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Les Ecrits Pourpres
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17 janvier 2006

9. Dans les griffes du mal..

flyingperndrgIl avançait doucement, son vol était lent et mesuré. Il se contentait de planer dans les airs, essayant de ne pas distancer l'armée, qui progressait en dessous de lui, long ruban où brillaient les éclats des armes et des armures. Il observait la progression des oriflammes colorées qui précédaient la troupe, langues multicolores qui flottaient au vent. La longue procession des archers, leurs grands arcs posés sur l'épaule et leurs carquois remplis de flèches, derrière eux les dragons de l'infanterie recouverts de cuirasses brillantes, leurs longues épées passées dans leurs baudriers, les soldats à pied finissaient l’impressionnant défilé martial. Un incroyable rassemblement disparate de tout ce qui pouvait porter une arme à Avalon ! Nekas scruta le ciel. À ses côtés, volaient les dragons guerriers, fine fleur de l'armée d'Avalon, juchés sur leurs dos, revêtus d'armures finement ouvragées, se trouvaient les chevaliers d'Avalon choisis parmi les meilleurs, les plus braves et les plus justes des guerriers de la ville. Un peu au dessus d'eux, se trouvaient les archers volants, montés sur leurs petits dragons, avançant en formation serrée ; c'est leur oeil aiguisé qui scrutait le lointain pour prévenir le danger. Pourtant Nekas savait qu'ils ne risquaient rien. Knemarak les attendait chez lui, pour ne pas leur laisser la moindre chance de replis. Ils ne pourraient pas, comme ils le firent déjà, dans le passé, se retrancher derrière les hautes murailles de la cité. Avalon avançait sur les Terres sombres, l'armée silencieuse et déterminée foulait la terre de leur ennemi, peut être quatre milliers de combattants quand tous les rapports estimaient l'armée de Knemarak à plus de dix mille guerriers, assoiffés de sang et de mort. Ekna juché sur son dos, s’agitait. Il observa son fils, si beau, lui sa fierté, la parfaite union de noblesse et de grandeur qu'il fallait pour représenter la cité blanche. Ekna avait l'air soucieux, le front plissé sous son heaume relevé.

Il tentait, tant bien que mal, de se concentrer sur le déplacement de l'armée, se repassait sans fin le plan de bataille. Mais il bouillonnait, de rage, d'impatience. Il n'aurait jamais dû la laisser seule. Il n'aurait jamais dû la laisser aller sans lui à la rivière. Maudit interdit ! Et pourquoi, lui, fils de Nekas, n'avait-il pas osé ce que Jukonna avait fait ? Il s'en voulait terriblement. Quand il avait appris la terrible nouvelle de la trahison, il avait voulu se porter au secours de Sofia, comme tout Dragon l'aurait fait. Mais Nekas l'avait arrêté, avec l'autorité d'un père doublée de celle d'un Seigneur du Conseil. Et Ekna avait dû promettre. Maudite promesse qui l'enchaînait au dos de son père, surveillance ultime contre toute folie de sa part. Toutes ses pensées étaient tournées vers la forteresse noire. Vers Sofia, perdue au milieu des ennemis. Il ne pouvait demeurer ainsi, dans l'attente. Il se pencha en avant.

"Seigneur Nekas... mon père, je vous en prie, laissez-moi me porter à l'avant ! L'inaction m'est insupportable ! Laissez-moi au moins vérifier le moral des troupes et calmer les esprits qui en auraient besoin !"

Le dragon détourna son regard du visage tourmenté de son fils.

"Non mon enfant. Tu resteras auprès de moi. Je n'ai pas la moindre envie de te voir courir au suicide. Et que feras-tu ? Tudragonwars iras te précipiter vers les murailles de la forteresse noire, et après ? Tu te feras transpercer par les flèches de Knemarak et Avalon n'y gagnera rien. Reste près de moi Ekna, ton heure viendra. En attendant ce moment, il te faudra faire confiance à Jukonna pour protéger Sofia. C’est la meilleure garantie de survie qu'elle puisse avoir."

Le dragon reporta son attention sur les nuages et la forêt épaisse qu'ils traversaient. On devinait, au loin, le contour sombre de la forteresse de Knemarak.

"De toute façon, nous serons bientôt sur place, il ne reste que peu de temps. Cherche la paix en toi, et ne laisse pas tes émotions prendre le contrôle de ton esprit."

