Putain d'Héxagone...
Cherchez
moi ces saligauds de journalistes et fouillez les bien avant de les déférer au
parquet.
Envoyez les
flics, les chiens et tout ce qu’il faut dans les collèges. Sortez les gamines
de 14 ans dans le couloir pour les fouiller comme si elles étaient les vraies
dirigeantes du cartel de Medellin. Fouillez les sous l’œil égrillard d’un gros
fonctionnaire qui vous lance de belles remarques tout simplement parce que vous
ne ressemblez pas à l’idée qu’il se fait de la jeune fille française. Ne trouvez
rien, mais ne vous excusez pas, continuez votre chemin avec cet air méprisant que donne la certitude du pouvoir.
Fichez les
blogs, comment accepter que n’importe qui dise n’importe quoi n’importe comment
et n’ importe où. Contrôlez-les, surveillez-les. Label présidentiel, pur
produit français.
Une bague a
16 000 euros au doigt pour défendre les suppressions de postes dans la justice.
Après tout qui a encore besoin de justice dans ce pays de merde. Ce qu’il faut
à ces moutons c’est des chiens de bergers.
De toute
façon il faut des flics, sinon qui va arrêter les vilains terroristes de
l’ultra gauche qui veulent détruire ce beau pays. Allez en taule les zonards
utopistes du Larzac et on en parle plus, la menace gauchiste est écartée on est
sauvé, allez farcissez moi la dinde Noel approche.
Dénoncez
moi ces maudits sans papiers, on va leur fournir des papiers nous, un aller
direct pour n’ importe où sauf chez nous.
Quel beau
pays que le notre, quel belle nation, le pays des droits de l’homme, quoi la
communauté européenne nous pointe du doigt ??? Qu’est ce qu’ils en savent
tous ces étrangers des droits de l’homme pour commencer. C’est nous les droits de l’homme, nos
journaux nous le disent.
Putain de
merde, parfois je sens ou est la limite de mon bel humanisme, je rêve à l’image
de Bader d’une épidémie de Saturnisme qui décimerait les grands dignitaires du
régime. Toutes mes belles résolutions de fraternité, de concorde et
d’universalité s’en trouvent remises en question. Et j’attends, j’attends le
jour ou des gens moins pacifistes que moi auront assez de se faire traiter
comme des débiles mentaux par une politique arrogante, par un discourt de
mépris et de suffisance.
Ce jour la
je regarderais bruler les feux de la Saint-Jean dans nos villes, j’écouterai la
mélopée des feux de bengale s’échappant des tours effondrées de notre
Babel. Combien devra-t-on vous arracher
de droits ? Combien de fois doit on vous cracher au visage pour que vous
envisagiez que ce n’est peut être pas normal finalement ? Je ne sais pas
pour vous, mais moi, la coupe est pleine, je rentre en résistance
militante. Choisissez votre camp
camarades, elle approche l’heure sombre. Tiens je vous ai trouvé deux textes,
une citation de Victor Hugo et puis un truc plus récent.
Allons,
nous allons exposer ce triomphe de l'ordre; nous allons peindre ce gouvernement
vigoureux, assis, carré, fort; ayant pour lui une foule de petits jeunes gens
qui ont plus d'ambition que de bottes, beaux fils et vilains gueux; soutenu à
la Bourse par Fould le juif, et à l'église par Montalembert le catholique;
estimé des femmes qui veulent être filles et des hommes qui veulent être
préfets; appuyé sur la coalition des prostitutions; brassant des millions;
donnant des fêtes; faisant des cardinaux; portant cravate blanche et claque
sous le bras, ganté beurre frais comme Morny, verni à neuf comme Maupas, frais
brossé comme Persigny, riche, élégant, propre, doré, brossé, joyeux, né dans
une mare de sang.
Oui, on se réveillera !
Oui, on sortira de cette torpeur qui, pour un tel peuple, est la honte; et
quand la France sera réveillée, quand elle ouvrira les yeux, quand elle
distinguera, quand elle verra ce qu'elle a devant elle et à côté d'elle, elle
reculera, cette France, avec un frémissement terrible, devant ce monstrueux
forfait qui a osé l'épouser dans les ténèbres et dont elle a partagé le lit.
