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Les Ecrits Pourpres
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13 février 2008

4- Comme une aube nouvelle .....

Le visage de la mère supérieure quitta l'entrejambe trempé de la jeune fille, donnant quelques coups de langues sur les lèvres ouvertes.

"Quel délice, c'est la perfection... "

Glissant sur elle la mère supérieure vint prendre sa bouche et échangea un dernier baiser avec la jeune fille qui retrouvait doucement un souffle normal. Elle sombrait peu à peu dans le sommeil, s'enfonçant dans ses rêves. La mère supèrieure sourit en se relevant. La drogue faisait magnifiquement l'effet escompté ; la petite s'endormait après le plaisir, ainsi elle pourrait continuer ses rêves et en conserver la trouble présence. Se relevant avec un dernier regard satisfait pour le jeune corps endormi, la femme se rhabilla, invitant soeur Lucie à faire de même. Elles franchirent la porte ensemble, non sans avoir recouvert le corps de la jeune fille avec des gestes plein d'attention, soeur Lucie s'emparant du plateau pour le soustraire à l'intérêt de la jeune fille.

"Ma soeur nous allons pouvoir accelérer le traitement avec cette jeunesse,,, elle a de formidables prédispositions."

Soeur Lucie acquiesça avec empressement, ravie de se voir désigner comme complice, et sourit lorsque, la saissisant par la taille, la mère supérieure l'entraina dans sa cellule.

21934334Et tandis que les deux femmes prolongeaient leur volupté dans le secret de la chambre de la mère supérieure, Sofia se débattait dans un sommeil hanté de rêves luxurieux, les premiers de son innocente existence ; mais ils étaient si intenses, si riches en détail sensuels que, lorsqu'elle s'éveilla aux premières lueurs du matin, la tête lourde encore des drogues absorbés, son corps palpitait de la plus troublante des voluptés. Elle s'en inquiéta, ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait et chercha des yeux le cruchon pour se rafraîchir. Mais elle dut se rendre à l'évidence. Il n'y en avait plus l'ombre et point d'eau dans sa cellule qui puisse calmer les flammes de son corps et l'affolement de son esprit. Ne sachant que faire, elle s'habilla à la hâte et vérifia que sa porte était toujours close. Elle était bien prisonnière et ne pouvait pas plus espérer sur l'air frais du matin. Elle étouffait dans cette maudite cellule surchauffée. Pourtant, elle se mit à déambuler, faisant nerveusement les cent pas dans le petit espace, cherchant par l'activité à maîtriser son trouble. Peu à peu, elle ne fut plus qu'un corps transpirant que toute volupté avait quitté.

      

La porte s'ouvrit cependant assez rapidement, les nonnes étaient matinales. Soeur Lucie entra vivement, lui présentant son visage rayonnant.

"Bonjour mademoiselle... Oh je vois que vous êtes déjà éveillée.. mais vous êtes en nage ! Auriez-vous contracté quelques miasmes lors de votre voyage ?"

Soeur Lucie vint poser sa main fraîche sur le front juvénile.

"Point de fièvre.... sans doute un coup de chaud ; dieu merci, le bain va vous faire le plus grand bien ! Suivez-moi donc."

Elle emboîta le pas à la soeur qui l'entraînait en la tenant par la main dans les longs couloirs du couvent. Elles suivirent un groupe de nonnes qui se rendait silencieusement dans la salle d'eau. En y pénétrant, Sofia se rendit compte que le baquet dans lequel elle avait fait ses ablutions la veille n'était que le premier d'une série d'une dizaine de bassins, tous emplis d'eau fumante et parfumée. Soeur Lucie lui désigna l'un des grands baquets où deux autres soeurs se prélassaient déjà.

"Prenons celui-ci, nous y serons bien"

Et sans plus attendre, la soeur entreprit de se deshabiller. Sofia, tout en l'imitant, s'étonnait du luxe dont semblaitgerome_femmes_au_bain disposer l'austère couvent. Les bassins étaient tous fort bien chauffés, il y avait des savons en abondance, des brosses, de quoi oindre les corps, différents baumes odorants. Ces soeurs, sous leurs airs rigoureux, n'en prenaient pas moins soin de leurs corps et semblaient se montrer très appliquées à la toilette. Examinant discrètement les présentes, elle fut encore plus surprise de constater que les religieuses qui se trouvaient là étaient toutes jeunes et de la plus belle conformation. Elle ne vit aucune de ces vieilles dévotes que l'on croisait sur les chemins de campagne. Toutes étaient belles et jeunes et ne semblaient pas du tout emplie de la sainte contrition que dégageait les lieux. Même si elles respectaient à la lettre la règle du silence, les paroles passaient par les yeux, les mouvements des sourcils, les haussements d'épaules. C'était un réel bavardage sans bruit. Sofia reporta son attention sur soeur Lucie qui plongeait dans le bain en lui faisant amicalement signe de la rejoindre.

