J'irai... au cul-O !
A tant espérer, à tant vouloir, ... attend un peu.... mais c'est que.... nous y sommes presque....
Et voici que voilà, la semaine s'achevant - semaine échevelée saucissonée entre acheminements ultimes de précieux chichis pour la cérémonie et course au Salon du livre de jeunesse de chez moi où faire toucher de près à mes charmants Zado les secrets des écrivains bien en chair (phrase à répéter plusieurs fois à haute et INTELLIGIBLE voix pour se muscler la langue et les maxilaires, exercice toujours utile !), voilà que – disais-je – me reprend l'angoisse des jours d'avant à pas vraiment savoir où je vais tout en sachant POURQUOI j'y vais !
Ce n'est plus le temps de l'attente, c'est le temps de l'apnée !
Je cherche mon souffle, celui d'avant la grande plongée ...parce que tout de même, ce n'est pas rien, pas pour de faux, plus vraiment du jeu ... et, même si cela m'enjoue, mon pauvre petit "je" de soumise s'affole quand la tête tourne et retourne la farandole de ces heures à venir, si longtemps réfléchies mais dans lesquelles je ne parviens pas encore à voir parce que...
............je me sens aussi tendue qu'avant d'entrer en scène ..........
Et que certainement j'aurai oublié mon texte (celui que j'attends toujours d'ailleurs - rappel à un D. trèèèès oublieux qui est en train de boire des caïpirinhas à cette heure où moi je tente de calmer le bourdonnement désaccordé de mes pensées même pas fichues de me parvenir en rythme sur les syncopes d'un coeur paroxystique)
Et que sans doute je ne saurai plus combien je dois faire de pas.... me baisser ou pas ? A genoux c'est quand déjà ?
Et s'il pleut, hein, s'il pleut .... peut-on imaginer qu'en BDSM aussi une cérémonie sous la pluie c'est une garantie de bonne heure (au pluriel si possible, les heures... avec forte tendance vers l'infini !) ?
Et en plus je ne sais absolument pas OU je mets les pieds, ce qui ne me rend pas facile le calcul des pas (combien déjà ?) et la répétition du texte (celui donc que j'attend), et moi, que voulez-vous, j'ai l'âme artiste de celle qui a besoin de patiemment tricoter le jour J, le temps T, l'organisation O (oh Diable !Déjà un simple Vanilla cocktail m'aurait stressée !) en le visualisant dans un espace ... et pour ce qui est de l'espace je n'ai que celui de mon imagination, ce qui, dans la circonstance actuelle, est bien trop grand pour moi !
Des âmes charitables autant qu'amies ont beau faire et beau dire ... mon trac, c'est le mien, c'est ainsi... pas rationnel pour deux roupies de sansonnet mais aussi éreintant que le chant du martinet ! Et la sereine soumise en prend un coup dans l'Elle !!!
-Qui plus est, je me demande bien ce que ces oiseaux viennent faire dans cette histoire quand au lieu de planer, légère et vaporeuse comme une épousée romantique, je me sens terrassée par la peur de... que sais-je !... me vautrer sur mes talons trop hauts, accrocher mes plumes dans l'embrasure d'une porte ou ne plus savoir décoller !
Et lorsqu'une amie, tout ce qu'il y a de plus vanille mais une qui me sait, voyant arriver la fin du mois, me textote dans l'urgence un « Tu ne l'as pas fait sans me le dire au moins ?! » je ne peux que lui crier un « Non bien sûr ! » en majuscules ...mi fugue mi déraison ! ....et en tout petit, petit derrière « Mais ça arrive ! »
Ce serait surement le moment de feindre une extinction de voiE.... ? Seulement je n'ai aucunement envie de faire demi-tour ! Oh que non, plus la peur m'étreind et plus j'ai envie de savoir, d'y être, de TE voir, de NOUS savoir et ...
J'ai besoin que tu me serres fort, bien fort.... car rien ne m'est plus essentiel que tous nos serrements d'Amour !
Alors, sous Ton regard, j'irai au cul O.... pour être certaine d'être à la hauteur !