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Les Ecrits Pourpres
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8 février 2008

Pari d'anniversaire

Again

Tu aimes me surprendre, me prendre à rebours, bousculer mes attentes, me jouer des tours, me pousser en des sacres et détours... Toi mon Amour, mon Amant, mon Dom, mon Homme, Toi qui sais où je chavire et ce qui me tient attachée....

Et lorsque tu m'as dis pour ton anniversaire... pour ton anniversaire ce sera ainsi, ce sera nous deux, Paris et des amis, moi, je venais confiante.

Et tout a basculé... Mes belles prévisions, tu les a diluées. Tu m'as fait croire au pire, tu as su distiller ce venin de l'angoisse qui me met dans les veines et le feu et la glace, et cette propension à pouvoir lâcher prise, à lâcher ta main, sans quitter Ton regard, tout au bord du gouffre.

Tu as semé le doute dans mon coeur affolé, Tu as troublé la route que je croyais tracée.

Ce furent ces heures de l'avant où je ne savais pas, où des tous les possibles Tu me laissais saisir les plus improblables, scénarii de cauchemars que ma fantasmagorie se plaisait à effleurer avec un frisson de dégoût.

Et pourtant je savais...

Tu ne peux me mettre en « je » qu'en me voulant entière, Tu n'es pas de ceux qui froissent un anniversaire, Tu m'aimes et Tu me « voeux » révélée mais sereine. Qu'avais-je donc à craindre alors de ton imagination ? Jamais tes feux de Dragon n'ont ravagé mes terres et s'ils m'ont consumée ce fut toujours dans une joie renouvelée.

.......

Pourtant mon esprit galope, trame seul ce que jamais Tu ne m'imposes, ose des « si » indécents que j'en rougis et brûle, et tremble... et Te supplie de me dire pour lever le supplice.

Oh Tes yeux là ! Ton regard de joueur, Ton regard de Dragon qui va fouailler jusque dans mes chambres secrètes....

Et Ton sourire, dans ces moments là, Ton sourire heureux et jouisseur, je le dévorerai ... de rage, de désir, de ce désir que Tu allumes en me mettant sur ces braises là, ce désir qui fait de moi un corps vibrant, dans l'attente de corps à corps - en corps à coeur avec Toi - à corps perdu, à bouche que veux-tu... quoique Tu puisses vouloir !

Pour que je savoure jusqu'au bout mes terreurs, sans fonds autant que sans fondement, Tu t'adjoins des complices, une dive sorcière, toute blanche et brune, ces âmes amies qui nourrissent mes craintes de leur malice ... ou sans parfois le vouloir.

Cela ne me vole pas les plaisirs du grand jour, les heures de soleil où tout vibre d'amour, où je suis insouciante, muselant les murmures, à marcher près de Toi dans Paris magicienne. Je goûte pleinement la lumière puisque je sais mes ombres !

.......

Puis.... ce fut la voiture, les minutes si longues, les yeux sous le bandeau, sans savoir où j'allais, où Vous me conduisiez, mes bourreaux bicéphales et rieurs, lente descente en moi pour expirer mon angoisse, où chaque respiration ne faisait que souffler sur les braises d'une inquiétude diffuse, plongée dans la musique où taire mes cacophonie, me terrer, calfeutrer dans la certitude que Tu ne peux me faire de mal. Là, là... chut !

Et se sentir perdue quand la voiture s'arrête, vouloir sortir, s'extirper de la transe de peur, saisie par le froid, par la tenaille de la panique, corps perdu, incertain, ne pas savoir, ne rien pouvoir.

Tout à coup le silence.

Plus de mots pour rassurer. Ta voix s'est tue depuis longtemps. Tu me laisses à mes craintes, Tu m'abandonnes à moi-même, à la voix de ta complice – douceur incitative de cette voix - sur cette voie où je glisse, toujours plus loin, plus profond dans une tension ignoble qui me prend toute, mord mes muscles, me prive de souffle. Mon corps se tend. Je Te voudrais aux bouts de mes doigts, même muet et sourd à ma peur, mais là.

Et Tu n'es qu'absence, immense et gommée. Invisible et présent, si présent mon cruel, mon Amour. Je voudrais jeter mes doigts dans le vide pour te trouver, au bout de moi-même, là où je m'asphyxie. Je retiens mes mains. Docile.

D'autres mains me saisissent, me guident, rudes, implacables, au bout de mon voyage impie.

Progression vers un ailleurs, lente et déterminée volée de marches qui m'élève vers les étages. Et je sens que je tombe, que je m'effondre au fond de moi-même, étreinte par ses mains inconnues, étrangère à moi-même, marionnette affolée.

