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Les Ecrits Pourpres
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26 mai 2005

Dans le bar …

Comme tu me l’as demandé, je me rends à ce bar de la rue principale, qui n’est jamais désert, qu’elle que soit l’heure.

Je porte une jupe kaki, à mi-cuisses, taille basse, faussement décontractée, et un petit tee-shirt rose très court qui dégage mon ventre et laisse apercevoir côté face mon piercing et côté pile mon tatoo au-dessus de la ceinture de la jupe. Je réponds en cela encore à ta demande… tu as souhaité qu’on voie mon piercing. J’ai chaussé des sandales de cuir brun à très hauts talons compensés. Je ne porte rien d’autre (aucun dessous), si ce n’est mon petit sac à l’épaule.

J’ai marché dans la rue, très vite, après avoir laissé ma voiture au parking, nerveusement, en essayant de penser le moins possible à ce que je devais faire et que tu m’as expliqué au téléphone, juste me répéter «entrer et s’asseoir au bar, entrer et s’asseoir ». Je sais que tu seras déjà là, enfin, je l’espère plutôt.

En arrivant à la hauteur du bar, je ralentis le pas, j’essaie de calmer ma respiration. J’ai la gorge sèche et les mains moites. Et une grosse boule d’angoisse qui me mord le creux du ventre.

Je rentre dans le bar comme sur un ring. Un léger sourire – que je voudrais tellement moins crispé !- en plus. Je n’ose qu’à peine parcourir la salle des yeux pour t’y chercher. Je sens déjà les regards, trop lourds, des habitués sur moi. Je ne te vois pas.

Je me dirige vers le comptoir pour me jucher sur un tabouret ainsi que tu l’as voulu. En prenant place, je dévoile un peu plus mes jambes et je sens les regards se faire plus insistants encore. Je suis doublement intruse et provocante. Pas une habituée et l’une des rares femmes présentes en ce lieu, à cette heure (et les autres sont en terrasse, pas dans la salle !)…  et dans une tenue plus qu’évocatrice !

Je croise lentement mes jambes, gauche sur droite, le corps presque face au comptoir, je protège mon intimité trop nue  de manière quasi inconsciente.

Sur ma gauche, un client est installé. De temps en temps, je perçois son regard scrutateur, mais il revient à son demi et à son journal. Ouf ! Je n’ai qu’une crainte c’est qu’un de ces hommes qui m’observe n’en vienne à me parler. L’épreuve de leurs regards est déjà suffisante pour mes nerfs.

Je puise dans mon sac, mes cigarettes et mon briquet. J’ai les doigts tremblants et le geste fébrile. Je me sens terriblement mal à l’aise et démunie. Le barman vient prendre ma commande… « un café, merci », ma voix est légèrement plus grave que la normale, tendue.

Ma cigarette entre les doigts, malgré les regards que je sens glisser vers moi, j’ose enfin détourner un peu mon buste vers la salle… et te chercher. J’ai besoin de ton regard.

Je t’aperçois dans un coin, au fond de la salle. Tu plantes tes yeux (Oh, cette lueur que je connais si bien !) dans les miens et tu souris. Mon cœur s’est accéléré et pourtant je respire mieux. La convoitise, le désir que je peux éveiller chez ces hommes inconnus, c’est le cadeau que je te fais. Passant à travers eux comme à travers feu, c’est vers toi que je viens ! Et je souhaite que mon cadeau soit beau, grand , aussi grand que mon amour  pour Toi, que mon désir de Toi. Te redire sans cesse que je suis à toi !

Je souris. Un vrai sourire enfin qui est autant dû au plaisir d’avoir croisé tes yeux  qu’à l’excitation que me procure cette situation.

Mon café est servi. Je reste de biais sur le tabouret pour approcher mes mains de la tasse. Je tremble encore un peu.

Mais je décroise mes jambes et les recroisent lentement en inversant ma position, jambe droite sur la gauche. Ainsi j’offre une vue imprenable à mon voisin de gauche sur une part d’ombre que rien ne vient voiler … il a définitivement lâché son journal pour m’observer avec un sourire « maquignon ».

Je lui renvoie un sourire franchement amusé et pose mes lèvres sur la tasse. Le café est bien trop chaud, je m’en doutais. Il peut attendre. C’est donc le moment de mettre en action la deuxième phase de ta demande.

Je décroise à nouveau les jambes et glisse du haut tabouret. Se faisant, ma jupe remonte jusqu’au raz de mes fesses. Une fois campée sur mes pieds, je la remets en place en faisant glisser lentement mes mains le long de mes hanches.

J’ai l’impression, pesante, que toute la salle me regard, y compris les joueurs de cartes ! ! ! Mon cœur bat comme un damné.

Et il me faut maintenant traverser la salle, direction les toilettes.

