort, elle n'aurait oser faire un tel aveu sans cela.

Il sentit toutes les barrières qui le retenaient encore s'envoler. Son désir répondait au sien, ce qu'il n'osait pas espérer, ce qu'il n'osait pas rêver, était en train de se produire, elle le désirait comme il la désirait. Ses lèvres reprirent les siennes dans un baiser enflammé où il n'y avait plus de retenue. Il arracha littéralement son soutien-gorge, faisant sauter les agrafes qui le maintenaient fermé. Sa bouche quitta la sienne et s’aventura sur le cou, sur les épaules qui frémissaient d’attente. Il posa sa main fermement sur la poitrine tendue et commença à manipuler le sein, alternant les effleurements légers et les prises fermes, tordant et roulant les pointes sous ses doigts. Sa main se fit intrusive, glissant sur son ventre et passant la barrière de l’élastique du string s’engagea sur le chemin qui menait à l’antre désirante qui se tendait vers lui. Son membre dur comme de la pierre cognait à chaque battement de cœur contre la cuisse de s. Il entraîna le string le long des jambes de son amante et le lui retira. Sa tête se releva un instant vers elle tandis que ses doigts retrouvaient le chemin de son sexe qui venait à leur rencontre.

« Je te veux s, je te veux, et je t’aime depuis le premier jour. »

Le corps tremblant, chaque fibre de son être palpitant, dévoré des flammèches du désir, elle s'enroula autour de lui et ouvrit des yeux, brillant d'émotion. Le fixant intensément, les mains rivées à son dos, elle lui répondit d'une voix rendue rauque par la surcharge d'émotion

"Oh D. ! Je t'aime depuis le premier instant .... Et je n'osais pas ! Je t'aime et je te désire à en avoir mal !"

Elle chercha sa bouche et leurs langues se mêlèrent à nouveau, dans un baiser profond, ses ongles se cramponnant au dos de D., le tirant vers elle, l'invitant dans un élan de tout son corps à venir vers elle, à plonger en elle, comme elle se noyait en lui.

d_116_014_002Il la pénétra sans presque s'en rendre compte, il était déjà en elle, tout ce qu'il était s'était mêlé à son être et, tandis que son membre pénétrait son sexe, il sentit dans tout son être que jamais plus il ne pourrait se détacher d'elle. Il savait, au plus infime de tout ce qu'il était, que désormais il était arrivé à destination, que sa longue errance prenait fin ce soir. Il laissa glisser son sexe en elle, jusqu'à ce que son ventre vienne buter contre le sien, s'immobilisant en elle un instant, avant d'entamer un va et vient de plus en plus rapide. Ses mains glissèrent sous elle, partant s'emparer de ses fesses, la tirant contre lui, en enfonçant ses doigts dans la chair tendre qui s'offrait.

Il était en elle et elle était à lui. Cela s'imposait comme une évidence, c'était ce que disait le contact de sa peau qui électrisait la sienne, c'était ce que disait la brûlure de son membre qui incendiait son intimité, consumait ses entrailles, faisait fondre son coeur. Elle s'offrait sans retenue, sans plus penser, comme s'ils étaient promis de toute éternité. Il avait fallu qu'ils se trouvent et leur rencontre était retrouvailles, accordailles magiques. Et ce qui avait été fusion spirituelle s'épanouissait dans les plus torrides effusions, qui les jetaient, haletants et affamés, l'un contre l'autre. Elle se donnait en gémissant, ondulant sous lui, épousant son rythme, cherchant toujours plus étroitement son contact, laissant son corps dire ce que ses lèvres ne pouvaient redire tant la violence de ses émotions balayait tout.

Il se souda à elle, collant son corps au sien, harmonisant sans effort ses coups de reins aux coups de reins qu'elle donnait, répondant en écho comme des danseurs qui se cherchaient, qui s'étaient enfin trouvés. Il était arrivé, il venait de se poser et tout en lui le criait. Demain allait changer, demain était autre à présent. Le monde venait de changer ce soir là, le monde venait de changer dans cette chambre, leur monde venait de changer. Ses mains attrapèrent les siennes, leurs doigts se lièrent, s'enlacèrent. Leurs ventres claquaient l'un contre l'autre, leurs bouches soudées l'une contre l'autre.

Il était en elle, pas seulement comme un sexe qui la prenait.

Ils étaient soudés, ils étaient un, ils étaient enfin unis et complets.

Il s'arque bouta en gémissant tandis que son membre se vidait dans son ventre. Il jouit en lâchant un cri, son corps retomba sur celui de s, encore aux proies à des tremblements qui parcouraient son corps. Il posa sa bouche au creux de l'oreille de s.

"Je suis tiens, je te suis dédié à jamais s, je t'aime."

Elle fut emportée dans la jouissance par le flot de sa semence qu'elle accueillait en elle comme une consécration et, encore vibrante, le coeur battant follement, elle reçut ses mots cadeau les larmes aux yeux

"Je suis à toi de tout mon être et pour toujours D. Je t'aime"

Murmura-t-elle à son tour avant d'enfouir son visage dans son cou et de se laisser submerger par l'émotion, pressée contre lui, heureuse, enfin.

