Allégeance

Sereine soumise… j’aime cet adjectif accolé à ce mot de soumise.

Il dit toute la plénitude de cet état : Être cela, sans être réduite au « ça ».

Se sentir oiseau, chantant de bien jolis couplets. Petit oiseau tenu, cœur battant, coeur battu, dans le creux d’une paume. Avec des ailes de plus en plus solides, fortifiées par un baume d’amour et par la chaleur, faites pour prendre de beaux envols.

Sereine soumise. Être soumise c’est être reine. Reine d’un univers infini, ouvert par des mains aimantes et attentionnées. Reine d’un royaume pourpre qui est initiation et renaissance. Connaissance et Reconnaissance … dans tous les sens du terme ; sereine soumise aussi c’est être emplie de gratitude pour Lui, pour sa présence attentive, pour le don de cet amour, pour la perfection de ce lien.

Reine d’un cœur donc ? Oui, mille fois, oui. Cœurs pris et donnés. Car cette plénitude ne peut s’épanouir que dans l’amour, partagé, absolu, total.

Reine dont le pouvoir immense et inaltérable – sous peine de voir se perdre et le délicat royaume et celle qui y demeure – s’appelle CONFIANCE.

Reine sans pouvoir autre. Qui s’en est remise à son Guide pour un règne d’abandon. Reine nue. Revêtue seulement de ses peurs et de sa joie. Du collier qui la fit. De la marque qui la consacra. Des parures calligraphiées qui l’élèvent.

Reine d’un monde de sifflements et de soupirs. Bruits d’air. Celui que tranche la cravache et celui du rythme de la respiration. Habiter l’aérien, le ciel, l’espace, l’esprit. Monde impalpable de l’improbable et de tous les possibles, monde où l’on s’allège du passé, des conventions, des convenances.

Reine aveugle et extralucide. Reine muette et chantante.

Sereine soumise. Offrande souriante, éclairée de l’intérieur, illuminée, révélée à elle-même, allumée –folle ? Sans doute oui, de cette douce folie qui permet de voir au-delà de soi, au-delà des apparences – et embrasée des plus beaux feux de joie.

Couronnée de lumière, nimbée de ta présence. Élevée, relevée. A genoux et plus droite en elle-même que jamais. Plus forte.

Sereine soumise : C’est ainsi que je me sens. Aujourd’hui. Maintenant. Parfaitement. Moi à toi. Pour toi. Ta reine... fragile encore, toujours. Ta catin somptueuse... une apprentie !

Comments

[ELLE]

Merci Touams ! (de lire, de dire aussi... d'écrire, peut-être ?;-))

[Touams]

Tout simplement très joliment écrit.

[ELLE]

Nay ... vous en connaissez la beauté (non, je ne mettrais pas cette phrase au passé!). Et la fragilité aussi. Que je le dise royaume d'air c'est aussi pour évoquer nos pas de funambules entre deux mondes, sur ce fil ténu tissé de confiance et de rêves. Et pour que l'on ne chute pas, il faut que ce fil là soit bien amarré et en nous et dans une réalité, un possible à notre mesure. Ce n'est pas d'un moment de grâce dont je parle, non, mais bien d'une introspection, d'une quête des composés alchimiques qui font que "cela" fonctionne sans amoindrir, sans apesantir. Avant que Lui ne me fasse Rose pourpre en ce royaume, j'ai été longtemps renard à apprivoiser, oiseau chutant dans des précipices connus, trop connus... ma conscience, si forte, si vibrante, de la joie de cet amour est sans doute le meilleur moyen de tordre le cou à tous mes vieux démons.
Je vous souhaite de trouver réponses à vos questions... sans y perdre vos ailes.
Amicalement

[naybuleuse]

C'est un moment de grâce que vous décrivez dans ce texte. Un moment, qui, je l'espère, durera longtemps, aussi longtemps que vous le désirez. Mais qu'en est-il si parfois on perd cette grâce? A qui la faute? Y a t-il une faute? Ou juste un devenir qui, s'il n'était pas désiré, n'en était pas moins possible. Je pose la question tout haut, me disant peut-être qu'en la formulant, j'y trouverais la réponse. Une réflexion bien égoïste en définitive et peut-être mal placée. Vos paroles sont belles, les sentiments qui les portent le sont encore davantage. Merci de les partager :)