Malgré l'oncongruité de tous les détails qu'elle avait notés, elle envisageait, sans aucun déplaisir, de prendre un bain. Les émois de son éveil ne demandaient qu'à finir de se dissiper sous l'eau savonneuse et le racloir. Disposant soigneusement ses vêtements sur l'étagère destinée à cet effet, elle pénétra dans le bassin de bois aux côtés de l'aimable jeune nonne qui l'attendait en souriant. Elle ne ressentait aucune gêne, ni aucun trouble à cette proximité, jugeant, dans son innocence, leur ressemblance rassurante. Elle se rappelait les joutes aquatiques de son enfance libre avec ses compagnes paysannes et les moments où elles s'étrillaient gaiement avec des brassées d'herbes odorantes. Se saisissant d'un racloir, elle fit comprendre par signe à Soeur Lucie qu'elle se proposait de l'aider dans sa toilette. Rien d'impur ne troublait sa proposition mais celle qui la reçut ne possédait pas les mêmes trésors d'innocence que la pauvre enfant.

      

Soeur Lucie déclina sa proposition en lui désignant la porte qui s'ouvrait. Toutes les soeurs se redressèrent dans le bain, se figeant droites comme des I. La mère superieure apparut flanquée de deux soeurs et, s'avançant lentement entre les baquets d'eau, elle jetait à chacun un regard attentif tandis qu'une des soeurs examinait les effets posés sur les étagères contre le mur. Elle parvint à la hauteur de Sofia qui attendait le souffle court mais ne lui accorda qu'un bref regard de ses yeux gris d'acier. Sans rien laisser voir du trouble qui la gagnait devant la vision de cette petite poitrine délicieuse et de la chaleur qu'elle faisait naître en elle, la mère supérieure continua son chemin. Arrivée au bout de la pièce, elle sortit sans rien dire suivie de ses deux acolytes. Le silence régna encore quelques instants puis il y eut comme une grande respiration, des éclaboussures et les bavardages commencèrent. Les voix claires et les rires des nonnes s'élevèrent dans les airs. Soeur Lucie se pencha vers Sofia.

"Chaque matin la mère supérieure fait sa petite promenade dans les bains afin de vérifier notre hygiène « men san in corpore sano ! » et après elle monte à la chapelle ; c'est le moment où l'on peut discuter un peu et se détendre. Autrement elle est sans cesse sur notre dos, et gare, parce qu'on dirait qu'elle peut être partout à la fois. Maintenant si tu veux toujours, je veux bien que tu me frottes le dos."

Se tournant, elle lui présenta son dos blanc tout en jetant un regard circulaire sur les autres bacs. Les soeurs respectaient conciencieusement la consigne ; pour le moment les jeux d'eau étaient interdits tant que la petite ne serait pas plus instruite des amusements qui peuvent naître entre les êtres. Elles se tenaient donc tranquilles ; certes des mains devaient elles courir sous l'eau, mais elles demeuraient invisibles et cela offrait un spectacle parfait d'harmonie.

Sofia se plia bien volontier à la tâche qu'elle avait proposée ; elle s'appliqua à passer le racloir avec délicatesse, savonnant la peau, utilisant son outil autant pour effectuer un nettoyage qu'un savant massage. Elle était douée pour sentir les muscles sous la peau. Une petite paysanne un peu farouche lui avait même jeté un jour avec une lueur d'envie

"Toi, tu as des mains de sorcière. Suis sûre que si t'étais pas une dame tu serais rebouteuse comme ma grand ma'"

Cela avait amusé Sofia et la petite troupe qui l'avait un peu moquée en la traitant de sorcière mais elle n'y avait plus pensé. Cependant procéder à la toilette de soeur Lucie était toute autre chose que les frustres abblutions campagnardes. Lucie avait une peau fine et translucide dont l'extrême douceur, lorsqu'elle y posait les doigts pour la savonner, lui paraissait presqu'irréelle. Elle ne retint pas son exclamation admirative et toute enfantine :

"Que vous avez la peau douce et blanche Soeur Lucie, c'est presqu'incroyable !"