Alors l'heure suprême sonnera.
Les sceptiques sourient et insistent; ils disent: "N'espérez rien. Ce
régime, selon vous, est la honte de la France. Soit; cette honte est cotée à la
Bourse. N'espérez rien. Vous êtes des poëtes et des rêveurs si vous espérez.
Regardez donc: la tribune, la presse, l'intelligence, la parole, la pensée,
tout ce qui était la liberté a disparu. Hier cela remuait, cela s'agitait, cela
vivait, aujourd'hui cela est pétrifié. Eh bien, on est content, on s'accommode
de cette pétrification, on en tire parti, on y fait ses affaires, on vit
là-dessus comme à l'ordinaire. La société continue, et force honnêtes gens
trouvent les choses bien ainsi. Pourquoi voulez-vous que cette situation change
? pourquoi voulez-vous que cette situation finisse ? Ne vous faites pas
illusion, ceci est solide, ceci est stable, ceci est le présent et
l'avenir."
Nous sommes en Russie. La Néva est prise. On bâtit des maisons dessus; de
lourds chariots lui marchent sur le dos. Ce n'est plus de l'eau, c'est de la
roche. Les passants vont et viennent sur ce marbre qui a été un fleuve. On
improvise une ville, on trace des rues, on ouvre des boutiques, on vend, on
achète, on boit, on mange, on dort; on allume du feu sur cette eau. On peut
tout se permettre. Ne craignez rien, faites ce qu'il vous plaira, riez, dansez,
c'est plus solide que la terre ferme. Vraiment, cela sonne sous le pied comme
du granit. Vive l'hiver ! vive la glace ! en voilà pour l'éternité. Et regardez
le ciel, est-il jour ? est-il nuit ? Une lueur blafarde et blême se traîne sur
la neige; on dirait que le soleil meurt.
Non, tu ne meurs pas, liberté ! Un de ces jours, au moment où on s'y attendra
le moins, à l'heure même où l'on t'aura le plus profondément oubliée, tu te
lèveras ! - ô éblouissement ! on verra tout à coup ta face d'astre sortir de
terre et resplendir à l'horizon. Sur toute cette neige, sur toute cette glace,
sur cette plaine dure et blanche, sur cette eau devenue bloc, sur tout cet
infâme hiver, tu lanceras ta flèche d'or, ton ardent et éclatant rayon ! la
lumière, la chaleur, la vie ! - Et alors, écoutez ! entendez-vous ce bruit
sourd ? entendez-vous ce craquement profond et formidable ? c'est la débâcle !
c'est la Néva qui s'écroule ! c'est le fleuve qui reprend son cours ! c'est
l'eau vivante, joyeuse et terrible qui soulève la glace hideuse et morte et qui
la brise ! C'était du granit, disiez-vous; voyez, cela se fend comme une vitre
! c'est la débâcle, vous dis-je ! c'est la vérité qui revient, c'est le progrès
qui recommence, c'est l'humanité qui se remet en marche et qui charrie,
entraîne, arrache, emporte, heurte, mêle, écrase et noie dans ses flots, comme
les pauvres misérables meubles d'une masure, non seulement l'empire tout neuf
de Louis Bonaparte, mais toutes les constructions et toutes les oeuvres de
l'antique despotisme éternel ! Regardez passer tout cela. Cela disparaît à
jamais. Vous ne le reverrez plus. Ce livre à demi submergé, c'est le vieux code
d'iniquité ! Ce tréteau qui s'engloutit, c'est le trône ! cet autre tréteau qui
s'en va, c'est l'échafaud !
Et pour cet engloutissement immense, et pour cette victoire suprême de la vie
sur la mort, qu'a-t-il fallu ? Un de tes regards, ô soleil ! un de tes rayons,
ô liberté !
Victor
Hugo, Napoléon le Petit.
Ils s'embrassent au mois de
Janvier,
car une nouvelle année commence,
mais depuis des éternités
l'a pas tell'ment changé la France.
Passent les jours et les semaines,
y a qu'le décor qui évolue,
la mentalité est la même :
tous des tocards, tous des faux culs.
