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Les Ecrits Pourpres
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24 août 2009

31. De Mal en pis, tant pis

Fugue_650Elle assista au cours suivant sans vraiment y prendre garde, bien que les explications de Monsieur Villaret sur la vie dissolue de plusieurs auteurs célèbres apportait un éclairage des plus intéressant sur leur oeuvre. La journée se passa ainsi, laissant place au jeudi qui s'agrémenta du cours quotidien de sport, de cours d'histoires, de libertinage. Les cours de Malthazar avaient été remplacés par des séances de méditations et de repos, des cours de maquillage et de stretching. Des séances de lectures surveillées aussi. Visiblement Malthazar était tout entier prit par la préparation de la soirée du samedi. Le vendredi enfin était arrivée et les pensionnaires rejoignaient leurs chambres pour se préparer au dîner, lorsqu'une surveillante saisit Sofia par le bras. C'était une brune au regard sévère qui ne se montrait que très peu loquace et que la pensionnaire n'avait jamais qu'entraperçut. "Ceci est pour toi." Et elle lui tendit un petit plis et s'éloigna rapidement. Sofia, s'enfermant aux toilettes, déchira l'enveloppe qui contenait un petit carton.


 "Ce soir. La surveillante est payée, si tu veux me rejoindre, obéis-lui, glisse-toi par les cuisines, une voiture t'attendra pour te mener à moi ma salope.

Ton maitre S."

 

Elle faillit déchirer le carton et le jeter dans la cuvette. Mais suspendit son geste. Elle se sentait mal et dut s'accorcher aux murs pour ne pas tomber, froissant nerveusement le carton entre ses doigts. La nausée lui broyait l'estomac. Et en même temps, dans le creux de son ventre, une morsure brûlante s'amplifia, augmentant son dégoût. Elle sortit des toilettes en titubant, glissa le carton dans la poche de sa jupe et se passa de l'eau froide sur les poignets et sur le visage. Dans le miroir, elle observa son visage. Elle était pâle mais ses joues étaient marbrées de rouge, son front était moite et ses pupilles, agrandies et sombres, brillaient d'un éclat fiévreux. Elle se mordit les lèvres sans quitter son reflet des yeux et lança à son reflet entre ses dents :

  "Tu vas y aller. Tu vas y aller car tu es une salope masochiste qui en crève d'envie !".


Elle ferma les yeux, cramponnée à l'évier. Relevant la tête, elle se regarda une dernière fois, se retourna brusquement et sortit pour rejoindre ses camarades. Elle savait qu'elle ne ferait plus demi tour maintenant.

 

Elle regagna sa chambre en silence, se rendant aux douches où elle resta un long moment laissant l'eau dissoudre ses pensées. Alors qu'elle se retournait, elle vit la surveillante brune qui la fixait l'oeil brillant un petit paquet à la main.


"Ton maitre m'a donné ceci pour toi, de la crème pour t'épiler et des onguents pour que tu aies la peau douce."


Elle déposa le petit paquet sur le lavabo et se posta à la porte des douches.


 "Tu peux y aller je surveille, personne ne viendra te déranger."


Debout contre le chambranle de la porte, elle l'observait avec un air interessé. Sofia s'avanca vers le petit paquet et en retira un pot de crême dépilatoire et un onguent parfumé. Le paquet contenait aussi un petit objet brillant. Un rosebud orné d'une pierre rouge. La surveillante détaillait le moidre de ses gestes avec un sourire sarcastique. Elle lui lança d'une voix douceureuse


 « Ton maitre a aussi prévu un petit bijoux décoratif pour toi ,comme tu peux le  voir. Il veut que tu le portes jusqu'à ce que tu viennes le retrouver pour te rappeler  à chaque instant à quel point tu peux être une salope."

 

Sofia eut un petit sourire en coin, une moue un peu amère et contempla pensivement l'objet qu'elle tenait dans le plat de sa paume. Elle était une salope, cette évidence lui vrillait le ventre, lui broyait le plexus, lui coupait le souffle. Une salope qui irait jusqu'au bout. Le visage de Vlad traversa ses pensées. Elle le chassa en secouant la tête et se concentra sur ses préparatifs. Elle serait parfaite, conforme en tous points à ses attentes. Oui parfaite... comme une offrande sacrificielle. Mais elle était sa propre victime et son bourreau cette fois. Elle choisissait seule cette voie, la plus dure, la plus absolue, la seule qui lui permettrait de savoir jusqu'où allait sa folie. Elle se rendit compte que ses jambes tremblaient. Elle régla la douche sur un grand jet glacé qui la remit d'aplomb puis positionna le mitigeur sur une température agréable pour parfaire sa toilette. Lorsqu'elle eut fini de se sécher, elle s'enduisit méticuleusement de l'onguent délicatement parfumé, passant ses doigts sur son sexe presque glabre, et se saisissant du rosebud, les mains encore couvertes de la substance, se pencha en avant pour le mettre en place sous l'oeil égrillard de la surveillante.