La voix de Nekas était douce et pourtant c'était comme s'il l'avait giflé. Ses émotions ! Oui, elles dominaient son esprit en cet instant, il devait bien piteusement le reconnaître. Sa part d'humanité était difficilement contrôlable. Bien plus impulsive et rebelle que l'essence des Dragons. Depuis son plus jeune âge, il avait dû apprendre à juguler cette émotivité qui faisait irrémédiablement décliner sa raison. Il se secoua. Respirant calmement, il concentra toutes ses capacités mentales sur le plan de bataille. Chaque coup porté serait un coup qui le rapprocherait de celle qui était devenue une part de lui-même. Chaque coup porté devait être juste et exact. Chaque coup porté devait être vainqueur. Ekna sourit à Nekas qui ne cessait de l'observer à la dérobée.

"Tout ira bien Père ! Pour Avalon, Force et confiance ! Justice !" et il dressa son épée au dessus de sa tête, tandis que son cri se répercutait sur la longue colonne en marche.

boris_20vallejo_20__20femme_20et_20homme_lezardLes gardes s'approchèrent de la cellule, leurs yeux brillants se posant sur le corps de Sofia, qui se tendait vers eux. Ils s'observèrent un instant, hésitant sur la conduite à tenir. Les ordres du maître avaient été très stricts. Ils ne devaient pas s'approcher des prisonniers. Mais leurs sens exacerbés, dopés dès leur enfance et plus encore par la perspective du combat à venir, leur faisaient perdre toute prudence. Si Knemarak venait à soupçonner quoi que ce soit, ils finiraient empalés dans la grande cour de la forteresse. Ils reportèrent leur attention sur la prisonnière gémissante. L'un d'entre eux défit sa cuirasse, exhibant un sexe impressionnant, qu'il caressa lentement. Ses compagnons firent de même, les yeux rivés à Sofia.

Les yeux toujours mi-clos, Sofia ne semblait pas s'intéresser le moins du monde à ce qui se passait autour d'elle, toute absorbée à ses caresses. Cependant, à travers le voile de ses cils, elle ne perdait pas une miette du comportement des gardiens. D’une main fébrile, elle pressait plus fort son intimité, écartant ses lèvres brillantes d'humidité, plongeant un doigt, puis deux dans sa moiteur. De l'autre, elle caressait sa poitrine, malaxant alternativement un sein puis l'autre. Il fallait qu'ils entrent. Il le fallait ! Gémissant plus fort, elle fit lentement glisser le haut de son corps dans l'ombre de la cellule, n'offrant plus au regard que le spectacle de son pubis sur lequel ses doigts s'activaient dans une folle danse et qui, peu à peu, disparaissait lui aussi dans l'obscurité.

Un des dragons se saisit des clés de la cellule et ouvrit la lourde porte d'acier, Il pénétra dans la pièce et jeta un rapide coups d'oeil au corps de Jukonna, prostré sur le sol. Puis, se retournant vers Sofia, il fit glisser son armure sommaire sur son corps, révélant un torse couturé de cicatrices. Défaisant sa ceinture, il fit tomber le pantalon de toile qui le couvrait. Son sexe, imposant et dressé, apparut devant elle. Rapidement, les trois autres gardes pénétrèrent dans la triste cellule. Le seul bruit qui retentit alors fut celui, métallique, des armures tombant au sol. Les quatre gardes, nus et en érection, se présentaient à présent devant Sofia. Leurs pattes griffues ne tardèrent pas à se poser sur le corps offert de la jeune femme. Ils se mirent à la caresser rudement, sans ménagement, pinçant ses seins et pétrissant son corps de leurs paumes puissantes.

Sofia devait faire des efforts incommensurables pour ne pas se retourner brusquement et se jeter sur eux avec rage. Sous l’effet de la potion qu'elle avait bue, elle se sentait presque invincible. Mais sa raison lui soufflait que ce n'était là qu'une illusion dérisoire qui ne tiendrait pas longtemps face à la puissance, réelle elle, des dragons. Aussi, offrait-elle son corps aux attouchements avec une énergie farouche, se frottant contre les corps aux rudes écailles, saisissant tout ce qu'elle pouvait saisir, bras, torse, sexe, pressante, déchaînée, avec un râle rauque et permanent "Mmmm, grognait-elle, Vous êtes 4 ! 4 puissants guerriers ! Voyons si à 4 vous êtes capables de me donner autant de plaisir que votre Chef Ravaknar a pu m'en offrir seul ! Allez, prenez-moi !"

Les Dragons se déchaînaient sur elle, lorsqu'une voix dure retentit dans la  cellule.

"Qu'est-ce qui se passe ici ?"

Les quatre gardes se retournèrent vivement, s'écartant d'elle. Ilia se tenait devant la porte de la cellule, observant la scène de ses yeux glacés.