Ils sont pas lourds, en
février,
à se souvenir de Charonne,
des matraqueurs assermentés
qui fignolèrent leur besogne,
la France est un pays de flics,
à tous les coins d'rue y'en a 100,
pour faire règner l'ordre public
ils assassinent impunément.
Quand on exécute au mois
d'mars,
de l'autr’ côté des Pyrénées,
un arnachiste du Pays basque,
pour lui apprendre à s'révolter,
ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
de cette immonde mise à mort,
mais ils oublient qu'la guillotine
chez nous aussi fonctionne encore.
Etre né sous l'signe de
l'hexagone,
c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment,
et le roi des cons, sur son trône,
j'parierai pas qu'il est all'mand.
On leur a dit, au mois
d'avril,
à la télé, dans les journaux,
de pas se découvrir d'un fil,
que l'printemps c'était pour bientôt,
les vieux principes du seizième siècle,
et les vieilles traditions débiles,
ils les appliquent tous à la lettre,
y m'font pitié ces imbéciles.
Ils se souviennent, au mois
de mai,
d'un sang qui coula rouge et noir,
d'une révolution manquée
qui faillit renverser l'Histoire,
j'me souviens surtout d'ces moutons,
effrayés par la Liberté,
s'en allant voter par millions
pour l'ordre et la sécurité.
Ils commémorent au mois de
juin
un débarquement d'Normandie,
ils pensent au brave soldat ricain
qu'est v'nu se faire tuer loin d'chez lui,
ils oublient qu'à l'abri des bombes,
les Francais criaient “Vive Pétain”,
qu'ils étaient bien planqués à Londres,
qu'y avait pas beaucoup d'Jean Moulin.
Etre né sous l'signe de
l'hexagone,
c'est pas la gloire, en vérité,
et le roi des cons, sur son trône,
me dites pas qu'il est portugais.
Ils font la fête au mois
d'juillet,
en souv'nir d'une révolution,
qui n'a jamais éliminé
la misère et l'exploitation,
ils s'abreuvent de bals populaires,
d'feux d'artifice et de flonflons,
ils pensent oublier dans la bière
qu'ils sont gourvernés comme des pions.
Au mois d'août c'est la
liberté,
après une longue année d'usine,
ils crient : “Vive les congés payés”,
ils oublient un peu la machine,
en Espagne, en Grèce ou en France,
ils vont polluer toutes les plages,
et par leur unique présence,
abîmer tous les paysages.
Lorsqu'en septembre on
assassine,
un peuple et une liberté,
au cœur de l'Amérique latine,
ils sont pas nombreux à gueuler,
un ambassadeur se ramène,
bras ouverts il est accueilli,
le fascisme c'est la gangrène
à Santiago comme à Paris.
Etre né sous l'signe de
l'hexagone,
c'est vraiment pas une sinécure,
et le roi des cons, sur son trône,
il est français, ça j'en suis sûr.
Finies les vendanges en
octobre,
le raisin fermente en tonneaux,
ils sont très fiers de leurs vignobles,
leurs “Côtes-du-Rhône” et leurs “Bordeaux”,
ils exportent le sang de la terre
un peu partout à l'étranger,
leur pinard et leur camenbert
c'est leur seule gloire à ces tarrés.
En Novembre, au salon
d'l'auto,
ils vont admirer par milliers
l'dernier modèle de chez Peugeot,
qu'ils pourront jamais se payer,
la bagnole, la télé, l'tiercé,
c'est l'opium du peuple de France,
lui supprimer c'est le tuer,
c'est une drogue à accoutumance.
En décembre c'est
l'apothéose,
la grande bouffe et les p'tits cadeaux,
ils sont toujours aussi moroses,
mais y a d'la joie dans les ghettos,
la Terre peut s'arrêter d'tourner,
ils rat'ront pas leur réveillon;
moi j'voudrais tous les voir crever,
étouffés de dinde aux marrons.
Etre né sous l'signe de
l'hexagone,
on peut pas dire qu'ca soit bandant
si l'roi des cons perdait son trône,
y aurait 50 millions de prétendants
Renaud Sechan : Hexagone