      

repetitionSoeur Lucie souriait avec béatitude, on ne lui avait jamais massé le dos de cette facon. Sofia avait des mains de magicienne, à la fois douces et fermes, sensuelles dans leur innocence. Elle ne pouvait pas deviner à quel point ces attentions allumaient un brasier dans son ventre.

"C'est parce que j'en prends grand soin mon enfant. Notre seigneur Jésus considère que son temple est en chacun de nous, n'est-il pas ? Il est de notre devoir de l'entretenir...un peu plus bas s'il te plait, mon dos me fait un peu souffrir et tes mains délicieuses sont si apaisantes."

Elle sentit les mains de Sofia glisser lentement sur son dos et venir effleurer le creux de ses reins et masser avec délicatesse. Elle croisa les regards envieux des soeurs Jeanne et Carmen qui s'attachaient au minutieux travail de la jeune fille. La chair fraîche de Sofia semblait tenter d'autres qu'elle. Encore une fois, elle remercia mentalement la mère supèrieure de l'avoir choisie elle pour accompagner la petite sur son chemin.

"Vois-tu enfant, je m'enduis tous les soirs d'une crème spéciale, une recette de ma grand mère qui me permet d'avoir la peau douce. Si tu veux je te montrerai, ainsi toi aussi tu pourras prendre soin de toi. C'est important d'honorer le don que nous a fait Dieu en nous offrant notre corps."

Son sourire s'élargit encore en pensant à ses mains couvertes d'onguent glissant sur le corps offert de Sofia. Elle sentit son entrejambe pulser et ne put s'empêcher de glisser discrètement un doigt sur son intimité.

Sofia éclata d'un petit rire cristallin en secouant la tête mais sans cesser son savant ouvrage.

"Oh vous pouvez bien m'enduire autant que vous le voudrez Soeur Lucie ! Peut-être aurai-je la peau douce mais certes jamais aussi blanche que la vôtre."

Stoppant son massage, elle posa son bras tout contre celui de Lucie, appuyant ses petits seins dans son dos, sans s'apercevoir du grand trouble qu'elle causait. Non, elle riait toujours, toute égayée par un humour puéril.

"Regardez donc ma couleur ma soeur ! C'était le grand sujet du désarroi de ma mère à me voir courir au soleil sans me cacher. Et ce furent les premières colères de mon beau père qui me traitait de bohémienne et de va nu pied et me disait combien j'étais laide ainsi !"

Son rire s'était éteint et elle avait retiré son bras avec un tressaillement de honte. Soeur Lucie réalisa que l'innocence de Sofia était bien plus grande encore que ce que la mère supérieure avait pu juger. La jeune fille ignorait même qu'elle put être belle.

      

Soeur Lucie se retourna pour lui faire face et lui prit les mains, les pressant avec sollicitude entre les siennes.

"Sofia Sofia ma toute petite ! Quel homme peut etre aveuglé par sa propre bêtise, par son orgueil de mâle, au point de550972580 ne pas voir combien notre Seigneur t'a fait belle ? Regarde tes mains, fines aux doigts longs et charmants, regarde ta peau, brunie comme un pain, comme le pain que notre Seigneur donna aux miséreux pour illuminer leur vie. Tu es belle, n'en doute point et notre Sainte mère, la vierge arie ne devait pas avoir d'autre peau que la tienne ! N'était-elle donc pas elle -même née dans les pays du soleil ?"

Soeur Lucie prit les mains délicates et les embrassa doucement avant de continuer.

"Tu es une enfant de notre Seigneur, faite dans les grâces de ses dons ! Tu es belle comme un jour neuf

!"

Soeur Lucie la prit dans ses bras, comme le ferait une amie sincère, et elle l'était en cet instant, elle devait bien se l'avouer, cette petite la touchait dans son innocence, par ce qu'avaient dû être ces années terribles auprès d'un beau-père, sans doute à la fois jaloux de son existence et désirant de la femme magnifique qui éclosait devant ses yeux chaque jour un peu plus. Cependant elle ne pouvait empêcher son ventre de se nouer en sentant les petits seins fermes appuyés contre les siens.

