Note à l'usage de certains Pouètes.....
Petite note d’humeur : je constate une augmentation de sites dits de « Poésies ».. Forum, fourre tout,,, Normalement cela devrait plutôt me mettre en joie, mais à regarder le niveau de ce qui s’y poste, de ce que l’on peut y lire… Ca m’inspire plutôt une certaine forme d’écoeurement. Lorsque la langue n’est plus respectée peut-on seulement dire qu’on « fait » de la poésie, n’est-ce pas la première obligation du poète justement... Enfin voila ce que cela m’inspire.
De rimes fait-on le poète ?
Est-ce de quelques mots qu’on se proclame auteur ?
A croire que le joli suffit à prendre quelque hauteur,
Lorsque l’ego on fouette.
Mais le beau est esthète,
De quelques phrases malhabiles ne se contente,
De répétitions balbutiantes aux formes si éloquentes,
Qui seuls l’ignorance reflètent.
Il ne suffit d’un j’aime qu’on jette,
Pour pouvoir oser se prétendre un jour amoureux,
Il ne suffit pas au hasard d’avoir un vers heureux,
Pour se dire l’égal des Aèdes.
Galvauder n’est pas composer,
Et se prétendre simple est aveu d’impuissance,
Car simple est le chemin des désespérances,
Qui en dix mots font pleurer.
Chanter l’amour mort est aisé,
Il suffit de le saupoudrer de sanglots crocodiliens,
Mais le pleurer amer sans jamais n’en dire rien,
N’est qu’aux seuls génies donné.
Je ne suis pas un poète,
Mais j’ai le respect des mots plus que des noms,
A la belle langue seule je dois respect, et contrition
Lorsqu’on ne la respecte.
De lire jamais ne sois blasé,
Mais quand trop de vide s’empare des déliés à venir,
Et que du verbe l’on fait un vain et fortuit soupir,
Du mot jeté je suis écoeuré.
Ecrivaillons de peu de foi,
Qui ne croyez pas aux vertus du travail littéraire,
Je ne saurais que vous conseiller de vous taire,
Ou de faire ce qu’il se doit.
Dans un de ces sites où fut, semble-t-il, mis en place une section spéciale pour la poésie érotique, je me suis permis de poster un petit opuscule de s…une petite réponse, livrée en son temps chez Exigeant il me semble,,, Haro sur les mots... De telles expressions sont interdites ! J’aurais aimé dire à ces braves gens que confondre littérature érotique et poésie courtoise de bas de gamme est une erreur. Quoi qu’il en soit, je le remets ici afin de mettre à l’honneur une fois de plus le talent de ma s… Car moi je sais, elle a du talent cette soumise improbable
Le poète Pierre Louys conseillait aux poètesses d’éviter les mots suivants dans leurs écrits :
con, fente, moniche, motte, pine, queue, bitte, couille, foutre ( verbe ), foutre ( subst. ), bander, branler, sucer, lécher, pomper, baiser, piner, enfiler, enconner, enculer, décharger, godmiché, gougnotte, gousse, soixante-neuf, minette, mimi, putain, bordel.
Je l’affirme, Monsieur, je ne suis pas bien sage
Alors, voyez comment, en lisant votre page,
M’est venu le désir d’enfiler quelques rimes,
Perles de mon plaisir qu’un mot jamais n’opprime,
Pour narguer l’interdit du bon Pierre Louÿs,
En pied (de nez) mimi aux affres de Bilitis.
Comme un combat épique, en soixante neuf lignes,
Lançant, tel un cantique, mes quelques vers indignes,
Je m’en vais fustiger la grâce et la vertu
Et d’un phrasé salace évoquer con et cul.
Car quoi ? Nous serions donc préférables en muettes,
Qu’aucun mot quelconque ne froissa le poète,
Et que, de notre fente, un seul gémissement
Vienne honorer l’attente de notre bel amant.
Hors ça ! J’aime à crier mon chant de ténébreuse,
Lorsqu’à bien m’enconner, il me transforme en gueuse,
Lui souffler que sa queue me fait rendre les armes,
Qu’à le voir si heureux me mouillent plus que larmes.
A Louÿs préférant la Louise Poétesse
Je dirais, la plagiant, et en tendant les fesses :
« Baise m'encor, rebaise moi et baise
Donne m'en un de tes plus savoureux,
Donne m'en un de tes plus amoureux :
Je t'en rendrai quatre plus chauds que braise. »
Et pour être certain que mon feu ne faiblisse
Il baiserait, malin, mon trio d’orifices.
Il est possible alors que tendres chatteries
N’engageassent nos corps à quelques veuleries.
Je connais en cela son imagination
Et le jeu de ses doigts qui partent en excursion.
Il se fait jardinier, ébauchant sur ma motte,
Jardin paysager avec fontaine et grotte,
Et il sait faire éclore, d’un tout petit bouton,
Une fleur carnivore, un fruit de la passion.
Ou alors musicien, il frappe la cadence,
Rythmant avec ses mains le branle que je danse.
Et si, d’un arc bandé, il vise mon émoi
C’est qu’il l’a bien ciblé d’un cercle qui rougeoie.
Non, je ne rougis pas d’être une sodomite ;
Criant « Encule-moi ! », je célèbre Aphrodite.
Et qu’il vienne à servir, à l’orée de mes lèvres,
Le miel de son désir, son musc, sa soie, sa fièvre,
Et sa petite mort, qui plus fort me fait vivre,
J’en sais le nom en corps : ce foutre qui m’enivre !
De ces hypocrites, j’en connais bien assez
Sur ce qui les excite, ils posent mots voilés,
Sombres périphrases, masquant leurs appétits.
Nous, on se sert de Pan, mais surtout pour le bruit.
Et j’aime à dire pine,… si elle n’est à ma bouche,
En frôlant ses couilles, dans l’espoir d’une douche.
Telle Annie, en chanson, je suis une gourmande
Qui suce le bonbon en souhaitant provende.
Sur mes bas résilles, souvent il décharge :
De pure jeune fille ai par trop passé l’âge !
Mais pour bien l’enchanter, et en douce soumise,
Je peux, à le lécher, souvent changer de mise ;
De putain enfantine en amante perverse,
Fragile gourgandine ou animal en laisse,
Pour nos heures de peau, je pompe des idées
Chez Eros et Sapho, Salammbô et Circé.
Et dans ce beau bordel, mythologique et tendre,
Un jouet essentiel reste toujours à prendre,
Pas le godemiché, allons, soyons sérieux,
C’est moi qui suis dédiée, moi, l’objet de ses vœux.
Certes, il y a parfois des gousses de vanille
Dans ce bel O de là que pour moi il distille,
Mais c’est notre univers sur lequel tous ces mots,
Empruntés à l’Enfer de Louÿs, sont aux maux
Aimés un faible écho juste fait pour la page.
Vous voyez Monsieur que je ne suis pas sage.