Je tiens debout pourtant. Pourtant j'avance, un rire de montagne russe au fond du ventre. Je ne sais pas où Tu es. Tu me vertiges !

L'arrivée enfin.... comme un poids qui tout à coup s'allège. Enfin je vais savoir et peu importe quoi. Mettre fin à l'attente insupportable , corrosive, qui me broie le coeur et m'assassine le ventre.

Aveugle, je deviens perméable à tout ce qui m'entoure. Je perçois la chaleur d'un lieu, l'aura des êtres autour de moi.J'écoute avec tous mes pores frémissants de rescapée de la peur, avec une acuité quasi douloureuse.

Et des voix enfin. Un souffle plus qu'une voix, une vibration de l'air. Indentifiable, reconnue.

Je peux respirer enfin. Librement. Cela éclate comme un cri de joie dans ma poitrine. Sourire. Cette voix à mon oreille dilue ma peur, me transperce de lumière sous le noir du bandeau.

Je suis en terre amie.

Merci mon Dragon, merci de ne pas m'épargner sans jamais m'infliger un au-delà....

Je rayonne quand tombe le bandeau du bonheur rendu, j'exulte d'une pure joie enfantine, je ruisselle d'énergie retrouvée, de vie.

Je vous aime tous, là, vous tous autour de moi, je vous aime de m'entourer en cet instant où tombent mes craintes comme on desquame. Je me sens neuve, propre, vivifiée. Déjà un peu soûle de ce trop plein d'émotions.

Les bulles du champagne ouvert pour moi me remettent d'aplomb, sur le fil de la vie qui vibre en moi, intense. C'est un soulagement et une renaissance. Je suis chancelante et dopée. HEUREUSE !

Ce n'est que le commencement. Tout en douceur, dans le rouge et le noir qui miroitent. La soirée, ma soirée d'anniversaire, va se mettre lentement en place. Les femmes sont belles, soumises en tenue d'apparat et les hommes ont cette lueur dansante dans les prunelles, mi cruauté mi amusement, de ceux qui savourent les jeux qu'ils ordonnent.

J'ai une faim animale, une faim de louve qui a trop couru après elle-même dans les steppes arrides de sa peur.

Je croque à belles dents les mets qui me fondent dans la bouche et j'en frémis de bonheur. Le champagne diffuse sa mélodie du plaisir. Ne pas trop boire, pas ce soir. Je veux être présente, entière, sous Tes yeux, je veux vivre pleinement cette fête, ce que Tu as voulu pour moi, ce qui m'est donné.TOUT.

Je me sens électrique.

Jouons, oui jouons, je suis d'humeur taquine ; ce qui crépite en moi de cette vieille peur s'est mué en une énergie farouche, un aplomb de guerrière. C'est contre moi que je me suis battue le plus fort, contre mon envie de renoncer, de m'effondrer, d'avouer mes peurs trop grandes, de supplier. J'en reviens gourmande. Hédoniste. Et ce qui chauffe ma peau n'est rien en regard de l'impatience qui me consume.

Chaque geste est un cadeau, chaque joue que j'effleure, chaque corps qui me frôle rendent plus précieux ce présent qui m'a été fait.

J'absorbe l'instant, je m'y coule avec gratitude. Bain bienfaisant pour âme trop prompte à la déraison !

J'ai eu mon petit purgatoire personnel durant les dernières heures et voilà que brusquement je suis transportée au jardin des délices. Cette détente claque en moi en un feu d'artifice émotionnel. Je suis plus vivante et réceptive que je ne l'ai jamais été. Ce que c'est que la peur ! Ce que c'est que d'en être allégée !

Le Maître de séant, toujours attentif et perspicace, dont la voix m'a offert la rédemption, m'annonce un cadeau imprévisible.

Un de plus. .... ?

Ce n'est donc pas seulement vous tous ; il y a plus que cela, il y a la magie des possibles.....

SHIBARI, le mot naît sur mes lèvres comme une promesse murmurée, souffle exalté de voyageuse.

C'est bien au delà du simple cadeau, les cordes, c'est un rêve incarné, un rêve qui va venir mordre d'un baiser d'ange mes chairs abandonnées.

Celui qui est là, qui me fait le présent incomparable du voyage, cet homme qui est venu pour moi, malgré tout, comment pourrais-je lui dire ma reconnaissance ?

Je dirai merci, bien mal, jamais assez, tout à l'heure, pour l'instant, je n'ai pas de mot, je n'en voudrais plus.

