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Les Ecrits Pourpres
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5 juin 2005

Musique et Peau-easy

Nous nous sommes aimés.

Fort, ce week-end là. Comme chaque fois que nous nous retrouvons.

Comme pour effacer les heures du manque, les heures qui mordent. Plus fort, nous avons frotté nos peaux, griffé nos désirs, mordu dans nos substances.

Comme chaque fois et chaque fois plus loin encore, plus intensément en nous, nous mêlant plus étroitement, n’en finissant pas de nous tisser l’un à l’autre, de nous superposer, de nous émerveiller de nos résonances, de nous happer, laper, dire, buvards bavards de nos chairs gémellaires.

Nos retrouvailles sont symphoniques et nous jouons toutes les variations de nos gammes.

C’est un son clair, limpide, évident… bleu, tout d’abord, bleu comme le bleu de Tes yeux (« Il n’y a rien de mieux » comme la ritournelle de la Môme !), lumière bleue qui me capture, me chavire, me captive, …si peu rétive.

C’est un son mat, tendre, enveloppant…cuivre chaud de Tes bras se refermant sur moi, vibrante.

C’est un son doux, plein, enivrant… la note de miel de Tes baisers fondant à ma bouche affamée.

C’est le martèlement de nos deux c(h)œurs, canon chaotique qui cherche l’unité, l’unicité à l’unisson.

Alunissons ! Nous ne touchons déjà plus terre et ce ne sont que les premières mesures de notre O-péra !

Ils sont étranges nos préludes, mon amour. Ils bousculent, ils basculent sans prévenir.

Le rythme soudain s’accélère et nous emporte et nous allons de crescendo en decrescendo, sans transition.

Dans notre allégresse, dans notre allégrO, nous effeuillons la partition. Sautant des pages, oubliant la sérénade pour un aria flamboyant, le rouge grondant dans nos ventres. Tu martèles mes fesses du flamenco de tes paumes. Que le rouge s’épanouisse sur mes rotondités frémissantes et je roule et je tangue haut sous le miracle des ligatures …

Tu me fais silence.

Avant de reprendre le pizzicatO de tes doigts sur mes seins frémissants pour que s’élève mon chant païen.

Respiration

Nous nous entredévorons, nous entreregardons.

Entre ! De mon antre à mon être, fais-moi Ton instrument, joue-moi et fais-moi chanter plus fort, encore à corps, perdu-trouvé !

Notre hymne à la joie !

Nous sommes des amants et des éclairs de délires donnent une clé pour nos accords.

Nous sommes des enfants et des éclats de rire peuplent notre partition.

Comme des amants, nous jouons. Ton jeu de mains donne mon tempo.

Comme des enfants, nous jouons. Jeu de peau-easy.

Ma main sur ton dos qui dessine les mots/pensées. Emouvant mouvement de mon doigt à la surface de ton être. Vibration de chair pour que tu me lises. Pour que tu m’élises. Pour que tu me lies de tes bras quand tu as deviné et qu’à ton tour, sur mon dos, tu traces ton mot que j’écoute, yeux fermés, sens ouverts… te deviner avant que tu n’aies terminé de graphier à ma peau l’expression de ton désir. Te dire… Sensualité !

Celui qui perd aura un gage et tu as accepté de te soumettre aux règles que j’ai édicté, accepté de me laisser maître de la partie. Pouvoir d’un jeu que tu m’accordes avec malice et qui me comble et me rend taquine.

Pour l’heure, je domine et tu perds, de bonne grâce, souriant de m’entendre énoncer le gage auquel tu te plieras dans l’après-midi quand nous fuguerons vers la forêt.

Je sais que ce n’est qu’un intermède.

Con spirito, tu relances un nouveau jeu et tu me pièges dans mes craintes majeures ;

« Fais de moi ce que tu veux ! » et piano, piano, cette promesse se colore de peurs délicieuses.

Reprenant notre musique de chambre, tu demeures le maestro. C’est toi qui lances un andante, mordant à mon épaule.

Toi qui, soufflant à mon oreille des mots patients, des mots ardents, des mots hardeurs, rythmes mes pauses et mes envols.

Toi qui révèles la juste colorature de mon désir et transformes mes moderato cantabile en chant de Walkyrie.

Toi qui me retiens ou me fais tambour primitif.

Toi qui cherches tous les sons à mêler en faisant vibrer chaque parcelle de mon être, de l’épiderme aux profondeurs, à en exploser la gamme chromatique en feux d’artifices dans ma tête.

Mais le plus beau moment de notre concerto, celui qui continue d’émouvoir mon cœur et de perturber mes sens avec une intensité insupportable, celui là, mon amour, résonne comme une alliance sacrée… un air de marche nuptiale !

Ce week-end là, je t’ai dit « Oui ».

Et je n’en finis pas de tenir la note.

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