"Voilà qui est intéressant ! Notre chère Sofia semble vraiment avoir pris goût aux étreintes de ces vaillants soldats. Mais avant le plaisir, cette putain et moi avons un compte à régler. Maintenez-la fermement, face au mur ! Obéissez ou je vous dénonce à notre Seigneur."

Deux des gardes se saisirent de ses mains et la plaquèrent contre la paroi froide de la cellule. Les deux autres se018 saisirent de ses chevilles, la forçant à écarter largement les cuisses. Ilia défit le fouet qu'elle portait autour de la taille. Ramenant son bras en arrière, elle fit siffler la lanière de cuir à travers la pièce. Le cuir vint mordre cruellement les fesses de la prisonnière, la zébrant d'une longue marque rouge.

Sofia, s’arque bouta, serrant les mâchoires, retenant son cri. Son corps se crispait sous la morsure du fouet. Mais elle le força à se détendre, sachant que la crispation ne ferait qu'amplifier la douleur. L'eau de vie, qui coulait encore, de toute sa puissance, dans ses veines, lui était, en cela d'un grand secours. Entre ses dents serrées, elle souffla :

"Tes coups sont comme ton esprit Ilia. Ce sont ceux d'une vieille femme retorse et faible, si faible qu'elle a choisi le camp de la facilité ! Tu peux bien frapper. Ce sont les coups d'une morte en sursis !"

La russe, les yeux remplis de rage, reprit la flagellation. Elle abattait le fouet, cinglant la peau de Sofia de longues zébrures rouges d'où perlait un peu de sang. Le fouet impitoyable s'abattit ainsi sur ses épaules, son dos, ses fesses et ses cuisses. Sofia dansait sous les coups, sans un cri. Finalement, la russe laissa retomber son bras. Elle savait qu'elle pouvait la tuer ainsi, mais elle avait autre chose en tête pour cette putain qui avait enfoncé la lame d'un poignard dans ses cotes. Elle s'approcha d'elle et tira une petite fiole de son sac, dont elle retira le bouchon doucement, en humant le goût.

"C'est de la semence de Ravaknar, mélangée avec de l'eau de feu, une spécialité de Knemarak. Je peux te garantir que l'effet en est redoutable."

Elle en enduisit les doigts de sa main gauche et, la plaquant contre le mur en utilisant son autre main, elle introduisit ses doigts dans son intimité, forçant le passage de son sexe.

"Voilà ! Tu sens comme Il se répand en toi ? Tu sens ce que tu es ? Une chienne, rien de plus."

Elle se recula un peu, retirant sa main du sexe de Sofia, puis se tournant vers les quatre gardes.

"A présent, vous pouvez la baiser, et il serait même très appréciable que vous la baisiez à mort."

La russe s'éloigna dans le couloir en riant, tandis que les dragons recommençaient à couvrir son corps de leurs mains épaisses et brutales.

azpiri_20__2017C'était comme si les flammes qui avaient consumées son dos déferlaient brusquement dans son ventre, se rassemblant comme un magma volcanique, incendiant son intimité, faisant basculer sa raison. Sofia haletait et ses chairs, enflammées, avides, n'attendaient plus qu'une chose pour être satisfaites. Être prise, possédée sauvagement. Elle râla :

"Oh oui, prenez-moi ! Défoncez-moi comme une chienne ! Tous, oui, tous !"

Elle se jeta à quatre pattes, la croupe agitée d'un balancement obscène, tendue vers les gardes, frémissante d'attente, les muscles rendus douloureux par le désir ignoble qui avait pris possession d'elle. Elle ouvrait la bouche, léchait ses lèvres d'une manière outrageusement suggestive, et enfonçait les ongles d'une de ses mains dans ses fesses pour ouvrir son corps.

Un des gardes la saisit brutalement par les reins et enfonça son membre dans son intimité, la pénétrant d'une seule et longue poussée. Le membre épais du garde disparut en elle, avant de ressortir pour replonger encore plus violemment. Les mains agrippées à sa taille, il la besognait sauvagement. Un deuxième garde se posta à genoux devant elle, attrapant une poignée de ses cheveux, relevant sa tête d'un mouvement brusque, il enfonça son membre dans sa bouche, poussant son dard dans sa gorge jusqu'à l'étouffer. Le nez de Sofia vint s'écraser contre le pubis du garde tandis que la hampe noueuse pulsait contre son palais. Les deux autres brutes avaient saisi ses seins et les pinçaient cruellement tandis que les deux gardes qui la possédaient avaient accordé leurs coups de reins, pour la pénétrer simultanément, retirant leurs verge tendues en même temps,, pour les enfoncer à nouveau, d'une poussée commune.