Sofia, qui avait si peu goûté à la tendresse, et encore trop ignorante des attraits de la sensualité, se laissait aller dans les bras de Lucie, le coeur débordant de gratitude et baignée de douceur. Elle se pressait contre la soeur avec une émotion quasi filiale, trouvant dans la suavité de cette étreinte la chaleur affective qui lui avait tant fait défaut depuis la mort tragique de son père. Les yeux brillants de larmes, elle releva son visage vers la soeur, et les lèvres à quelques centimètres à peine de Lucie, elle murmura d'une voix étranglée.

"Merci ma soeur, oh merci de votre gentillesse à mon égard. Je ne doute pas de la bonté de votre coeur et de votre sollicitude et voilà qui me fait paraître moins sombre mon séjour ici. Belle ou pas , je m'en moque bien si je puis espérer votre amitié et vous promets de me bien conduire pour ne point risquer de la ternir."

Et elle tendait son petit visage exalté vers celui de Lucie sans mesurer quelle tentation elle offrait ainsi.

      

Soeur Lucie dut mettre à l'oeuvre toutes ses forces pour ne pas se jeter sur le doux visage qui se tendait vers elle. Elle aurait voulu dévorer cette bouche au doux sourire ému de mille baisers et prouver à ce corps charmant à quel point elle était désireuse d'en honorer le temple. Mais elle se ressaisit ; c'était bien trop tôt pour cela, même si le moment viendrait, ce n'était pas encore là que tout pouvait basculer. Elle posa un chaste baiser sur la joue de la jeune fille, au plus près de la bouche ourlée cependant et se releva.

"Allons ma douce, il est temps de nous sécher et de nous apprêter pour aller prendre un petit déjeuner bien mérité.... la journée est longue !"

Elle sortit du bain dans l'élan de sa phrase mais se pencha néanmoins vers Sofia pour glisser à son oreille dans un souffle.

"Tu pourras toujours compter sur moi quelle que soit l'heure et ce qui t'agite. Viens te confier à moi, je ne fermerais plus la porte de ta cellule à clé... et la mienne est à deux portes de la tienne !"

Puis elle posa un baiser sur son cou et s'empara d'un des grands draps qui pendaient au mur et entreprit de se sécher, tentant d'oublier la douceur de la peau de la jeune fille sous ses lèvres. La porte serait bien sur ouverte, mais celles des couloirs solidements verrouillées ; il serait malséant, qu'à la nuit venue, une innocente donzelle découvre ce qui se passait dans le couvent.

292333596_smallSofia se séchait avec entrain, libérée des tourments de sa nuit et, pour la première fois, le coeur presque léger. Elle comptait une amie et c'était chose nouvelle et joyeuse pour elle qui avait vécu en solitaire ses dernières années. Ce cadeau inattendu, en ces lieux qui lui avaient paru si mornes, ranimait en elle sa joie de vivre et son optimisme. Elle en devenait quasi impatiente de découvrir le contenu des journées monastiques et ne craignait plus de savoir se conformer aux règles rigides. Il lui suffirait de poser ses yeux sur soeur Lucie pour être apaisée. Empressée à bien faire, elle fut la première à terminer sa toilette et attendit, cheveux impeccablement nattés et robe irréprochable, de pouvoir suivre sa guide vers le réfectoire. Sofia avait encore une âme d'enfant, prompte aux emportements et elle venait de donner son entière amitié à soeur Lucie. En cet instant, elle l'eut suivie n'importe où, pour lui signifier sa reconnaissance puisque, par ses mots, elle l'avait rendu à elle-même. Lucie, qui avait depuis longtemps oublié ce qui faisait la gravité et la merveille de l'enfance, ne pouvait mesurer encore, combien l'attachement de Sofia était grand. Dans les regards qu'elle saisissait, elle ne voyait que la promesse des plaisirs à venir.

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Commentaires
M
A quand la suite de la Pénitente ?<br /> J'aimerai lire la suite de la Pénitente sur votre blog !<br /> A bientôt !<br /> Mémelle
C
quelle finesse, quelle délicatesse dans votre plume! voilà un doux moment de lecture. Merci
V
Chaque passage sur ce site me permet de redécouvrir la joie des mots, le plaisir de les voir courir en nous entrainant si langoureusement. La patience est toujours recommandée aux enfants mais Dieu que d'attente pour la suite et surtout pas de fin dans l'espoir de nourrir notre faim. A bientôt <br /> Vénus toujours aussi friande.
K
Quoi ? comment se fesse ? point de nouveau post avant mon départ ?
V
Il fallait que je vous dise mon émoi en lisant ce texte...
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