Je marche lentement, m’obligeant à garder le dos droit, la tête bien levée, terrible fouet à ma timidité congénitale qui me ferait plutôt raser les murs. Mais mon moteur c’est que je vais passer devant toi ! J’en frémis de plaisir ! Arrivée à ta hauteur, je ralentis encore, te regarde et te souris. Tu me transperces de l’éclat infernal de tes yeux et ton sourire est comme une félicitation et un encouragement. Je comprends pourquoi tu as choisi cette place. J’étais obligée de passer devant toi, et tu es à proximité de la porte des toilettes Dames.

J’y pénètre. Et j’entre dans une cabine dont je ne clos pas la porte complètement. Je veux que tu m’entendes… et le danger soudain dope mon excitation et mon désir.

Je remonte ma jupe à deux mains et ma main droite vient fouiller mon intimité. Je recueille mon humidité sur mon index et mon majeur joints et je commence à me caresser, le dos appuyé contre la paroi, cuisses écartées, yeux mi-clos. Je fais monter le plaisir, pensant à toi, à quelques mètres de moi, revoyant tous ces regards sur moi. J’halète et gémis doucement … j’espère que tu m’entends, je veux que tu m’entendes, tu voulais mon plaisir solitaire ainsi et il monte, monte, brûle ma poitrine, incendie mon ventre… je ruisselle sous mes doigts.

Un bruit tout proche me fait sursauter! ! ! Quelqu’un est entré ! Et je vois la poignée de la porte bouger. Affolée, je suis tétanisée de peur, de honte. J’émets un « Occupée » désespéré et rajuste ma jupe. Je tire la chasse et sors.

Une femme attend son tour et me dévisage de la tête aux pieds quand je franchis le seuil de la cabine. Je sais que la rougeur qui est à mes joues n’est pas seulement celle due à la honte d’avoir été entendue ! Je rince mes mains dans le lavabo, tapote un peu d’eau froide sur mes joues enfiévrées. J’ai la bouche sèche et les yeux brillants et voilés.

Et il me faut maintenant retraverser la salle, regagner ma place … te voir ! ! !

Quand je franchis le seuil, tu me happes toute entière dans ton regard et tu souris doucement en hochant la tête d’un geste d’approbation satisfaite ! Je te souris, heureuse comme une gamine, et troublée par la sensation de mon sexe trempé qui pulse encore, frustré d’une jouissance qu’il espérait… et que de toute façon tu m’avais refusé… « Fais seulement monter ton plaisir, puis regagne ta place avant d’avoir joui » m’avais-tu ordonné. J’en étais là, traversant la salle, chaloupée par un plaisir exacerbé et non abouti, je regagnais mon tabouret … et mon voisin qui me regardait approcher.

Je me rassis, ma jupe remonta, dévoilant une fois encore la naissance de mes fesses aux consommateurs (en deux mots, oui, tiens !) et en croisant mes jambes de la façon la plus provocante qui soit , j’eus l’impression que les effluves de mon plaisir m’entourait comme un halo charnel !

Besoin d’une cigarette, vite pour faire retomber un peu ma pression. Mon voisin me proposa immédiatement du feu cette fois et engagea la conversation. Somme toute de manière très banale. Je lui répondais poliment, distraitement en avalant mon café, trop froid maintenant mais je maintenais mes yeux plantés dans les siens l’empêchant de glisser vers mes cuisses. Le temps d’un battement de cils pourtant, il ne pouvait s’en empêcher et revenait plonger ses yeux dans la zone d’ombre essayant de confirmer ce qu’il pressentait. Je souriais toujours. Du bout des doigts, il effleurait légèrement mon genou, mine de rien et je frémissais. Je sentais mon sexe ruisseler et par-dessus son épaule je te voyais , fixant la scène d’un regard satisfait et brûlant.

Après avoir échangé des banalités d’usage, mon « chevalier servant » s’enhardit. « Vous êtes libre cet après-midi ? Je pourrais vous faire visiter la ville. »

aunefemmeIl n’était ni laid, ni beau. Il me laissait assez indifférente. Sans Toi, sans le jeu que tu avais instauré, je l’aurai déjà remis à sa place vertement. Je me contentais de sourire en secouant la tête.

« Non, décidément non, je ne suis définitivement pas libre » et réglant mon café, rassemblant mes affaires, je glissai au bas du tabouret sans me retourner, sentant son regard abasourdi et envieux peser sur mes fesses. Et me dirigeai vers Toi. Je m’assis en face de Toi en souriant.

« Je suis tienne ! ». Tu pris ma main et la portas à tes lèvres. Puis tu m’entraînas à l’extérieur où nous éclatâmes de rire ensemble avant de nous embrasser comme deux fous brûlants et amoureux et de chercher l’hôtel le plus proche où mélanger nos feux !

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