Elle n'était plus qu'un animal en rut. La douleur parfois, autant morale que physique, parvenait à lui rendre un peu de raison, mais ce n'était qu'une brève accalmie, vite diluée par les effets conjoints de l'onguent d'Ilia et de la potion d'eau de vie. Pendant cet instant, en un éclair, elle eut la sensation qu'elle allait en mourir et elle pria mentalement Jukonna pour qu'il trouve une solution, qu'il l'arrache à cet enfer... jamais elle ne tiendrait… son corps ou son esprit allait lâcher, avant que les gardes ne tombent d'épuisement. Puis, l'ardeur lubrique reprenait le dessus. Elle happa plus fort le vit du Dragon qui pourtant lui coupait le souffle et provoquait ses hoquètements, tout en donnant de furieux coups de reins, pour que celui qui pénétrait son intimité s'enfonce plus loin et plus fort en elle. En reprenant sa respiration, elle feulait à l'adresse de ses quatre assaillants

"Oh oui ! Comme ça ! Oui ! Fort ! Prenez-moi ! J'aime !"

Celui qui forçait son intimité se retira de son ventre et, présentant son membre dressé contre sa rosette, enfonça sondragon_m_chant_femme membre, couvert de ses sécrétions dans ses reins, en tirant sa tête en arrière pour la coller contre son torse, la forçant à lâcher le chibre implacable qui remplissait sa bouche. Ce sexe, enduit de salive vint rapidement se coller contre son intimité, le deuxième dragon ne voulant pas abandonner son plaisir. Prise dans l'étau de ces deux masses de muscles, elle sentit le vit chercher son chemin en elle et, enfin, remplir son ventre. Les deux membres monstrueux allaient et venaient en elle à un rythme effréné. Les deux autres gardes vinrent présenter leurs sexes à sa bouche, s'enfonçant à tour de rôles dans sa gorge, se succédant entre ses lèvres, qui happaient goulûment leur imposante virilité.

Pourtant, elle suffoquait, privée de son souffle par l'invasion des membres qui ne lui laissaient aucun répit, écrasée par l'étreinte animale des deux corps durs, qui la pressaient et la défonçaient sans ménagement. Mais, le feu dans son ventre ne faiblissait pas. Son corps cependant s'amollissait. Elle n'était plus qu'une poupée de chiffons, dansant sous les coups de boutoir, sans volonté propre, privée de parole, réduite à l'état d'un gémissement rauque et de plus en plus ténu, maintenue encore à l'état conscient par un désir implacable et furieux qui tourmentait ses sens et sa raison.

Ils allaient de plus en plus vite, enfonçant leurs griffes dans le corps de la jeune femme, sortant leurs membres pour la pénétrer plus loin, plus fort. Elle sentit le chibre qui perforait ses reins gonfler et se répandre en elle, attisant encore davantage le feu de son désir en la remplissant de sa semence lourde. Les deux dragons qui forçaient sa bouche entreprirent de la pénétrer ensemble, écartelant ses lèvres, forçant l'entrée de sa gorge, tandis que celui qui continuait à pilonner son ventre mordait ses seins, en se répandant dans son intimité comme de la lave en fusion. Elle défaillait. Les deux dards, qui s'enfonçaient dans sa gorge, l'étouffaient. Ils étaient sur le point de se vider en elle, gonflant contre sa langue. Les pattes griffues des monstres se saisirent de sa tête, l'immobilisant tandis que le premier des gardes se répandait dans sa gorge. Un voile obscurcissait ses yeux, lorsque le dragon restant, se retirant vivement de sa gorge, éjacula sur elle sa semence, qui couvrit sa gorge et son visage. Elle releva des yeux vagues, constatant que le garde avait changé. Sa tête avait disparu et un flot de sang noirâtre giclait vers la voûte de pierre et, retombant, la recouvrait d’un voile aussi rouge que celui qui dansait devant ses yeux. Il recula en titubant, avant de s'effondrer au sol. Derrière lui se tenait Jukonna, tenant entre ses griffes deux lames d'acier couvertes de sang. Il fit un mouvement rapide vers le côté et la fine lame d'une des épées trancha la gorge d'un des dragons qui se tenait encore debout près d'elle. Le monstre, qui avait violé sa bouche quelques instants auparavant, liquéfié par la jouissance, ne fit pas un geste lorsque l'épée de Jukonna transperça sa poitrine. Le dernier garde, allongé sous elle, son membre encore à moitié dur planté dans les reins de Sofia, tenta faiblement de se dégager, mais Jukonna ne lui en laissa pas le temps. Détendant sa tête, d'un mouvement rapide, il plongea vers la gorge du tortionnaire et, d'un mouvement sec, planta ses crocs en lui, tranchant la carotide et brisant sa colonne vertébrale.