 

"C'est que ca a l'air de te plaire petite garce de t'apprêter pour ton Maitre. Allez, finis de t'habiller et file dans ta chambre, je viendrais te chercher."


La surveillante récupera son petit paquet avant de s'éloigner dans le couloir, la laissant achever de se préparer 1522747704_smalltoute seule. Elle se rhabilla rapidement et retourna dans la chambre d'un pas vif, sentant la pression du bijou dans le creux de ses reins à chaque pas. Elle ne participa pas aux babillages amusés de ses compagnes de chambre et attendit l'heure de l'extinction des feux, la gorge nouée d'appréhension, le coeur palpitant. Couchée dans son lit, elle écoutait le souffle de ses deux amies devenir plus lent, plus profond, s'apaiser. En elle rien de son tumulte ne trouvait un instant de répit. Elles dormaient à présent alors qu'elle, les yeux grands ouverts, guettait chaque bruit dans le couloir. Finalement elle perçut des pas feutrés et entendit la porte s'ouvrir doucement. Se relevant sans bruit, le coeur battant, elle fit face à la surveillante et s'emparant de sa tenue de pensionnaire, elle la suivit dans le couloir. La surveillante lui fit signe de laisser son linge là et de la suivre. C'est uniquement revêtue de sa chemise de nuit qu'elle lui emboita le pas jusqu'à la chambre des surveillantes. La grande brune lui tendit un paquet.


"Mets cela."


Elle saisit le colis qui contenait une culotte de latex fendue ainsi qu'un soutien gorge qui laissait ses seins apparents, une paire de bas et d'escarpins a talons hauts, le tout noir. Elle enfila sa tenue sous le regard impitoyable de la surveillante. Lorsqu'elle fut prête celle-ci la couvrit d'une cape noire, attrapant au passage ses deux seins et les tordant.


"Hmmm superbe petite salope, on va bien s'amuser ce soir."


Puis l'entrainant dans les couloirs elle la fit sortir par la porte des cuisines. Une mercedes les attendait, garée contre le mur de la propriété, la portiere arrière ouverte. Alors qu'elle s'avancait vers la porte de la voiture, une ombre s'interposa soudain entre elle et le véhicule. L'ombre n'ètait autre que Malthazar, rapidement rejoint par deux gardes du pensionnat.

 

 "Le règlement de ces lieux est strict Mademoiselle Sofia, et il vaut pour tout le  monde."

 

Elles s'immobilisèrent, effarées, alors qu'un des deux gardes, échangeant quelques mots avec le chauffeur de la mercedes, lui faisait comprendre qu'il pouvait retourner d'où il venait. La mercedes disparut rapidement dans l'allée. Malthazar ne cessait de les fixer elle et la surveillante de son regard d'acier. Il réitéra sentencieusement :

 

  "Le règlement vaut pour tout le monde, il n'y a pas d'exception, les sorties ne  peuvent être autorisées que par Monsieur, même s'il s'agit de rejoindre son  Maître."

 

 Il fit quelques pas et leur désigna la porte du bâtiment. Sans un mot, elles se dirigèrent vers l'issue entrouverte, serrées de près par leur escorte. C'est dans un silence glacial qu'elles pénétrèrent dans le grand hall du Pensionnat et furent dirigées vers le comité d'accueil, Monsieur et une grande femme rousse inconnue, vêtue de noir. Elle les observait avec un regard glacé qui semblait avoir le don de figer sur place tous ceux qui osaient l'affronter. Elle était grande, vraiment, d'une taille bien supérieure à la moyenne, et le fait qu'elle soit perchée sur des talons démesurés lui donnait une allure quasi irréelle. Son tailleur noir soulignait parfaitement des formes sculpturales et ses longs cheveux noirs de jais, impeccablement brossés, tombaient dans son dos jusqu'à sa chute de reins en miroitant. Mais ce qui captivait irrémédiablement, c'était son regard, ses yeux verts scintillants, qui ne scillaient pas, et semblaient braqués sur elle Sofia et la surveillantes comme des armes menaçantes. Se trouver face à eux, c'était comme se retrouver hypnotisé par le canon d'un revolver. Ce fut la voix glaciale de Monsieur qui interrompit cet instant quasi hypnotique.