C’était il y a un an….

Une première aventure, notre premier chemin de traverse.

Et pourtant ce soir là…

Nous avions beaucoup ri.

Invité les créatures de la forêt.

Chassé des nains de la chambre. Et j’avais volé ses bottes à l’un d’entre eux.

L’extincteur avait fini, jeté dans la cheminée. Et le nain… pieds nus dans la neige du jardin.

Mais

Tu n’avais pas osé rester.

Tu m’avais couchée dans ce lit. Et tu étais sorti.

Renards tous deux. Pas encore assez sûr de la main ni du cœur de l’autre.

Nous avions enfoui notre désir sous nos peurs

Et le lendemain

Ce poème de toi

Auquel j’ai fait écho

Car tout de nous se répondait et s’appelait

Bien avant que nous n’osions nous le dire

L’amour avait déjà pris toute la place.

Déjà au delà de nos mots nous étions liés, nous étions un, nous étions dans le temps du Nous, à la naissance de ce que nous sommes. Voici les deux poèmes qui suivirent se répondant  et signèrent les débuts de ce que nous sommes. Le premier baiser ? le premier je t’aime lancé par delà le vide ? Ca c’est une autre histoire….

Je sors en rampant de sous ma couette,
Il est des bruits que je ne peux plus entendre,
Le son de mon cœur, la pluie qui s'entête.

Dehors la neige à déjà recouvert toute trace,
Mon aspirine, vite, sans tarder je dois la prendre,
qui donc joue du marteau dans ma carcasse.

Je titube dans le matin gris, pas hésitants,
Des ronflements sourds dans la chambre d'amis,
Je descends les marches lentement.

Ici encore des bouteilles vides, tabac froid,
Je glisse sur un reste de pizza et m'effondre,
Me relevant à grand peine je me fige d'effroi.

A la fenêtre le regard éteint un nain gelé me regarde,
Les pieds nus dans la neige il est figé,
Rictus d'agonie, la mort dans ces prunelles hagardes.

Je tire le rideau point de temps pour cela,
Remettre du bois dans la cheminée, faire du feu,
L'extincteur gît dans l'âtre qui a fait ça ?

Des bouteilles vides encore, gewurtztraminer, muscat,
Un bruit à l'étage, tu es encore tombée du lit,
Je prends une fiole de schnaps attends me voila.


Le Lent Demain...

Je m’éveille, nauséeuse et inquiète,
Avec dans le cœur comme un goût de cendres.
Maudit soit le tambour qui me bat la tête !

J’ai froid encore et mon corps se ramasse
Dans l’ombre tiède où le jour vient me prendre.
Sous mes yeux clos les images repassent.

Je fuis l’éveil et me moque du temps ;
J’ai tant à revoir au creux de ce lit…
Un rien de panique aux pas que j’entends.

La nuit fut si pleine : alcools, rires, voix !
Divin mélange … et peur de tout confondre.
Voilà le jour et son lot de pourquoi ?!

Par la fenêtre, mon œil se hasarde…
Envie soudaine d’aller regarder
Jusqu’où la neige a déposé ses hardes.

Au jardin traîne un nain, oublié là…
Bouche ouverte, givré, il est hideux !
Vite, se recoucher ! Ne plus voir ça !!!

J’ai un peu trop oublier mon état…
En voulant sauter, j’ai loupé le lit.
Besoin d’un remontant !!! Help ! T’es en bas ?

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Commentaires
E
Une jolie tablée pour fêter cet anniversaire !<br /> C'est donc un plaisir de vous voir tous ici pour souffler la bougie (pas trop tôt quand même , elle pourrait servir !)<br /> <br /> Et pour ce qui est du Diable, Isa ... il est plus que souvennt convié chez nous... et de retour bientôt dans nos Ecrits, je crois !
I
tout comme votre histoire et votre amour. Cela force le respect ! J'ai toujours su que nos voisins du nord avait le sens de l'hospitalité, mais je ne savais pas que c'était à ce point ! Par contre, au coin du feu, je me laisserais plus aller à une dégustation de Tokay pinot gris (hummmmmmmm je vendrais mon âme au diable pour un grand cru !!) accompagné de quelques toast au foie gras... avant que d'entamer d'autres libations beaucoup moins gastronomiques... lol
A
de ne pas avoir le temps de vous lire plus souvent; c'est un plaisir toujours renouvelé. <br /> A&C :-)
T
Comment ça ? J’arrive trop tard ? Merde alors, j’ai encore raté un bon coup (désolé, j’arrête, je vais faire un tour ailleurs).
E
Joli voyage dans cette belle région...<br /> <br /> J'ai jusdtement reçu pour mon anniversaire une bouteille de vendanges tardives !<br /> <br /> Bises givrées<br /> Happy Birthday<br /> <br /> e.
Les Ecrits Pourpres
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