Exsangue et hébétée, le corps secoué de spasmes, le ventre pulsant de désir, Sofia observait la scène, le regard trouble et voilé, sans rien comprendre.

Gémissante, elle se recroquevilla sur elle-même, enserrant son ventre brûlant dans ses bras croisés, se balançant d’avant en arrière. De sa bouche s’échappait une étrange mélopée douloureuse

« Oooh non ! Mmmmm ! Ooooh ! Mmmmm ! Oh, prenez-moi ! Prenez-moi ! »

Et brusquement la nausée la submergea. Elle se redressa, en chancelant, hoqueta, ouvrit la bouche… et déversa un flotguerrier_noir de semence et de fiel, pliée en deux, s’appuyant contre le mur pour ne pas s’effondrer. La nausée s’apaisa aussi brutalement qu’elle était venue.

Elle releva péniblement la tête. Le sang pulsait dans ses tempes, si fort, si douloureusement qu’elle avait du mal à garder les yeux ouverts. Et dans ses entrailles, le feu de l’enfer, ne connaissant q’une courte trêve, recommençait déjà à darder son lancinant message de perversion.

« Jukonna, murmura-t-elle, aidez-moi… par pitié… je… ne … peux plus… je ne… »

Elle essayait de le regarder, pâle, les joues marquées par deux tâches d’un rouge violent, mais sa tête retomba sur sa poitrine, son souffle se fit chaotique Elle reprenait son chant de sirène maudite.

Jukonna la prit dans ses bras. Il était décontenancé, connaissant la violence du désir que pouvait provoquer l'élixir et la semence de dragon qui coulait en elle. Il savait égorger, se battre, se dissimuler et pister un ennemi durant des jours, mais il ne pouvait rien pour elle. Les potions d'Avalon ne lui seraient d'aucune utilité. La seule chose qui pouvait faire taire ce désir en elle était le temps, et du temps ils n'en avaient pas, c'était bien ce qui leur faisait le plus cruellement défaut.

Sentant ce corps tout près du sien, elle s'y cramponna de toutes ses forces, enfonçant ses ongles dans les omoplates de Jukonna, à la naissance des ailes, là où la chair écailleuse est si sensible, lui arrachant un frémissement de surprise. Fiévreusement, elle l'entoura de ses jambes, souillées de sécrétions et de sang, se pressant contre lui, poursuivant son chant d'une voix mourante, sanglotante et fébrile.

Il tenta de la repousser au loin. Mais elle se retenait à son corps en vibrant de tout son être. S’il ne faisait pas très vite quelque chose, elle risquait de sombrer dans la folie ou de voir son coeur céder. Il ferma les yeux, se concentrant sur le corps de la jeune femme qui bougeait contre le sien. Il avait l'impression diffuse de trahir Nekas, et surtout Ekna, mais il n'avait pas le choix. Il ne pouvait sortir sans Sofia, pas plus qu'il ne pouvait sortir avec elle dans cet état. Il défit la sangle de son cache sexe, révélant sa virilité qu'il fit glisser doucement sur l'intimité de Sofia. Puis, il fit pénétrer son membre en elle, d'une lente poussée mesurée. Il ferma les yeux, essayant de trouver et de rejoindre les vibrations du corps de la jeune femme et de s'harmoniser avec elles. Il commença un doux mouvement de va et vient, glissant sa tête contre son oreille. "Fermez les yeux, c'est Ekna qui vous prend, c'est son amour qui entre en vous."

Dans les brumes de sa raison, le nom d'Ekna raisonna doucement et s’insinua en elle comme une caresse apaisante sur ses sens malmenés. Les yeux clos, Sofia sentit son corps se détendre lentement, les bouillonnements de son sang se calmer peu à peu, son esprit émerger des flammes dévorantes et de la douleur. Elle avait la sensation diffuse d'être entraînée par une marée refluante, baignée doucement par des vagues suaves qui léchaient ses chairs martyrisées.  Le feu en elle cédait du terrain. Les flammes s'apaisaient, déclinaient et devenaient braises. Quelque chose de doux et de lumineux frémissait en elle, quelque chose qui faisait battre son cœur plus fort que les appels chaotiques de son corps, plus fort que la dictature de ses sens. Le désir se maintenait encore mais comme un appel lointain et douloureux. Elle eut un soubresaut et sa bouche happa l'air comme après une noyade.

vol_de_nuit1Les hautes murailles de la forteresse se dressaient devant eux.

