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Les Ecrits Pourpres
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1 juin 2005

Faire son linge

Je déplie le linge, triant les couleurs, le noir, le linge délicat, les chaussettes, je fais ma machine de la semaine en somme. Comme toujours en ces occasions la je fais mes fonds de poches, car mes fonds de poches sont une grotte ou se cachent souvent bien des surprises. Je faisais le désespoir de ma mère, toujours elle se plaignait, prennant les voisines à témoin « Tout le temps, je vous le jure, je trouve un petit bout de papier chiffonné dans la poche arrière de son jeans. Je tombe sur une petite feuille pliée, et voila comme d’habitude, si je n’avais pas pris soin de bien contrôler mes poches j’aurai retrouvé un document de plus dans mon piège à objet.

Je déplie doucement le papier, c’est un billet de banque, une facture de la société générale pour un change de 300 francs suisse en euros, coût de la transaction 5,89 euros. Rêveur je m’assois sur le rebord de ma baignoire caressant doucement le bout de papier froissé, je laisse les images m’envahir lentement.

D’abord la route, le long trajet à travers le pays, les nationales serpentants dans les vallons, les plaines, la route sous le soleil, vers le soleil. Une route joyeuse entrecoupée d’appels d’elle, de ces mots. « ou es tu ? Déjà ? Mais alors tu es bientôt arrivé ? Tu seras la avant moi ? » Obligé de ralentir, pourtant pas la moindre envie de le faire, envie de pousser encore les aiguilles de ma capricieuse voiture dans le rouge.

Finalement rentrer dans l’agence bancaire, tendre mes billets à la guichetière étonnée, sortir ma carte d’identité, la voir fouiller dans son classeur pour vérifier que les billets existent bel et bien. Reprendre la route, le reçu chiffonné dans ma poche arrière.

Finalement nous sommes arrivés ensembles, tombant dans les bras l’un de l’autre, enlacés, emmêlés. Comme à chaque fois mon cœur a failli s’échapper de ma poitrine, comme à chaque fois il a tenté de s’enfuir de moi pour se coller directement contre le tien.

Tes yeux plantés dans les miens, les étincelles, la joie, tes tremblements, nos je t’aime, incapables de bouger, incapables de parler, juste s’embrasser, juste se retrouver.

Ton corps brûlant contre le mien, chaleur moite de nos étreintes, fièvres de nos sens, parcourir inlassablement ta peau, chaque parcelle de toi du bout des lèvres, de mes doigts, de mon regard.

M’endormir avec toi, entendre le souffle de ta respiration, apaisée, dans la nuit. Pleurer de joie, et sombrer dans le sommeil après une dernière caresse sur tes épaules et un baiser sur ta nuque.

Me réveiller au matin, glisser silencieusement sur toi, tirer sur les draps pour te découvrir, embrasser tes lèvres endormies, te réveiller par mon désir, amener ton corps endormi vers les hautes sphères du plaisir.

Tu portes une tartine de confiture a tes lèvres, gouttes rouges tombant sur l’intérieur de ta cuisse. Je pose ma bouche sur ta peau, recueillant le sel et le sucre qui s’entremêlent. Tes yeux brillent, on ne va pas se lever tout de suite.

Tu es belle, tellement belle, petite robe noire du soir, tes yeux brillants sur moi et ta bouche posée sur la paille sirotant ton cocktail. Ma main sur ta cuisse, retenir l’envie de la glisser sous le tissu, sentir pulser le désir. Chercher sur tes lèvres, ta langue, le goût sucre glace de la pèche et du rhum. Moskito, le petit moustique qui aiguillonne mon désir.

Assis sur ce profond fauteuil, nus tout les deux, l’aube pointe le bout de son nez, et nous ne sommes pas encore repus. Ta tête posée sur mes cuisses, blottie contre moi, contre ma jambe sur le grand pouf, tes merveilleux yeux noisette plongés dans les miens.

«  Dis tu me diras toujours les désirs qui te traversent ?»

Je soupire..

« Tu sais il y a certaines images, lorsque nous faisons l’amour qui n’ont rien à voir avec le sexe en moi »

Tu lèves un œil interrogateur vers moi.

« Pourquoi tu fais ta liste de courses ? »

Je souris doucement.

« Imagines, que nous fassions l’amour, imagines un instant que soudain je m’arrête et que je te dise. Epouses moi…..»

Tu baisses la tête ton regard se trouble, tu murmures presque.

« Tu es fou »

« Oui.. De toi »

Plus tard, la lumière du jour rentre dans la chambre, dehors la paon toujours appelle sans relâche tenaillé de désir. Je caresse tes cheveux, j’effleure ta joue. Tes yeux brillent, débordants leur émotions en larmes, perles roulantes sur tes joues. Tu me regardes et tu me dis.

« Oui, tu as gagné, oui, oui »

Je t’attire à moi et blottis mon visage dans ton cou, pleurant.

Je prends le petit papier, je le plie avec soin avant de le glisser dans mon portefeuille, c’est avec un sourire béat et les yeux un peu brillant que je retourne à mon panier à linge.

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