Il y a...
A la première aube du premier temps du Nous
Il y eut cet Amour qui nous prit par surprise
Cet apprivoisement qui, s’il me fit soumise,
Jamais ne m’amoindrit mais me remit debout
Ceux qui ignorent tout disent que c’est folie
Dégoisent sur nos jeux, n’y voient que perversion
Sur l’objet sans tabou crachent leur aversion
Et se piègent à nos feux en poussant les hauts cris
Aux deux bouts de la laisse, il y a deux cœurs jumeaux
Aux mêmes battements, pulsations de lumière,
Qui tremblent l’un pour l’autre à dire qu’ils s’espèrent
Et se savent vraiment et se savent égaux
Ceux qui ne peuvent voir ne parlent que d’extrêmes
Projetant leur paraître sur les croisements d’âmes
Projetant leur peu d’être sur ces trop belles flammes
Ils entendent les coups sans éprouver le t’aime
A chaque jour qui passe, il y a l’équilibre
A trouver à la face de nos deux univers
Pour nous faire exister, plus fort que nos envers,
Dans tout ce que l’on est, dans chaque heure qui vibre
Ceux qui ne savent pas percevoir les nuances
S’effraient des outrances avivées de carmins
Ce pourpre de l’émoi fleurissant sous tes mains
En exquises douleurs si loin de la souffrance
Aux heures de la peur, je suis ta funambule,
A la pointe du tendre où tu me fais danser.
Si à trop t’attendre, quelquefois, je recule
C’est toujours par le cœur que tu m’as repêchée
Il y a ce que l’on sait et le flot de nos vœux
Les deux parties d’un monde à vouloir assembler
Pile et face à confondre sans rien perdre ou gagner
Que ce présent parfait, ce Nous… sommes heureux !