Ils venaient de déboucher à la lisière des bois et un spectacle de désolation absolue s'offrait à leurs yeux. Sur plusieurs lieues, nul arbre, pas la moindre végétation, une plaine de roches arides et brûlées s'étendait devant eux. Au bout de ces terres mortes, le tumulte d'un torrent, aussi large qu’infranchissable mais qu'enjambait un impressionnant pont de pierres, plus loin encore les murailles de la forteresse et les lourdes portes d'acier qui en interdisaient l'accès.

La forteresse s'élevait, taillée dans la montagne, sertie de tours, de remparts, de chausses trappes. Les plus anciens, parmi les guerriers d'Avalon, la connaissaient bien. Ils s'y étaient cassés les dents durant de longs mois, sans jamais pouvoir en venir à bout. Nulle machinerie, nulle attaque n'avait pu faire céder ces épais remparts. Nombre de guerriers avaient laissé leurs vies sous les flèches des défenseurs ou broyés par de lourds rochers, lancés du haut des tours.

Ils fixaient cette masse sombre avec appréhension, tandis qu'ils s'alignaient en formation d'attaque dans la plaine. Les plus aguerries quêtaient sur le visage du seigneur Nekas un signe qui leur eut permis de comprendre ce qu'il attendait d'eux. Mais rien ne transparaissait. Posté au milieu des portes étendards, entouré par les soieries flamboyantes qui flottaient au vent, il se tenait, silencieux, les yeux rivés à la forteresse. C'était folie de s'avancer ainsi sur la plaine, tous étaient unanimes sur ce point au moins ; ils étaient à découverts, sans machine de guerre, pas la moindre tour d'assaut, pas de baliste, pas même un bélier pour attaquer la porte. Ils s'étaient mis en formation, rangés en bataillon, armes au poing et avançaient sur le sol calciné, le couvert des arbres s'éloignant de plus en plus : ils seraient bientôt à la merci des assauts des Kirmakis. L'évocation de ces monstres faisait passer des frissons dans le dos des soldats, les plus gros dragons que l'on avait jamais vus. Recouverts d'une carapace quasiment indestructible, ils étaient remplis de gaz et pouvaient déchaîner un océan de flammes sur leur passage, les flèches n'entamaient même pas leur lourde carapace. Les guerriers d’Avalon avançaient néanmoins vers la forteresse, suivant Nekas, le guide et le plus sage des dragons que la Cité Blanche n'eut jamais connu. Ils le suivraient, même s'il devait les emmener à la mort. À ses côtés, ce serait une mort honorable. Nul ne connaissait son plan. Au dernier moment, il envoyait des messages auprès des chefs de troupes, pour donner ses ordres. On disait que même son fils, avec qui il semblait avoir une discussion animée, ne savait rien de ses projets.

Ekna ne tenait plus en place. Il avait tenu jusque là, au prix de maints efforts de concentration mais la vision de la forteresse réveillait son impatience d'une manière insoutenable. Il ne cessait de questionner Nekas sur la suite des opérations, lui demandant de façon récurrente, s'il pouvait maintenant se porter à l'avant, lui suggérant qu'il était temps de tenter une manoeuvre de diversion tandis qu'il pourrait en profiter pour s'introduire dans la forteresse, lui martelant qu'ainsi à découverts, s'ils ne faisaient rien, ils courraient tous à une mort certaine. Il sentait monter l'agacement chez son père et, bien que craignant sa colère plus que tout, il ne pouvait juguler sa fébrilité. Il essaya encore :

"Seigneur Nekas, mon père, laissez-moi tenter quelque chose, n'importe quoi... Père... la culpabilité m'étouffe !"

"Oublie ta culpabilité, enfant. Cesse enfin de raisonner comme un enfant coupable de chaque chose qui lui arrive. Il est temps de penser comme un seigneur d'Avalon ! Il faut que tu apprennes à accepter ce que tu es, Dragon et Humain tout à la fois. Garde le courage des humains, leur folie qui peut les emporter des pires abîmes aux choses les plus hautes. Mais, pour l'instant, je commande cette armée et tu m'obéiras ! Le moment venu, mon fils, je te le promets, tu seras le premier à pénétrer les murs de la citadelle."

Son discours fut interrompu par le son des cors, qui résonnaient depuis la forteresse. Le moment du combat était arrivé.