 

 "Mademoiselle Charline vous allez me suivre dans mon bureau pour recevoir votre  lettre de remerciement et le solde de ce que nous vous devons. Vous aurez quitté  les lieux avant demain matin"

 

La surveillante baissa la tête et n'osa pas un mot.

 

 "Quant à vous Sofia, vous allez passer la nuit en cellule, ainsi je suis certain que  vous ne tenterez plus de partir vous promener."

 

Sofia tressaillit, s'arrachant à la fascination de l'inconnue et baissa les yeux, incapable de soutenir plus longtemps la tension de tous les regards réprobateurs qui la fixaient. En elle le disputait un mélange de honte, de soulagement et de crainte. Honte d'avoir été prise dans la transgression des règles du Pensionnat pour une sortie qu'elle savait infamante, soulagement d'en avoir réchapper et crainte de ce qui l'attendait en cellule. Elle se contenta de hocher doucement la tête et aquiesça d'une voix atone.

 "Bien Monsieur."

Il n'y avait en elle aucun désir de justification, aucune vélléité de rébellion. La sentence tombait juste, laconique, comme son acceptation. Elle attendait qu'on l'emmenât. Et de se retrouver seule avec elle-même pour goûter l'amère saveur et la profondeur de son sentiment de culpabilité.

 

 Saint-Clar hocha la tête et sans un mot s'èloigna vers l'escalier qui menait au bureau suivi par la surveillante. Sofia eut la sensation qu'il l'abandonnait là, couverte de son seul mépris et elle sursauta quand Malthazar, s'avançant vers elle et se tournant vers la grande rousse, annonça.

 

 "Vénus ma belle, tu vas t'occuper de Sofia et la mener à sa cellule."

 

Les yeux de la rousse perdirent immédiatement leur éclat glacé pour se charger d'une immense tendresse alors qu'ils se posaient sur Malthazar.

 

 "Oui mon Maître...Ce sera fait. Et après cela, pourrais-je vous rejoindre ?"

 

Malthazar lui sourit.

 

 "Bien sûr... tout travail bien fait mérite sa récompense"

 

soumise_punieLa rousse baissa un instant la tête en souriant doucement puis reporta son attention sur Sofia. Aussitôt ses yeux reprirent leur dangereux éclat. D'un bref signe de tête, elle lui fit comprendre de la suivre et avança en longues enjambées sensuelles dans les couloirs, dirigeant inexorablement Sofia vers les cellules. Malgré ses craintes, Sofia ne pouvait s'empêcher d'admirer la démarche légère et souple de la jeune femme qui s'éloignait et devait accélérer le pas pour la suivre. Cette superbe inconnue, si fascinante et troublante, piquait sa curiosité ; n'y tenant plus et oubliant ses ennuis et toute réserve, en courant presque derrière elle, essoufflée, maladroitement, elle finit par demander :

 "Excusez moi, je sais que.... je ne devrais pas mais... êtes-vous la soumise de  Malthazar ? Parce que, ...enfin, vous... vous... ne portez pas de collier"

 

 Vénus, sans pour autant s'arrêter, tourna la tête vers elle avec un sourire qui n'avait rien de chaleureux.

 

 "Si je suis sa soumise ? Oui, mais je suis aussi sa femme et je n'ai pas besoin de   ou de déguisement. Je suis sienne, comme il est mien."

 

Sofia baissa la tête, submergée par la honte, anéantie par le regard sans concession. Elles arrivaient déjà en bas de l'escalier des cellules, passant sans s'arrêter devant la surveillante de faction dans le couloir. S'immobilisant devant une cellule ouverte, Vénus lui désigna la petite prison d'un index implacable.

 "Votre chambre est préparée, veuillez prendre place."

La grande rousse la guida jusqu'àu lit et lui passa deux sangles de cuir autour des poignets.

 "Voyez-vous Sofia, passer la nuit dans cette cellule doit être un soulagement pour  vous, mais... ce devrait être une punition."

Elle prit ses poignets liés et, les soulevant, les attacha fermemement aux barreaux du lit, l'allongeant sur le dos. Puis, saisissant un baillon boule, elle la réduisit au silence.  "Voila qui est un peu mieux, n'est-ce pas ?"

Et se redressant, la grande femme rousse défit les boutons de sa veste de tailleur et la fit tomber au sol.

 

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