Je veux juste écouter, Lui qui travaille patiemment, précis, le silence des cordes, les tiraillements dans mon corps contraint - et son chant bienheureux quand il se plie et se ploit et obéit à la contrainte, allégée de lui-même, étrange et étranger, absent puis ramené d'une caresse, d'un titillement et relancé encore dans un espace infini.

Les cordes m'enlacent, me façonnent, je m'envole. Je ne suis plus.

Ramassée au fond de moi, en apesanteur, liée, déliée, cerf-volant que l'on ramène au sol pour le faire monter plus haut, plus vite.

Je tangue loin et les voix me parviennent comme une injure.

Je fais un voyage d'égoiste. Les cordes et moi. Leur étreinte. L'envol. Encordez-moi d'oubli ! Je vous voudrais immobiles et muet, tous.

Mais je suis au centre d'un immense tapis de jeu, tapissée de caresses, de sollicitations, bousculée de sensations contradictoires – partir/revenir – cueillie sous des voix... ange basculant du ciel aux délices infernaux, flamme, femelle, oiseau, chienne, tour à tour, à chaque tour de cordes un peu plus, moi rassemblée et diffractée dans l'elixir d'un absolu plaisir.

Tension et détente en moi et infinis attentions du Maître des cordes qui sans cesse d'un regard, d'un geste précautionneux s'enquiert de mon état. Je suis en paix.... et je suis en feu !

Je prends tout, je veux tout, chaque étape de ce voyage qui pénètre mes chairs, mes muscles, mes nerfs... et mon cerveau s'y fond comme dans un lac limpide. Je vibre et je suis apaisée. Comme c'est bon !

Ô temps suspend ton vol comme je le suis là, si bien, si totalement, si parfaitement !

Je voudrais ne jamais en connaître la fin, sans cesse recommencer – partir/revenir, plus loin, plus fort – en corps, en corps, en corps !!!!

Mais j'ai dansé trop fort dans les entraves, sans le vouloir, sans le savoir, dérangeant leur bel ordonnancement. Après l'incandescence du plaisir, leur baiser se fait morsure, leur étreinte douleur...

Il est temps de mettre un terme au voyage... j'ai cru à quelques minutes d'éternité... il y a eu plus d'une heure écoulée sans que je ne puisse même le concevoir. Splendide voyage !

Je redescend comme une astronaute maladroite, saisie de pesanteur, astre consumé, ravie rêveuse engourdie, emplie de gratitude pour tout ce qui fut donné à l'offerte déployée !

Merci Vous, Merci Toi, Merci P. de m'avoir permis une si brûlante chandeleur !

Chandeleur... je chancelle....

Des voix disent la beauté des cordes, de mon corps en suspend... je ne sais pas, n'imagine pas... n'avais aucun repère,... juste ce centre lumineux cloisonné de liens pour conscience embrasée. Je n'ai qu'une certitude, j'aime les cordes !

Après..... après je suis revenue, vivante dans la douce folie d'une nuit de jeu qui ne faisait que commencer....

Après, j'ai connu cette joie vive du corps tendu sous les lanières, du corps chauffé jusqu'à l'insupportable, leur quatre mains amies et redoutables, amours de monstres, limites repoussées qui font les extases les plus troublantes.

Après.... plus de peur, de l'O-rage... qu'un geste d'amadou, qu'une voix sussurée, qu'une seule étincelle de D. fit exploser à nouveau !

En partance tout le long de la nuit, ardente, provocatrice, jouisseuse de chaque instant, à fleur de peau sous chaque effleurement, éreintée de tant vibrer sous le feu, sous la cire, me suis soûlée d'O de vie avec une gourmandise réjouie !

Plus joueuse que téméraire, j'avais éteint mes peurs en soufflant mes bougies et lorsque le bandeau a cueilli mes émois, je suis venue le coeur en joie d'être si bien à Toi, avec cette année de plus à t'offrir encore, avec mon corps damné offert pour te le dire, offert selon Tes plus beaux voeux !

DSC01060

A VOUS TOUS, Magiciens de ma nuit d'anniversaire.... un grand Merci aux couleurs de vos infinis... que j'emportai en parure !

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Commentaires
E
Superbe...je dois avouer que cela émeut...et fait envie.<br /> <br /> e.
S
Quel bel anniversaire et quelle belle soirée! Merci à toi petite salté sucrée, merci à Dom, à nos hôtes et aux amis qui étaient là.<br /> Bizzzzzzzzz<br /> S
L
Ne serait-ce pas plutôt à nous de remercier ? ;-)
S
avec du retard.<br /> JOYEUX ANNIVERSAIRE...<br /> <br /> Quel hymne à l'amour<br /> PUREEEEE !!!!!
C
Baisers discrets et tendres pour toi
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