Knemarak se tenait sur le premier rempart et observait la ligne que formait l'armée dans la plaine. Qu'espérait doncdesolation1 cet imbécile de Nekas ? L'impressionner avec l'étalage de son armée ? Lui faire peur ? Le pousser à se rendre pour éviter la confrontation ? Ses yeux se portèrent sur la grande cour intérieure du château où ses guerriers trépignaient d'impatience. Près de dix milles fanatiques assoiffés de sang se préparaient à jaillir des sous-sols pour se lancer sur les pathétiques guerriers d'Avalon. Il sourit doucement. Peut-être n'auraient-ils pas même besoin de se battre. Il fit un signe de la tête à son aide de camp qui agita un étendard rouge. Un grondement sourd se fit entendre alors que les Kirmakis prenaient leur envol depuis les hautes tours de la forteresse. Ils étaient impressionnants, noirs comme l'enfer, cuirassés et grondants. Leur vol était lent et majestueux tandis qu'ils avançaient vers l'armée ennemie. Knemarak sourit. Ils n'auraient pas le temps de rejoindre le couvert des arbres avant que les Kirmakis ne soient sur eux. Ce soir, la plaine sentirait la chair de dragon rôtie.

Ekna, tendu, les mâchoires serrées, fixait la masse noire qui obscurcissait l'horizon, étalant sa menace sombre sous les nuées blanches. L'instant fatidique était venu ! Son coeur cognait dans sa poitrine, douloureusement. Il reprit d'une voix sourde

"Père... elle est vivante... Je sens sa présence aussi nettement que je perçois les effluves nauséabondes du mal qui suintent de la Forteresse. Elle est vivante et elle souffre ! Et voici l'heure du combat ! Chacun de mes coups sera porté pour rendre la souffrance qui consume mon coeur en cet instant ! Je vous obéirai Père, soyez en sûr, mais mon épée à soif de sang !"

Déjà l'ombre des Kirmakis, qui glissait sur la plaine, précédant ces monstres d'une bonne centaine de mètres, se posait sur les premières lignes, les plongeant dans une pénombre redoutable et dans les affres d'une angoisse sans nom qu'ils surmontaient avec difficulté. Ekna se tut, crispé par l'attente. Qu'avait donc prévu son père qui puisse les sauver tous d'un massacre certain ?

Jukonna se retira du corps de Sofia qui s'apaisait doucement, sa bouche collée à son oreille ne cessait de murmurer doucement le nom d'Ekna. Il sentait la présence des armées d'Avalon toutes proche, ils n'avaient que peu de temps. Il la laissa reprendre son souffle, tassée dans un coin de la cellule. Il reprit le pendentif dans la main et effleura doucement la pierre centrale qui se mit à luire, répandant dans la pièce une lueur spectrale. Il se pencha rapidement vers le médaillon.

"800 mètres à l'est de la porte principale, à une centaine de mètres de la muraille."

Il remit le pendentif autour de son cou et reporta son attention sur Sofia qui semblait mal en point.

Elle clignait des paupières comme un oiseau de nuit aveuglé par le grand jour. Pourtant, il régnait dans la cellule une pénombre triste, à peine léchée par les maigres torches extérieures. Son visage, soudain très blanc et marbré de plaques rouges, était traversé de crispations douloureuses. Cramponnée aux pierres, elle tentait péniblement de se relever. Elle redressa la tête, très lentement et chercha Jukonna du regard. Ses lèvres tremblaient, tout son corps semblait parcouru de frissons et son front, pâle, était perlé de sueurs.

"Il faut... y.... y aller ... Juste quelques minutes ..." haleta-telle.

Jukonna, impressionné par sa pâleur, se précipita pour l'aider. Elle le repoussa en serrant les dents, tellement fort qu'elles émirent un grincement.

"Non ! Laissez-moi ! Ça va aller ! L'eau de vie agit toujours... toujours"

brom_41Elle se plia en deux, une main enserrant sa taille. Elle semblait se convulser et Jukonna la regardait sans savoir que faire. S'était-il trompé en croyant la sauver par son aide psycho-physique ? Son corps était-il moins résistant qu'il ne le pensait ? Soudain, il la vit écarter les jambes, visage crispé, des larmes plein les yeux. Elle poussa un cri rauque ... et une masse gélatineuse et sanglante glissa le   long de ses jambes, avant de tomber au sol dans un bruit mat. S'appuyant contre le mur, le souffle court, Sofia se redressa et plongea un regard douloureux dans le sien.

"C'est fini Jukonna !" dit-elle d'une voix faible mais déterminée. "Nous pouvons y aller. Tout va bien maintenant"

Le sang refluait sur son visage et ses yeux brillaient d'un éclat redevenu presque normal.

"Avant ... promettez-moi... pas un mot de... tout ceci... Promettez Jukonna... Jurez-le moi … sur ce que vous avez de plus cher !"

Les yeux de Jukonna allèrent de la jeune femme à l'embryon de dragon sans vie qui gisait au sol. Il fixa Sofia droit dans les yeux, rempli d'admiration pour cette femme courageuse.

"Je vous le jure sur les tours d'Avalon. Jamais rien ne franchira mes lèvres sur ce qui s'est passé en ces lieux."

Le dragon s'approcha de la petite chose informe et, se baissant, prit son pendentif dans la main, le portant à la hauteur de ses yeux.

"Paix et unité. Que ton âme se fonde dans le tout de la Grande harmonie."

Il se releva et saisit un glaive court sur une des armures des gardes.

"Prenez ceci, vous aurez peut être à vous en servir."

Puis, récupérant les deux sabres courbes, il prit la direction du couloir, en lui demandant de lui expliquer ce qu'elle avait pu voir dans la salle secrète de Knemarak. Il l'écouta lui expliquer les bombes, leur puissance, le plan de Knemarak, les yeux remplis d'horreur.

"Ce dragon est fou à lier. Sauriez-vous désamorcer ces… choses ?"

Sofia secoua la tête, tristement.

"Je ne suis pas une spécialiste de l'atome Jukonna, seulement une biologiste. Mais je crois que nous pourrions convaincre certains prisonniers de nous aider. Même prisonniers de Knemarak depuis des années, il doit bien rester, chez certains d'entre eux, suffisamment de raison pour vouloir faire capoter les plans de ce monstre. Sinon,… il nous restera la force, la terreur. A cela aussi, ils peuvent marcher... ils y sont conditionnés ! Mais de grâce, ralentissez un peu votre marche que... je puisse finir... ça"

C'est seulement que le dragon se rendit compte que Sofia s'était emparée d'une des capes des gardes et tentait, tout en marchant, d'y pratiquer des trous à l’aide de sa dague afin de s'en couvrir. Il lui jeta un regard confus.

Les Kirmakis avançaient. C’était maintenant ou jamais. Nekas venait de remettre la petite sphère blanche dans samachine_infernale bourse de cuir et fixait le ciel. C'était maintenant ou jamais ! La moindre erreur leur serait fatale. Les guerriers d'Avalon fixaient le mur noir qui s'avançait vers eux. Les archers dragons avaient fait mine de grimper sur leurs montures pour se porter à sa rencontre. On pouvait les abattre, il fallait se présenter face à eux et viser le globe oculaire dans sa partie la plus étroite,  là où l'oeil n'était plus protégé par une épaisse corne translucide. C'était une manoeuvre risquée ; on ne pouvait la réaliser qu'en attaquant le monstre de front, ce qui signifiait aussi s'exposer au feu du dragon qui avait une portée impressionnante. Mais Nekas, d'un geste les avait stoppés dans leur élan. Ils s'étaient donc immobilisés, attendant que la mort vienne les faucher puisque tels étaient les ordres du Grand dragon.

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Commentaires
B
...j'aime bien "l'aide psycho-physique" de Jukonna !! :-)
L
peth teli dartha er arad,<br /> andrann ned edhellen uidafnen
C
Muß ich es auch in deutsch verlangen?<br /> Es ist nicht einfach<br /> Aber ich will gut eine Anstrengung unternehmen<br /> Ich will die Folge kennen<br /> und ich bin nicht das einzige<br /> <br /> ein Lächeln, ein Kaffee und der Whisky
C
ça y est nous sommes lundi !<br /> Et bientôt plus de café!<br /> Et bientôt plus de wisky!<br /> Diable, il va falloir trouver une autre recette ....<br /> Un petit soir de gala ?<br /> Sourire
E
C'est trop beau tout ça !<br /> Qu'est-ce qu'on deviendrait si on ne vous avez pas tous les deux (et que deviendraient les producteurs de café équitable ?)<br /> Merci délicate Dame pour vos mots de sucre et de miel !<br /> Et Merci Touams pour ce magistral effort (fort réussi) qui a ravi mon D. germanophone et moi-même (mais après traduction !!)<br /> La suite ... avant lundi promis, puisque, dans les ateliers pourpres on a déjà touché à la fin du récit !<br /> Même qu'on est en train d'écrire... mais chut ! Je ne vous en dis pas plus... vous verrez bien !
Les Ecrits Pourpres
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